Chapitre 26 - La nuit porte-t-elle vraiment conseil ?

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Une semaine plus tard

Pour la première fois depuis notre arrivée à Los Angeles, mon père s'est rendu au casino aujourd'hui. Il est à peine plus de 22 h et il y est toujours... Tout le reste de la semaine, il est resté chez lui pour me tenir compagnie, ne travaillant que deux à trois heures par jour. Et... Je crois que ça nous a énormément rapprochés... J'ai découvert qu'il était un grand amateur de comédies romantiques et de films fantastiques. Nous avons regardé ensemble ses préférés.

J'ai appris qu'il était très nul en dessin – son autruche ressemblait à une guillotine – et pire que mauvais pour jouer de la guitare. Il en a pourtant trois ! Et... On s'est vite rendu compte que je n'étais pas meilleur que lui. En art, comme en musique. En revanche, j'excelle du côté culinaire. Lui ne sait que réchauffer des plats préparés. C'est donc moi qui me suis chargé de nos repas.

Mais, si chaque jour me faisait davantage sourire, les nuits ont été bien plus compliquées... Je n'ai pas réussi à m'endormir, le premier soir. Et, si j'ai mis la faute sur le décalage horaire, je suis pourtant bien convaincu que mes pensées sont certainement plus que coupables. Mes pensées et les messages que Louis me laisse, nuit après nuit. Enfin, c'est le début de la journée pour lui... Aucun d'entre eux n'est arrivé à la même heure, depuis sept jours. Ça fera huit, aujourd'hui...

Je crois qu'il m'écrit lorsqu'il se réveille, généralement entre minuit et une heure ici. Entre sept et huit heures en Angleterre. Tu es la première personne à qui il pense, quand il ouvre les yeux, me souffle cette voix que je déteste.

- « C'est ton mari qui t'écrit ? »

La surprise me fait lâcher le téléphone, qui vient s'écraser sur le sable. Je lève les yeux vers celui qui accompagne tous mes débuts de nuit, soupirant en voyant son sourire amusé.

- « Salut, Evan.

- Tu es là plus tard, d'habitude, commente-t-il, s'asseyant près de moi.

- Mon père n'est pas encore rentré alors...

- Alors, tu t'es dit que ça t'autorisait à déprimer avec une ou deux heures d'avance ?

- Je ne déprime pas ! m'exclamai-je, le poussant. »

La villa de mon père donne sur la plage. Comme s'il aurait pu en être autrement. Depuis mon arrivée, lorsqu'il monte se coucher, je viens me réfugier sur le sable. Une couverture autour des épaules, je contemple cette immense étendue d'eau, plongée dans l'obscurité. Et je parle avec Evan. Il habite à quelques maisons d'ici et, allez savoir pourquoi, il adore courir la nuit.

Le premier soir, il a failli marcher sur mes jambes et s'est écrasé la tête la première. D'après lui, être habillé en noir, enroulé dans un plaid noir, ne devrait pas être permis. C'est trop dangereux, paraît-il. Moi, je pense surtout qu'il a fait exprès de heurter mon pied, parce qu'il a vu un nouveau visage et que ça l'a rendu curieux.

- « Tu étais en train de déprimer en relisant les messages de ton mec ?

- Louis n'est pas mon mec, rétorquai-je, ramassant mon portable.

- Tu ne m'as même pas dit ce qu'il t'a écrit hier ! réalise-t-il, tendant la main. Fais voir ! »

Evan était avec moi, chaque fois que j'ai reçu un message de Louis. Et, comme il est totalement sans gêne, il s'est permis de lire par-dessus mon épaule. Quand il m'a demandé qui était Louis Tomlinson, la réponse naturelle qui m'est venue c'est... Louis est mon mari. Et j'ai souri... Un sourire discret, presque imperceptible que je me suis empressé de camoufler. Hier, ses premiers messages sont arrivés bien plus tôt...

Regarde-moi, épouse-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant