Hugo était parti depuis deux jours.
Héléna vaquait à ses occupations habituelles. Il lui semblait que le temps s'étirait interminablement. Cela ne la surprenait pas, c'était toujours le cas quand elle était inquiète pour quelqu'un et quand elle était frustrée, parce qu'elle voulait à toute force avoir des nouvelles et qu'elle n'en avait pas la moindre.
Le poste fixe du service sonna. Elle décrocha :
— Service juridique, Héléna Michel...
— J'ai des papiers pour toi à l'accueil, dit la voix de Christine.
—Je descends, merci.
Thibaut tapait sur son ordi. Il bougonna:
— Buisson pourrait prendre les messages. Quand Fohl n'est pas là, c'est lui le responsable.
— Christine m'a dit qu'elle ne lui confierait même pas du papier vierge pour imprimante, répliqua Héléna.
Les garçons se mirent à rire.
— Mais tu n'en as pas marre de répondre ? insista Léo.
— A force de dire ça, je m'habitue, répondit Héléna. Après mon service en Afrique, quand je suis rentrée chez moi pour les vacances, j'ai répondu à mon propre téléphone en disant : « service informatique, Héléna Michel... Euh non. » Ca a beaucoup fait rire ma tante !
Héléna quitta le bureau sous les rires des garçons. Elle descendit à l'accueil où Christine interrompit sa conversation avec un homme pour lui tendre un dossier. Héléna apposa sa signature sur le bordereau.
Christine reprit sa conversation avec son interlocuteur :
— Je suis désolée, mais comme je vous le disais, il faut un rendez-vous préalable pour prolonger un visa. Il n'y a pas de place disponible aujourd'hui. Les conseillers sont submergés. N'est-ce pas, Héléna ?
— En effet, approuva vaguement celle-ci en ouvrant l'enveloppe pour consulter le contenu.
— Donc vous devez prendre rendez-vous, monsieur... Thomas Boulard.
Héléna se redressa, comme piquée par un aiguillon. Elle se tourna vers sa droite pour regarder l'interlocuteur de Christine, et le reconnut sur-le-champ.
— Monsieur Thomas Boulard !
L'homme lui sourit avec un air amusé et acquiesça.
— Je vais m'occuper tout de suite de votre visa, dit-elle avec un grand sourire, si vous voulez bien me suivre.
— Je vous suivrai au bout du monde.
Alors qu'elle lui indiquait l'escalier et qu'il en prenait le chemin, Christine chuchota :
— Qu'est-ce qui te prend ?
— C'est le chanteur du groupe Luke ! chuchota en réponse Héléna avec excitation.
— Qui ça ?
Héléna pouffa de rire.
— Va écouter « La sentinelle » sur Youtube ! Moi j'adore !
Héléna conduisit le chanteur dans son bureau. Celui-ci s'assit face à elle, souriant.
— Dois-je comprendre que vous m'avez reconnu, mademoiselle ?
— Oui, confirma Héléna. J'aime beaucoup votre chanson, « La sentinelle », à l'époque où vous chantiez avec le groupe Luke. Je sais bien qu'elle date un peu, maintenant, mais elle fait toujours partie de mes chansons françaises préférées !
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Les ambassades sont remplies d'espions (terminé)
AventuraHéléna, vingt-trois ans, nouvelle coopérante d'une ambassade en Asie, ne se doute pas qu'elle va être mêlée à une affaire d'espionnage pleine de dangers. Son supérieur, Hugo Fohl, cherche-t-il à la protéger ou à l'utiliser ? Au programme: sauver un...