Être dégoutant |TW|

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Pendant son service au bar, Dokja s'occupait plus souvent de servir les boissons que de s'occuper de confectionner les boissons, les seules fois où ils concoctaient les boissons, c'était pour remplacer un de ses collègues qui ne pouvaient pas venir travailler. Alors qu'il s'occupait de prendre la commande d'une table, un de ses collègues qui s'occupait du bar, l'appela, il s'excusa auprès des clients et rejoignit son collègue.

« J'ai entendu par Sooyoung que t'avais dormi chez un mec cette nuit. »

Le barman avait un sourire énorme sur le visage, il posa ses coudes sur le bar et posa sa tête dans ses mains qui formaient un creux. Il voulait savoir toute l'histoire. Alors Dokja lui raconta tout ce qui s'était passé mais pour se venger il raconta ce que lui avait dit Han Sooyoung par message, hors de question qu'il soit le seul à être questionné, elle devait payer.

« Sooyoung ce n'est pas important, ça fait depuis des années qu'elle est amoureuse de Yoo Sangah. Alors que toi ça fait longtemps que tu n'as pas eu d'histoires avec un garçon. » rétorqua son collègue en nettoyant un verre.

Dokja soupira, se retourna puis partit, ne répondant point à son ami car il devait prendre la commande de la table précédente. Il s'excusa du temps qu'il avait pris à revenir et commença à noter leurs boissons.

« Alors moi je prendrais un joli serveur aux cheveux bruns, avec un grand lit dans l'hôtel le plus proche. » raconta l'un des hommes à la table, faisant un petit clin d'œil à Dokja.

Il ne répondit pas à cette remarque, il avait l'habitude les entendre, après tout il travaillait dans un bar gay. Le brun partit donner la commande au barman et il partit aux toilettes des employés avant d'être en pause. Pendant sa pause il reçut un message de son éditeur qui lui demandait de venir maintenant, ce qui le rendit très mal à l'aise, mais il répondit qu'il ne pouvait pas venir à cause de son travail et il éteignit son téléphone pour retourner travailler. Il devait vraiment changer d'éditeur.

Pendant sa pause, la table avec l'homme qui l'avait dragué avait été servie par un de ses collègues, alors, à la fin de sa pause, le dragueur marcha dans sa direction et lui prit le bras, qu'il dégagea de son emprise aussitôt.

« Ne me touchez pas. »

Le ton de Dokja était sec et imposant, il n'aimait pas être toucher sans son accord et encore moins être attraper par le bras, cela lui rappelait beaucoup trop de souvenirs de son adolescence.

« Pardon poupée, je ne voulais pas t'offenser, le dragueur recula. Je voulais juste qu'on parle en tête à tête. »

Kim Dokja soupira et poussa l'homme devant lui pour aller au bar à côté de son collègue qui avait vu la scène entière.

« On dirait que notre Dokja a du succès. »

L'écrivain garda son silence, il devait rester calme, cela lui arrivait tout le temps, aujourd'hui n'était pas une exception. Il fixait du coin de l'œil l'homme suspect, surveillant ses moindres mouvements alors qu'il se dirigeait vers la sortie avec l'un de ses amis, un paquet de cigarettes à la main. Le barman se pencha sur l'épaule de Dokja, analysant la situation.

« Quand ils seront dehors, tu sortiras par la porte de derrière. Dokja fixa son collègue sans comprendre pourquoi il lui disait cela. Il ne va sûrement pas s'arrêter juste parce que tu lui as dit de ne pas te toucher. »

Quand les deux hommes sortirent, Dokja soupira et se dépêcha de se changer pour partir par la porte de derrière, afin de partir à moto. Quelques secondes après le départ de l'écrivain, les deux hommes revinrent et se dirigèrent vers le bar.

« Il est où ton collègue ? »

Le barman ne répondit pas et continua son travail, ignorant l'homme qui lui posait pleins de questions sur son ami.

| Le lendemain |

Dokja se stoppa, il ne voulait pas entrer dans ce bâtiment où il entendait encore ce prénom à chaque fois qu'il revenait, un sentiment de dégout le prenait à chaque fois qu'il se retrouvait ici. Tout comme la peur remplissait ses pensées, imaginant les choses les plus horribles qui pourraient lui arriver. Il n'aimait pas cette place, encore moins l'homme qui la dirigeait, surtout après l'incident de ses dix-sept ans. Il respira un grand coup avant de pousser la porte d'entrée. La porte des enfers venait de s'ouvrir. Il marcha silencieusement jusqu'au bureau de son éditeur, le stress, et la peur, le prenant de plus en plus. Tu peux le faire. se disait-il alors que la porte qu'il ne voulait pas ouvrir se dressait devant lui. Il toqua deux fois puis une voix grave lui demanda qui était devant la porte.

« C'est Kim Dokja, annonça le brun.
- Je ne connais pas de Kim Dokja ! » refusa l'éditeur.

Le brun soupira, devait-il vraiment se présenter sous ce prénom ? Il soupira et s'annonça mais sous un autre prénom, un prénom qu'il ne tenait plus. Et quand le patron lui dit d'entrer, des larmes commencèrent à perler sous ses yeux. Il détestait l'homme qui se tenait derrière le bureau ! Pourquoi devait-il exister ?

« Tu es venue m'apporter le chapitre suivant- ? »

Dokja ne voulait plus entendre ce prénom, alors il s'interdisait de l'entendre.

« Oui. »

Sa voix se brisait de plus en plus alors qu'il sentit les mains de son éditeur caresser les siennes en prenant le document. Il le dégoutait. Il se dégoutait. Son corps le dégoutait.

TW : Attouchements ; si vous ne voulez pas lire : suite au prochain chapitre.

Dokja retira ses mains rapidement, il voulait garder ce qui lui était sien. Le patron se leva et s'avança calmement vers Dokja, qui reculait de plus en plus.

« Tu fais du très bon travail Soo-Yun. »

Dokja avait échoué, il l'avait entendu, il avait entendu le prénom qu'il avait abandonné depuis des années Il avait entendu le prénom qu'il ne portait plus. Des larmes coulèrent alors que l'éditeur se rapprocha de son corps et l'enlaça, glissant ses mains dans le bas du dos du plus petit. Il reposa sa tête dans la nuque de l'homme qui pleurait et colla ses lèvres sur sa peau pour l'embrasser.

Dokja ne bougeait pas, la peur et la panique était trop puissante, elles prenaient contrôle de son corps, le figeant. Là maintenant il voulait rentrer chez lui et se cacher dans son lit, jusqu'à la fin de sa vie, il voulait s'endormir et ne plus jamais se réveiller. Il voulait mourir. Il sentit des mains se déplacer sur ses hanches, pour ensuite ressentir sa chemise se soulever. C'était de trop. Tout était de trop ! Il se sentait sali à chaque fois que cet homme le touchait, même si c'était juste une poignée de main. Alors il le poussa et sortit du bureau en essuyant les larmes qui coulaient à flot sur ses joues. Il était sale. Il était dégouté de lui-même.

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je vais m'arracher le vagin 😊

La lumière à la fin du tunnelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant