Chapitre 21 - Vincent

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Elle est si pâle que s'en est effrayant. Elle est reliée à tout un tas de machine. Nous avons mis 2 jours a retrouvé sa trace, 2 jours de trop. Marcus et moi avons écumé la ville, la police n'étant pas assez rapide à notre goût. Ca fait des semaines que je recherche Jessica, je savais qu'il arriverait quelque chose. J'espérais bêtement la retrouver avant qu'elle ne nous trouve. Mais la ville est grande, très grande. Qui dit grosse métropole, dit nombreux dealers. Je ne suis pas de ce monde et n'ai pas vraiment la gueule de l'emploi. Nous avons été ralenti dans nos recherches, ce qui a causé sa perte.

Tout ça c'est de ma faute, je ne me le pardonnerai jamais. Marcus frappe à la porte et entre avec Léo. 

- Comment elle va? me demande t il.

Je secoue la tête, rien de nouveau depuis que les infirmières l'ont remonté du bloc il y a une heure. Il faut attendre. Elle a perdu beaucoup de sang. Ils ne se sont pas prononcés sur son pronostic vital. On doit attendre et c'est tout. C'est frustrant. 

- Maman, dodo? Maman, appelle Léo de sa petite voix fluette.

Son rythme cardiaque s'emballe faisant retentir une série de bip qui alarme les soignants. Ils arrivent en courant vérifier ses constantes.

- Sortez le bébé, elle a besoin de calme, demande une infirmière sèchement.

Marcus s'exécute en silence.

Durant les 48 heures suivantes nous avons alternés nos places auprès d'elle avec Marcus, sa sœur au ventre arrondi et ses parents. Nous avons réessayé d'amener Léo mais à chaque fois son cœur s'emballe et on nous met dehors. Je trouve sa réaction étrange. Elle ne réagit à aucun de nous, aucun. Mon égo en prend un coup, mais ce n'est pas le moment de jouer les égocentrique après ce qu'elle a subit. Par contre, la seule voix de Léo la fait réagir. Cette épreuve les a lié d'une manière étrange qui m'échappe pour l'instant.

- Tu devrais rentrer dormir mon garçon.

Je relève la tête vers Véronique et secoue la tête.

- Elle aura besoin de toi à son réveil. Va dormir et reviens après une bonne nuit de sommeil. Je t'appelle s'il y a la moindre chose.

Elle a raison. Je lui cède ma place et rentre à la maison. Je m'endors comme une masse, Léo blotti contre moi. Il refuse de dormir dans un lit à barreau depuis leur calvaire. Il ne dort que contre moi ou Marcus. 

A la première heure le lendemain matin, je suis dans sa chambre avec Léo. Véronique me sourit tristement avant de rentrer à son tour se reposer. Je m'assieds à ses côtés et lui parle encore et encore.

- Je t'aime tellement mon ange.

- Maman te me, Maman te me .

Ses doigts entrelacés aux miens bougent imperceptiblement. Son cœur n'a pas réagit aussi violemment que d'habitude au son de sa voix. J'encourage Léo a parler ce qu'il s'empresse de faire avec bonheur.

- Maman dodo, bobo. Papa coin coin, meuhhhh.

Ses yeux s'ouvrent. Ses paupières papillonnent le temps qu'elle s'adapte à la luminosité et là j'ai peur. Peur de l'avoir perdu, peur qu'elle me déteste, peur qu'il l'ait tellement brisé qu'elle soit perdue pour toujours.

- Salut, je souffle.

Ses yeux dorés se posent sur moi, rien, ils sont vides. Puis elle croise ceux de Léo qui lui sourit en bavant. Elle sourit à son tour, c'est léger, mais elle réagit. Le médecin arrive et commence à l'examiner. Elle se crispe à chacun de ses gestes, j'ai envie de lui hurler dessus mais il ne fait que son travail. Il lui pose une série de questions auxquelles elle ne répond pas. Léo ne cesse de tendre les bras vers elle mais je le tiens à l'écart, le temps qu'on l'examine et qu'on lui retire les branchements inutiles. Une infirmière vient changer son pansement puis c'est à nouveau le silence total. 

UNE FAMILLE OU RIENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant