Chapitre 16 - Famille

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23 décembre

Ce matin, Robin m'a demandé de le remplacer à la boutique. Comme toujours, il s'y prend à la dernière minute pour trouver le cadeau de Noël de ma mère... C'est tous les ans pareil. Alors, je dois bien admettre que je m'attendais à son appel. J'ai donc passé la matinée à travailler à la confiserie. À midi, lorsqu'il m'a rejoint, nous sommes allés manger dans un restaurant se trouvant dans la même rue.

Tout en mangeant son burger, il m'a expliqué qu'il avait eu beaucoup de mal à trouver le cadeau parfait. Quand je me suis moqué de lui, lui rappelant que c'était vraiment la même chose année après année, il m'a fait remarquer que je n'avais rien pris pour les trente ans de Louis. Tu peux parler, Fiston. Est-ce que tu as pensé à acheter quelque chose pour l'anniversaire de ton mari ?

Je me suis senti bien idiot, en cet instant. Je n'y avais même pas pensé... Et les rôles ont été échangés. C'est Robin qui riait et moi qui marmonnais que c'était vraiment pas drôle. Parce qu'il était certain que j'allais mettre des heures à trouver quelque chose qui fera plaisir au châtain. Alors, quand nous avons quitté le restaurant, mon beau-père est retourné à la confiserie et je me suis mis en quête du présent à offrir à mon mari...

Quatre heures. Il m'a fallu quatre heures, bon sang... Et, en plus de ça, je ne suis même pas satisfait de ce que j'ai trouvé. En même temps, à quoi m'attendais-je ? C'est super dur quand on ne connaît pas vraiment la personne... Après avoir fait de nombreux magasins, j'ai finalement opté pour une veste en jean, avec de la fausse fourrure à l'intérieur et sur le col. Je me suis dit que ça pourrait aller avec tout type de pantalon, dont ses horribles joggings.

Je viens maintenant de rentrer à la maison. Mon beau-père devait récupérer le petit rat à son cours de danse alors, je ne suis pas surpris de trouver sa voiture dans l'allée. En revanche, ce qui m'étonne davantage, ce sont les pleurs et les cris que j'entends lorsque je passe la porte d'entrée. Mes pas me conduisent jusqu'au salon dans lequel se trouve ma famille. Joy est en larmes et semble très en colère... Elle repousse chacun des gestes de ma mère ou de Robin.

- « Joy, ma chérie... Il faut que tu te calmes. Ça ne servira à rien de te mettre dans un tel état, tu sais ?

- Laisse-moi tranquille, rétorque-t-elle, repoussant la main de ma mère.

- Joy, arrête ça ! Ta mère n'y est pour rien. Et puis... Ta prof de danse t'a laissé une vidéo pour que tu t'entraînes, pendant les vacances. Alors, tu finiras bien par y arriver, mon bébé...

- Vous ne pouvez pas comprendre ! Vous êtes trop nuls ! »

Son cri me fait grimacer. Joy se lève du canapé et part en courant jusque dans sa chambre. D'un raclement de gorge, je manifeste ma présence.

- « Oh ! Bonjour, mon cœur. Tu ne devais pas dormir chez Zayn, ce soir ?

- Non, il doit bosser un peu plus tard alors, il viendra me chercher demain matin. Il se passe quoi avec Joy ?

- Ils ont appris une nouvelle chorégraphie, en cours de danse. Elle n'est pas parvenue à la faire entièrement. Il n'y a qu'un petit passage qui l'embête mais, ses camarades y arrivent alors... Tu la connais...

- Mademoiselle-je-dois-être-parfaite s'en veut, soupirai-je. Je vais aller la voir... »

Avant de rejoindre ma sœur, je passe d'abord par ma chambre pour y déposer le cadeau de Louis. Joy n'a pas fermé sa porte... Ce qui veut dire qu'elle attend qu'on vienne la voir. Elle est parfois tellement contradictoire... Donnant deux petits coups contre la porte, j'avance doucement pour aller m'asseoir sur son lit. Elle est allongée sur le ventre, sa tête enfouie dans son oreiller.

Regarde-moi, épouse-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant