Chapitre 6

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- Pourquoi tu m'as ignoré ? Et me dis pas que c'est parce que tu m'as pas vu parce que je te croirai pas.

- Désolé, mes amis voulaient vraiment sortir avec moi. Je me suis dit qu'on pourrait faire ça une prochaine fois.

- Pourtant ils ont pas l'air d'avoir besoin de toi.

Il pointa mes amis qui partaient sans moi, parlant et rigolant de tout et de rien. Je suis cramé, il est vraiment fort pour comprendre et desceller les supercheries, ce type pourrait être vraiment respecté si seulement il utilisait ses capacités à bon escient — Je vais devoir me surpasser pour le manipuler et faire croire à nouveau que je ne suis pas aussi faible. Qu'est-ce que j'ai laissé paraître qu'il a pu interpréter pour me percer à jour de la sorte? Ça ne me ressemble pas de faire autant d'erreurs avec quelqu'un.

- Bon, d'accord, allons-y.

- Tu vois quand tu veux, monsieur richou.

- Comme tu l'as dit, mes amis n'en ont strictement rien à faire de moi. Autant passer du temps avec quelqu'un qui m'accorde un semblant d'attention.

Nagi, me fixe, dans son expression on pourrait presque lire un 'je te crois pas' silencieux et arrogant, j'essaye de faire un effort pour lui mentir mais apparement, c'est toujours pas ça. Son expression me fait rouler les yeux, et sourire bêtement, il m'énerve vraiment a toujours tout comprendre.

- Bon allez, reste pas planté la.

On se met alors en marche vers un endroit qui m'est encore inconnu, avec une personne qui m'est presque inconnue également. La route est silencieuse et presque pesante. L'ambiance est un peu étrange et je m'y sens mal à l'aise, je n'ai jamais vraiment fait une sortie avec un seul ami et en plus général, sans groupe.

D'habitude, que ça soit les mercredi ou les week-ends, j'étais toujours le premier invité par des groupes pour sortir ce qui fait que je ne me suis jamais retrouvé seul à seul avec quelqu'un, et lorsque je sors, ceux qui m'invitent ont toujours quelque chose à raconter, que ce soit pour me complimenter ou parler fort, cet instant diffère complètement de tout ce que j'avais l'habitude de côtoyer.

Cette étrange escapade avec ce garçon me servira donc d'entraînement.

On arrivait lentement aux abords de sa maison, une maison, ni trop grande, ni trop petite. Assez banale dans un quartier banal, une maison où je rêve secrètement d'habiter au final, ce mec à la vie que je rêve d'avoir, j'aimerais tellement être comme lui, comme tout le monde, j'aimerai ne plus jamais avoir a me soucier de chaque moment que je pourrais vivre, chaque mot que je pourrais dire, de ne plus jamais me demander constamment si ma vie tournera un jour au cauchemar, à la moindre chose qui n'est pas acceptée par l'opinion de la majorité des gens qui m'entourent.

Je l'envie, ce Nagi...

- Alors? tu rentres ?

Sa question me fit sortir net de mes pensées et ramené de force à la réalité. Je rentrai lorsque 'cheveux blancs' me fit signe de rentrer et je fus, a mon tour, mis en face d'un décor magnifique, pas de tableaux hors de prix sur les murs ni de bibliothèques s'élevant jusqu'au plafond, pas de lustres en argent ni d'escaliers géants menant des grandes chambres à l'entrée... je m'imaginais ici, moi aussi, à vivre sa vie à sa place et de lui donner la mienne, je m'imaginais seulement sa vie, qui devait être sans un excédent de soucis monstrueux.

- O-ouais.

Je retire rapidement mes chaussures et le laisse me guider hors du petit couloir qui liait l'entrée au salon.

- Bienvenue chez moi.

Il me fait visiter un peu sa maison, son petit salon simple sa petite télé, son petit canapé blanc, sa petite cuisine ouverte avec aucun employé pour le surveiller toute la journée, elle était là, la maison dont j'ai toujours rêvé, minimaliste et calme.

Malheureusement la réalité me rattrape d'un coup sec lorsque j'entendis mon téléphone vibrer.
C'était un appel du secrétaire de ma maison. — C'est vrai que je ne lui ai pas dit que je sortais quelque part et qu'il était de son devoir d'être au courant de tous mes faits et gestes pour ma sécurité.
En gros ce mec est un traceur humain, la personne qui me connaît plus que n'importe qui et la raison de pourquoi je me dois de toujours être sur mes gardes ou que je sois, et quoi que je fasse.

- Qui t'appelle à cette heure là? demanda Nagi.

- Une personne pas intéressante. Je dois décrocher, je serai pas long.

Je m'éloigne un peu et décroche

- Monsieur Mikage, je ne vous ai pas vu rentrer aujourd'hui vous deviez être rentré depuis 10 minutes comme il en était convenu par vos parents, Ou êtes-vous?

- Je rentrerai dans deux heures à peu près. Pas besoin de m'attendre avant. À tout à l'heure.

Je ne me laissai même pas le temps de l'entendre paniquer et me convaincre de rentrer que je raccrochai. Je n'ai vraiment aucune envie qu'il sache qui est Nagi. Surtout que ce type est le seul à connaître mon secret et tant que je ne me suis pas assuré que je suis en sécurité. Je veux qu'il n'ait aucun contact avec mes proches, surtout cet employé en particulier, si cela devait arriver, je sais que cette rencontre tournerait au cauchemar pour moi.

Je me rapproche ensuite à nouveau de Nagi et lui sourit comme si rien ne venait de se passer alors que cet appel m'a profondément agacé et commençait même à me stresser.

- Pourquoi t'es énervé ?

Il me regarde avec des yeux presque vides, des yeux qui donnent l'impression qu'il essayait d'aspirer mon âme. Il a réussi à voir à travers mon acte encore une fois? Ce gars m'impressionne vraiment, jusqu'à ce que je le rencontre, personne n'avait jamais été capable de voir à travers cette façade que j'avais construit en guise de protection, personne jusqu'à lui. Ces mots me clouèrent sur place une fois de plus, je le regardait d'un air un peu angoissé, ma contenance se commençant à se briser un fois de plus.

- C-comment t'as deviné?

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J'mendors à des heures très tardives tous les jours
(à peu près 4h du sbah) on dit que ça rend très créatif!!

J'vous raconte pas la tronche qu'on a le lendemain,
À dormir sur la table...
(Vive l'anti-cernes)
Bref, vous couchez pas trop tard!

Merci d'avoir lu!

Invisible(s)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant