- Jusqu'où es tu prête à aller pour le protéger? me demande t il de sa voix éraillée, un sourire pervers sur les lèvres.
Je déglutis et le fixe. Je refuse de baisser les yeux devant ce monstre.
- J'en étais sûr, rigole t il. Stupide instinct maternel. Tu vois, j'ai fait quelques calculs. Il s'avère qu'à son âge, il ne rapporte plus tant que ça, surtout qu'il parle déjà j'imagine?
Je ne réponds pas mais ça ne l'empêche pas de continuer sa tirade en faisant des cercles dans la pièce, une lame dans sa main qu'il fait tournoyer comme un cowboy le ferait avec son arme.
- Peut être que si tu es sage et docile, j'envisagerai la possibilité de le laisser vivre. J'ai déjà quelques clients qui sont prêts à payer très cher pour une petite pute comme toi, rigole t il.
Je ne sens même plus mon cœur battre, je crois qu'il a déserté, avec mon sang je pense. J'ai froid.
- J'ai quelques affaires à régler. Je vais revenir, susurre t il. Je teste toujours ma marchandise. Soit prête ou il mourra dans d'atroces souffrance, menace t il de son sourire diabolique.
Il sort, me laissant à nouveau seul dans un silence de mort. Je réfléchis rapidement, je n'ai aucune porte de sortie. Il n'y a que la trappe qui est forcément surveillée ou bloquée. Je n'ai aucun moyen de communiquer. Je dois juste prier pour qu'on me retrouve avant qu'il ne revienne.
Mes yeux se posent sur le visage rond de Léo qui est si semblable à celui de Vince. Une larme solitaire m'échappe. Je l'essuie vivement, je dois rester forte et concentrée. Pour lui. Vince va venir, n'est ce pas? Je repense à notre première nuit ensemble, à la tendresse de ses caresses, à la rugosité de ses mains caleuses sur ma peau. Il m'aime, il ne peut pas en être autrement.
Je me lève et prends le tas de couverture à l'odeur nauséabonde. Je les place dans le chariot et allonge Léo délicatement. Son petit nez se fronce légèrement mais il ne se réveille pas. Quoi que le pervers décide de faire, Léo ne verra rien depuis ce chariot. Alors, j'attends.
J'attends mon enfer, mon bourreau, la lave qui va ensevelir ma vie, le tsunami qui va noyer mon intégrité, l'horreur qui va m'humilier.
Je somnole sur le lit défraichis quand le grincement de la trappe se fait à nouveau entendre. Il est là. Cette fois, il ne compte pas parler, non. Ses pupilles sont dilatées et il passe sa langue sur ses incisives comme le ferait un prédateur avant de sauter à la gorge de sa proie.
J'ai peur. J'ai envie de mourir.
Il secoue une seringue devant mes yeux. Je le regarde sans comprendre.
- Je vais te montrer, tu te sentiras mieux après ça.
- Non, je réponds tranchante.
- Non? rigole t il. Tu n'as pas idée de ce qui t'attend, tu vas me supplier de te l'injecter.
Je secoue la tête, je ne suis pas elle et ne le serai jamais. Qui prendra soin de lui si je suis défoncée? Qui sera là pour s'interposer? Qui sera là pour le border, le nourrir, le laver, le câliner? Il me gifle violemment. Ma tête tourne si brusquement qu'une seconde j'ai l'impression qu'elle s'est déboîtée. Ma mâchoire est douloureuse et je sens mes pulsations cardiaque brûler le côté qu'il vient de frapper. Ma détermination ne lui plait pas, mais je m'en fou, je refuse de plier devant lui.
- Il va bientôt se réveiller, il aura faim, je lui dis.
- Alors je vais me dépêcher de te baiser petite pute. Comme ça tu pourras jouer à la poupée en attendant que je revienne m'occuper de ton cul.
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UNE FAMILLE OU RIEN
RomanceBénédicte est ce qu'on appelle une femme libérée, belle et sûr d'elle, son quotidien de jeune femme célibataire lui convient à la perfection. Vincent est le papa solo d'un petit Léo de 6 mois à peine lorsqu'il rencontre sa nouvelle voisine. Leur ren...