Consentement

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| Appartement d'Yoo Joonghyuk |

Kim Dokja était assis sur le tabouret de la salle de bain du musclé, il le regardait chercher du désinfectant et des compresses dans un tiroir. Depuis qu'ils étaient arrivés, aucun mot n'a été échangé entre eux, il avait parlé à sa petite-sœur dans la voiture mais aucun mot à Joonghyuk. Il était difficile à comprendre, à lire, à cerner, il était impassible. Yoo Joonghyuk revint vers l'écrivain avec le désinfectant et des bandages, Kim Dokja leva son bras pour qu'il puisse le soigner et il le saisit délicatement.

« Tu devrais vraiment voir quelqu'un pour tes problèmes, ou en parler à un ami.
- J'en parle à une amie. la remarque du musclé l'avait contrarié.
- Ah bon ? il regarda le plus petit dans les yeux. Alors tu peux m'expliquer pourquoi tu étais seul chez toi ? Et puis tu en parles à qui ? son ton était devenu hautain. Han Sooyoung ? Elle n'avait pas l'air de s'inquiéter quand je lui ai demandé où tu étais. »

Le plus petit regarda son bras alors que le musclé le désinfectait. Il avait raison, il n'en parlait à personne, il ne parlait pas de ses émotions, il ne demandait pas de l'aide quand il en avait besoin, il subissait tout. Tout seul. Et puis, il avait aussi raison pour sa meilleure amie, il lui avait juste dit qu'il était malade quand elle l'avait appelé. Mais il détestait cela, que l'homme devant lui ait raison, qu'il puisse comprendre ce qu'il se passe dans sa vie sans le connaître, qu'il puisse le comprendre d'une certaine façon, qu'il savait quand il avait besoin d'aide alors qu'ils ne se parlaient pas, qu'il l'aide comme s'il s'inquiétait pour lui.

« Je lui ai dit que j'étais malade.
- Pourquoi ? Tu ne veux pas qu'elle te voit comme ça mais moi je peux ? il haussa un sourcil.
- Je ne veux pas l'inquiéter. »

Il commença à se gratter la nuque mais le musclé lui agrippa le poignet, faisant paniquer l'écrivain qui fit un geste brusque afin de dégager son bras de l'étreinte du musclé. Kim Dokja garda son bras contre son corps, un regard d'effroi dans ses yeux alors qu'il regardait l'homme devant lui.

« Excuse-moi. »

La voix du musclé était calme, il savait qu'il avait fait une erreur, il tendit son bras vers celui de l'écrivain et prit sa main dans la sienne.

« Je ne voulais pas te faire peur. »

Il reposa la main de Dokja sur sa cuisse et reposa son attention sur le bras qu'il désinfectait avant de l'avoir effrayé. Un silence s'installa entre eux, Dokja n'osait pas parler, il n'arrivait pas à parler, il était stupéfait par la douceur du geste de l'homme devant lui, cette douceur lui rappelait celle de la nuit où ils se sont embrassés, ils étaient peut-être bourrés mais Dokja avait adoré ce moment, c'était la première fois qu'un homme le touchait avec autant de délicatesse.

Il voulait la sentir, encore une fois. Il voulant sentir les lèvres de Yoo Joonghyuk contre les siennes.

Alors il se pencha vers le musclé devant lui et pressa leurs lèvres ensembles puis recula, se sentant extrêmement gêné de son action. Il voulait partir d'ici, sauter par la fenêtre derrière lui, se défenestrer, se cacher derrière les rideaux de la baignoire, il voulait disparaître.

« Je croyais qu'on demandait avant de s'embrasser. »

Commenta le musclé alors que la réaction du brun devant lui l'amusait, même si son expression ne le montrait pas. Il finit d'entourer le bandage autour du bras du brun.

« Je suis désolé. »

Il chuchota dans un soupir alors qu'il sentit le musclé saisir son autre bras. Il n'osait plus le regarder, pourquoi l'avait-il embrassé ? Il aurait pu se retenir !

Après avoir fini de soigner les bras de l'écrivain, Joonghyuk le laissa seul dans la salle de bain pour voir ce que sa sœur faisait. Kim Dokja resta un long moment seul dans la salle de bain, fixant ses bras recouverts de bandages. Il était un peu honteux de toujours être aider par Yoo Joonghyuk parce qu'il est faible, il ne peut même pas surmonter une agression sexuelle sans se mutiler. Il était lamentable. Le brun se décida finalement de se diriger vers le salon pour rejoindre le musclé et sa petite-sœur, il s'assit sur le canapé à l'opposé du plus grand qui regardait la petite brune dessiner sur une feuille. Personne ne parlait, seulement la brune fredonnait avant de montrer son dessin à son grand-frère avec un grand sourire :

« Regarde ! elle tendait son dessin vers le musclé qui prit le dessin dans sa main.
- C'est pour l'anniversaire de maman ? il examinait le dessin.
- Oui ! Tu penses qu'elle va l'aimer ?
- Bien sûr, c'est toi qui l'as fait après tout. »

Kim Dokja les regardait silencieusement avec un léger sourire. Il n'aurait jamais imaginé Yoo Joonghyuk être un bon frère, il l'imaginait plus comme le frère froid qui évite tout le monde.

Kim Dokja regardait le plafond de la chambre du musclé, il n'arrivait pas à trouver le sommeil, Morphée ne voulait pas lui, il ne voulait plus de lui depuis trois jours, lui aussi le rejetait, il le trouvait sûrement dégoutant après ce que lui a fait son ancien éditeur. L'écrivain n'était pas surpris de cela, qui voudrait d'un homme touché, agressé et violé par un autre homme ? Qui voudrait d'un homme faible qui préfère pleurer que parler de ses problèmes à sa sœur ? Qui ? Personne. Il se tourna dans le lit, son visage contre les coussins du musclé, même s'il avait changé les draps, son odeur était toujours là. Il inhala profondément dans le coussin avant de respirer un grand coup et finalement se leva du lit pour aller boire un coup dans la cuisine. Quand il fut dans la cuisine, Yoo Joonghyuk y était déjà, un biscuit à la main.

« C'est mal de grignoter la nuit. »

Annonça Kim Dokja en prenant un verre dans le placard pour le remplir d'eau sous le regard intensif du musclé.

« Je ne savais pas que tu étais insomniaque. »

Commenta Joonghyuk alors que Dokja prenait une gorgée de son verre d'eau.

« Morphée ne veut plus de moi.
- Vraiment ? il retint un léger rire passer la barrière de ses lèvres.
- Même lui ne veut pas de moi... »

Kim Dokja se tut en se rendant compte de ce qu'il venait de dire, il devenait beaucoup trop à l'aise avec Yoo Joonghyuk, il devait se reprendre avant de lui déballer ses multiples traumatismes. Il ne voulait pas que le musclé ressente de la pitié pour lui, pas après qu'il ait commencé à développer des sentiments pour lui.

Yoo Joonghyuk regardait fixement l'homme devant lui. Les mots de l'écrivain se répétaient en boucle dans son cerveau. Personne ne voulait de lui ? Lui, il le voulait, il voulait l'embrasser, le tenir dans ses bras, le réconforter, l'écouter parler pendant des heures, il voulait Kim Dokja. Son regard s'intensifia quand l'écrivain s'excusa et lui demanda d'oublier ce qu'il venait de dire. Kim Dokja était une personne facile à lire, encore plus quand ta mère est psychologue et qu'elle t'a appris le langage corporel. Il admirait sa mère, elle était d'une patience infinie quand le sujet était ses enfants, ou son époux, elle est calme et compréhensive. Et maintenant, grâce à elle, il savait que l'homme qu'il aime a besoin d'aide, qu'il n'aimait pas son corps vu les cicatrices sur ses bras et que quelqu'un l'a brisé en l'agressant sexuellement, ou alors qu'il a été violé. Il voulait le protéger, le rassurer en lui répétant qu'il est aimé par beaucoup de monde et que quelqu'un veut de lui. Mais il se retint, Dokja n'était pas prêt pour cela et puis ce n'était pas ce don il avait besoin maintenant, il n'avait pas besoin d'une relation amoureuse, il devait se concentrer sur lui-même, pour son bien.

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dans la vie j'ai une passion : caresser tous les chats que je vois.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 24 ⏰

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