Chapitre 22

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La petite flamme s'éteignit au creux de sa main. Max fixait ses doigts, bouche-bée. Son pouvoir...il avait éveillé son pouvoir ! Dans la surprise générale, personne ne parla. Seul le crépitement du minuscule feu qui finissait de consumer quelques brindilles brisait le silence.

« Si on ne se dépêche pas de mettre du bois sur le feu, il va s'éteindre ! Idori, rassemble les braises ! Les autres, amenez des branches pas trop grosses. »

Les paroles d'Elta ramenèrent tout le monde à la réalité. C'était dans ce genre de moments que mon amie d'enfance sauvait la situation. En effet, les flammes que Max avait produites grâce à son pouvoir nouvellement éveillé aurait bientôt brûlé tout le bois que nous avions disposé pour l'allumer. Chacun se mit au travail, et bientôt, le tas de braises devint une grande flambée qui réchauffa tous les apprentis-guerriers. Les élèves se regroupèrent autour du garçon blond. Chacun voulait le voir essayer son pouvoir. Je m'approchai moi aussi, curieux. Avec une intense concentration, mon ami fit apparaître une nouvelle flamme sur sa main. Dans la nécessité d'avoir un feu pour se réchauffer, il avait éveillé le pouvoir qui sommeillait en lui. Maître Katanor disait souvent qu'un pouvoir se montrait souvent quand on en avait vraiment besoin, voire dans des conditions extrêmes.

Peu après, Stoler, Anger et Ruby revinrent, et débarquèrent dans la clairière. La petite apprentie-guerrière serrait contre elle un paquet enveloppé dans du tissu. Tous se rapprochèrent, poussés par la curiosité.

Un peu essouflé, Stoler nous fit son rapport.

« On a suivi les traces de pas sur environ 150 mètres. Puis elles ont disparues. Il semblerait que l'individu se soit ensuite déplacé d'arbre en arbre après en avoir escaladé un, sûrement pour éviter qu'on ne puisse continuer de le suivre. »

Chacun fixait le paquet avec intérêt.

« Et nous avons trouvé ça accroché à une branche. »

Le garçon châtain clair fit un signe de tête à Ruby qui retira le tissu recouvrant l'objet. Certains poussèrent des cris de joie en apercevant les 7 petits pains aux céréales complètes.

« Il y avait un message avec, »précisa Anger qui déplia une petit morceau de papier froissé, légèrement humide à cause de quelques flocons qui avaient dû l'effleurer, et lut :

« Pour vous féliciter d'avoir pris le risque de suivre des traces de pas dans la neige, sans raison particulière. Reconnaître les détails importants et prendre la bonne décision sont des qualités très utiles en mission. »

Le garçon releva la tête.

« C'est tout ? demanda Nerilios avec étonnement.

-C'est tout, » acquiesça-t-il.

Téméria proposa aux trois qui avait ramené ce message et les pains de se reposer et de se réchauffer. Kiarès leur sourit et leur fit de la place autour du feu.

Je réfléchis un instant. Nous avions certes de quoi nous nourrir, mais pas du tout assez pour calmer complètement notre faim. D'ailleurs, qu'est-ce qui nous prouvais que les maîtres feraient la même chose le lendemain ? Nous aurions aussi besoin de nourriture pour le deuxième jour...

J'exposai mon point de vue à mes camarades qui acquiesçèrent.

« Est-ce qu'on devrait... les attaquer ? »proposa Anger sans conviction.

Je jetai un coup d'œil autour de moi. Apparement, Idori et Max étaient d'accord avec moi. Je croisai le regard de Téméria qui répondit à ma place :

« Je pense que c'est la meilleure solution. Ce n'est pas un simple exercice où il suffit de bien suivre les consignes. C'est une mission de survie, insista mon amie aux yeux ambrés. Ce qui veut dire que nous devons tout faire pour survivre. Si nous prenons l'initiative, ils ne s'y attendront pas, et avec un peu de chance, nous parviendront à leur prendre quelque chose pour calmer nos appétits. »

Le silence suivit ses paroles. Il fut brisé par la question du petit arrogant blond :

« Si je comprends bien, vous proposez qu'on attaque le camp dont on ignore totalement l'emplacement, de maîtres infiniment plus forts que nous, pour leur voler leur nourriture ? »clarifia Nerilios.

J'étais curieux de savoir comment allait répondre mon amie. Elle le regarda droit dans les yeux, et, avec toute la sincérité du monde :

« C'est exactement ça.

-Ça me va, dans ce cas, »approuva-t-il à la surprise générale, en caressant son jeune lion qui martelait le sol avec impatience.

Nous allions tenter un coup de folie, mais je n'avais pas peur. Prendre des risques ne m'avait jamais vraiment fait reculer.

[EN PAUSE] Fallen Wortt - Exploration à dos de dragon.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant