Quand la pluie tombe.

Ruissellement

Sasuke observait le vide, autour de lui régnait le brouhaha, mais il pensait à beaucoup trop de choses pour s'en rendre vraiment compte, parfois il en venait même à espérer que son frère l'ai éliminé en même temps que son clan. Cela lui aurait permis d'éviter bien des problèmes dans sa vie, mais il avait à présent sa destinée à accomplir, comme un fil tendu entre lui et son aîné. Un fil qui n'attendait qu'à être coupé par lui même et il ne laisserait personne d'autre le faire. Il fut bousculé par un homme doté d'une moustache imposante, l'adulte grommela quelque chose dans sa langue que le ninja ne connaissait pas, cela devait être un étranger.

Il détourna le regard de l'inconscient décidant qu'aujourd'hui n'était pas une bonne journée pour tuer ceux qui le méritent. Il avança parmi la foule comme une ombre, invisible aux yeux de la plupart des personnes, ce n'est que ceux qui étaient le plus proche de lui qui l'apercevait filant vers sa destination. Sasuke était là car il devait retrouver ses coéquipiers pour continuer leur voyage, mais ces incapables n'étaient pas encore là et il commençait sincèrement à s'impatienter. Il décida de gagner du temps sur son agenda et d'aller se chercher quelque chose à manger. Les étals ne lui faisaient pas envie, les vendeurs appelant les acheteurs lui casser les oreilles plus qu'autre chose et il grimaça plusieurs fois en voyant des mouches voler autour de poissons ou de viandes qui attendaient d'êtres achetés par un malheureux qui finirait sans aucun doute avec une diarrhée carabinée s'il avalait quoi que ce soit d'ici. 

C'est alors qu'il vit. 

Au reflet du soleil, une mèche de cheveux dépassant d'un bandeau et dans son esprit il reconnut tout de suite cette couleur, elle s'était imprimée dans son esprit comme une photo dans un album souvenir. Presque aussitôt il observa attentivement la femme, il reconnut sa posture, sa voix alors qu'elle s'adressa à un marchand pour lui acheter quelque chose, il reconnut son chakra même s'il n'était plus qu'un infime filament de particules qu'elle avait cachée au yeux de tous et dans sa poitrine c'est comme si son cœur battait à nouveau.

Le tumulte du marché crée un bourdonnement constant, mais tout semble s'atténuer alors qu'il fixe intensément la femme qui a capturé son cœur. Elle est plongée dans la contemplation d'un étal de produits qu'il ne prends pas la peine d'identifier.

Son cœur s'accélère, et l'excitation mêlée à l'appréhension le pousse à s'approcher. La foule dense semble se resserrer autour de lui, créant un chemin étroit vers elle. À mesure qu'il se rapproche, il observe chaque détail, chaque expression sur son visage, essayant de déchiffrer ce que le temps a sculpté dans ses traits.

Agilement il se déplaça derrière elle, pas trop près pour ne pas qu'elle le sent, mais suffisamment pour qu'il puisse la toucher si besoin. Elle ne l'avait pas remarquer encore, il ne doutait pas que si c'était le cas elle se serait enfuis aussitôt. 

Il réfléchit à toute vitesse pendant qu'elle faisait ses achats, devait-il essayé de la reprendre avec lui ? Non, elle se battrait corps et âme au milieu de la foule si nécessaire. Leur dernière rencontre s'était si mal déroulée qu'il ne souhaitait que son image soit associé à forcément quelque chose de mauvais. Même s'il savait que c'était trop tard pour cela. Il créa très discrètement un serpent aux écailles blanches  qu'il envoya se cacher dans la cape de la ninja, l'animal rampa au sol et finit par disparaître dans un nuage éthéré juste avant d'atteindre le vêtement d'Hinata. 

Presque au même moment elle se retourna dans sa direction son paquet entre les mains. Ses grands yeux mauves étaient noir à présent et l'Uchiha devina aisément qu'elle devait porter des lentilles pour cacher ses yeux si particulier. Pendant un bref instant elle ressemblait à une femme de son clan et il fut tenter de la prendre dans ses bras, de glisser son nez dans ses cheveux et de sentir son odeur. La tentation était grande, si grande et ô comme il en avait envie. Son corps semblait s'embraser tout entier réclamant la chaleur du corps de la femme qui l'obsédait tant. 

C'était avant de se rendre compte de la panique et de la peur qui apparut sur son doux visage. Même si elle le cacha avec une grande dextérité il sentit tout de suite sa détresse, elle l'avait reconnus, mais pas pour les bonnes raisons. Il décida de faire mine de ne pas savoir qui elle était, même si il rêvait de faire le contraire. 

"Bougez. "

Sa voix était sortie plus grave et sèche qu'il ne voulait. 

"Pa-pardon ? "

Il aimait vraiment sa voix, elle était calme et posée même en des circonstances tendus comme ici.