Juste un autre coup de foudre || Charles Leclerc

L'enquête

Juste après l'appel, j'avais immédiatement appelé Charles qui avait contacté la police. Les agents avaient réussi a récupérer la conversation téléphonique et l'avaient longuement analysé. Ils en étaient arrivés à la conclusion qu'il ne s'agissait pas de Youssef et que l'appel avait été fait pas très loin de chez moi.

Charles avait refusé que je reste seule dans mon appartement, je l'avais donc suivi pendant quelques mois autour du monde sur plusieurs circuits. On s'était beaucoup rapproché durant ces quelques mois passés ensemble. On était très souvent ensemble que ce soit sur les circuits, dans les hôtels, au restaurant et nous avions même fait plusieurs promenades nocturnes ensemble. Nous étions tellement ensemble tout les deux qu'il commença à y avoir des rumeurs selon lesquelles nous serions en couple Charles et moi.

Après trois mois à suivre Charles sur toutes ses courses, les enquêteurs me contactèrent la semaine du grand prix du Canada pour m'annoncer qu'ils avaient réussis à obtenir quelques informations au sujet de mon présumé "futur tueur". Ils avaient refusé de me donner le moindre détail sur l'avancée de l'enquête au téléphone et j'avais donc dû prendre un avion pour rentrer à Paris.

Après de longues heures de vol, j'atterris enfin à Orly et me rendis le plus vite possible au commissariat où les enquêteurs m'attendaient. J'entrais dans l'un des bureaux où ils m'invitèrent à m'asseoir avant de parler.

- Bien, nous avons plusieurs pistes au sujet de celui qui a passé cet appel, dit le premier enquêteur après un instant.
- En effet, nous avons réussi à localiser l'appel et nous avons également tenter, sans succès, de pirater le téléphone utilisé, continua le deuxième qui paraissait être dans l'informatique, tandis que le premier était sûrement sur le terrain. Nous avons cependant réussi à obtenir quelques informations. Pour commencer, ce n'était pas Youssef, il est en prison et n'a utilisé aucun appareil électronique comme en témoigne les caméras de sa cellule. Ensuite, il s'agissait sûrement du téléphone personnel de votre potentiel agresseur étant donné que l'appel était en numéro masqué. Et pour finir, comme nous vous l'avons déjà dit nous avons réussi à localisé l'appel et, nous avons désormais une adresse à laquelle est actuellement en train de se rendre une équipe de policiers.
- Quoi ?! m'exclamai-je. Il y a une équipe en intervention et vous ne m'avez pas prévenu ?
- Écoutez, nous n'avons pas à vous prévenir de ce genre de choses, intervint le premier enquêteur. Même si, vous n'avez pas tord nous aurions pu vous le dire.
- Vous avez des nouvelles de l'équipe sur place ? demandai-je.

Je voulais absolument tout savoir au sujet de l'enquête, d'autant plus que Charles m'avait demandé de le tenir au courant de tout et m'avait conseillé de bien me renseigner sur son avancée.

- On peut communiquer avec eux ou pas ?
- Nous oui, vous non, répondit-il. Ils sont partis il y a quelques minutes cela m'étonnerait qu'ils soient déjà sur place.
- Nous vous tiendrons au courant de toutes les avancées de l'enquête, ne vous inquiétez surtout pas à ce sujet, me rassura l'informaticien/hacker.

J'étais rentrée chez moi depuis une petite heure et je n'avais toujours pas de nouvelles de la police. J'avais bien évidemment prévenu Charles de ce que j'avais appris et j'étais actuellement en train d'attendre impatiemment l'appel des enquêteurs. Je jetais des coups d'œil toutes les secondes afin de vérifier si j'avais reçu un quelconque message ou appel, lorsque mon téléphone sonna enfin. Je décrochais hésitante lorsque la voix du hacker.

- Bonjour madame Anderson, j'ai pensé que vous souhaiteriez être tenue au courant des découvertes de l'intervention qui s'est rendue sur place, dit-il lorsque j'eus décroché.
- Oui, s'il vous plaît, lui demandai-je. J'aimerais être prévenue de chaque avancée de l'enquête.
- Très bien, dans ce cas je dois vous dire que la localisation de l'appel n'est nulle autre que la maison voisine à votre immeuble. Elle a été désertée dans la matinée, la maison était totalement vide a l'arrivée de la brigade, m'informa-t-il.
- Avez-vous des informations sur son identité ? demandai-je peu rassurée, voire pas rassurée du tout.
- Il y a actuellement une fouille et une analyse des lieux en cours. Nous devrions trouver des empreintes digitales ou des traces d'ADN mais peu de chances que ça nous donne un quelconque indice. Vous en serez informée dans les prochains jours, m'annonça l'enquêteur avant de raccrocher.

Juste après cet appel, je contactai Charles pour le prévenir. Il me demanda de venir le rejoindre car il avait peur pour moi lorsque j'étais loin de lui et surtout aussi près de celui qui voulait ma mort. J'avais refusé de le rejoindre car Montréal était beaucoup trop loin surtout si je devais faire des aller-retours pour suivre l'enquête. Charles m'avait donc proposé d'aller dans son appartement à Monaco mais j'avais pris celui de Pierre qui était plus près, d'autant plus que Pierre habitait à Milan et qu'il était actuellement à Montréal.

***

Cela faisait déjà trois jours que j'étais dans l'appartement de Pierre et la police ne m'avait toujours pas contacté. Je regardais une série Netflix en mangeant des sushis, couchée sur le canapé avec Rex lorsque mon téléphone sonna. J'allai le chercher sur le meuble de la cuisine et je vis qu'il s'agissait encore une fois d'un numéro masqué. Je décidai d'enregistrer la conversation au cas où il s'agirait à nouveau de mon "tueur" et décrochai. Il passa 1...2...3...4 secondes avant que la même voix que lors du dernier appel prononce six petits mots : "je sais où tu te caches", dit-il. Puis il raccrocha.