Golden Corp (JIKOOK)

THIRTY-THREE

Je regarde Tae, interrogatif. Il esquisse un sourire et lève les mains en signe de défense.

- Je te jure que je n’y suis pour rien !

- Non mais il s’est passé quoi pendant mon absence au juste pour qu’il soit prêt à tous les foutre dehors ?

- Ben, le lendemain de votre petit bisou dans le hall, ils sont tous venus le harceler. Ils ont gueulé en disant à peu près la même chose que tu as dû entendre à ton arrivée. Jin en a pris plein la tronche. Il les a envoyé bouler mais ils ont tous tiré la gueule, tous les jours, ils râlaient quand il leur filait du boulot. Ils sont devenus insolents et mauvais. Donc là il en a mare.

- Je vois, vive l'ambiance.

- Ouais. Je compte plus le nombre de fois où je l’ai entendu gueuler.

- Et ben ! Au pire, s’ils font trop chier, on sait à qui s’adresser pour lui donner un coup de main…

- Tu crois qu’il ferait ça ?

- Sans aucun doute.

- J’espère qu’on en arrivera pas là…

- Moi non plus.

- Enfin, je suis bien content d’avoir retrouvé mon binôme. Le bureau était bien vide sans toi.

- M’en parle pas ! Plus jamais je reste enfermé chez moi ! Nos conneries me manquaient trop.

- Va falloir que je me rattrape alors !

- Oui enfin pas en une journée hein ! Je tiens à la vie moi !

- J’irai doucement, tu es un grand convalescent donc bon… Faudrait pas que je te casse !

- Genre… Toi ? Me casser ? Essaye pour voir !

- Heu nan… Je crains trop les représailles de ton homme.

- Bon à savoir. On se met au boulot en passant ? Que je sois pas juste venu pour faire joli !

- Bah tu te débrouilles bien pour ça, mais c’est vrai que ça va pas faire avancer le projet…

Je lui envoie une nouvelle boule de papier qu’il esquive sans peine et m’installe à mon siège. Dieu que ça m’avait manqué ! J’allume mon ordinateur, qui pour le coup démarre rapidement, sans problème. Il ronronne comme un chat et fonctionne parfaitement. Sans doute sa façon à lui de fêter mon retour. J’ouvre mes mails, jette un œil au dossier que nous a envoyé Jin et me lance dans mon dessin sous le regard attendri de Tae. Il secoue la tête et se plonge à son tour dans le travail.

La matinée est passée à une vitesse phénoménale. Je n'aurais jamais cru prendre autant de plaisir à travailler sur un dossier ennuyeux.

Hoby nous a accompagné pour un repas rapide à l'italien du coin. Nous avons rit une bonne partie du repas, nous attirant les foudres des clients et le sourire de Sergio, le cuisinier qui nous adore. Il nous a offert le dessert pour le coup, faisant d'autant plus râler les costard-cravates coincés qui nous entouraient. Il a même pris un dernier verre avec nous avant de nous laisser partir, non sans une accolade amicale.