Regarde-moi, épouse-moi

Chapitre 19 - Ce n'est que le début

Dans la tête de Louis

Le lit de mon ancienne chambre est plus petit que dans mon souvenir. Ou... Ça vient peut-être du fait que je n'ai jamais dormi avec qui que ce soit ici... Allongé sur le côté, face à mon mari, je ne parviens pas à trouver le sommeil. Mon corps est épuisé mais, c'est comme si mon cerveau refusait de se déconnecter. Comme s'il cherchait à éloigner ma fatigue pour que je profite des quelques heures qu'il me reste, en compagnie de Harry.

Malgré mon esprit légèrement embrumé, je suis bien conscient que je n'aurais pas dû autant insister pour qu'il vienne dormir avec moi. Mais, sans vraiment savoir pourquoi, j'ai ressenti le besoin d'être près de lui toute la journée. Peut-être était-ce pour m'assurer qu'il allait bien... ? Après tout, ça fait plus d'un mois que je n'avais pas eu de ses nouvelles. Et... Je crois que sa ressemblance avec le frère de mon meilleur ami me pousse à vouloir le protéger.

- « Tu me fixes, Lou, soupire-t-il, les yeux fermés.

- C'est faux, rétorquai-je, de mauvaise foi. Je dors ! »

Un petit rire lui échappe et, cherchant à fuir mon regard, il se tourne dos à moi. En temps normal, je l'aurais laissé dormir mais, l'alcool coulant dans mon sang me pousse à me rapprocher. Avec une petite hésitation, je laisse mes doigts s'enrouler autour des mèches qui reposent sur le matelas. Et je pousse un long soupir... Parce que je veux qu'il reste éveillé pour entendre sa voix, son rire... Je veux voir ses yeux briller d'amusement, alors qu'une moue boudeuse se dessinera sur ses lèvres. Mais cette situation n'est pas normale. Il ne devrait pas être ici...

- « Est-ce que je t'ai dit que j'aimais beaucoup mon cadeau ? fredonnai-je, ramenant ses boucles sur son visage. Je l'adore, même ! Merci, Chéri...

- Mmh... Seulement une dizaine de fois, rit-il, repoussant ma main mais, je recommence. Je suis content qu'elle te plaise, Lou. Laisse mes cheveux !

- Tu étais obligé de prendre un train si tôt, demain ?

- J'ai promis à ma mère que je serai là pour le repas de midi. Et... Zayn aussi doit rentrer dans sa famille. Mais, tu sais... Tu n'es pas obligé de venir avec nous jusqu'à la gare.

- Je m'en fiche de me lever tôt. C'est la moindre des choses de te raccompagner, Chéri. Mais... Tu as fait tout ce chemin et je n'ai même pas pu rester avec toi... »

Harry se laisse tomber sur le dos et je me redresse, prenant appui sur ma main. Les volets ouverts laissent entrer suffisamment de luminosité pour que je puisse plonger mon regard dans le sien.

- « Tu as l'air épuisé, Haz...

- Et, visiblement, mon mari a prévu de me tenir éveillé toute la nuit, soupire-t-il, souriant.

- Je ne suis pas certain de parvenir à veiller toute la nuit.

- Ah ! Le vieillard que tu es n'est plus suffisamment endurant, c'est ça ?

- Je retrouve enfin mon petit pervers ! M'amusai-je. Mais... Je n'ai pas assez bu pour coucher avec toi, Chéri. »

Une moue boudeuse apparaît sur son visage, déclenchant d'étranges sensations dans mon estomac. Mais, je ne les remarque même pas... D'une main sur mon épaule, Harry me pousse en marmonnant. Je ne résiste pas, m'attendant à retomber sur le dos mais, étant trop proche du vide, je finis par m'écraser au sol. Il me faut une seconde pour prendre conscience de ce qu'il s'est passé et, finalement, j'éclate de rire.

Haz se précipite vers le bord du lit, me lançant un regard inquiet. Face à mon hilarité, son inquiétude s'estompe légèrement.

- « Est-ce que ça va, Lou ? demande-t-il, tandis que je me relève.