Trajet en voiture

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- Lilas ! s'écria une voix dans mon dos.

Je me retournai et je vis Charles courir dans ma direction.

- Hey Charles, il y a un problème ? lui demandais-je en trouvant bizarre le fait qu'il me rattrape en courant dans le parking de l'immeuble.
- Non aucun... c'est juste que... je voulais savoir si... heu... je me demandais si tu voulais pas rentrer avec moi plutôt ? demanda-il essoufflé. J'ai remarqué que tu avais beaucoup bu pendant la soirée, c'est pas très prudent de rentrer dans cet état là.
- Heu je... heu... oui c'est vrai mais... enfin je suis toujours en état de conduire ne t'inquiète pas, lui répondis-je à la fois heureuse de voir qu'il s'inquiète pour moi et à la fois surprise de sa proposition.
- Oui ne t'inquiète pas je vois bien que tu es encore sobre mais, pour avoir perdu mon parrain d'un accident automobile, je peux te dire qu'ils arrivent plus vite qu'on ne le pense, me dit-il avec de l'émotion dans la voix en parlant de Jules.

Je ne dis rien. Je réfléchissait. D'un côté il n'avait pas tord, j'avais pas mal bu pendant la soirée et je n'aimais pas conduire dans cet état. Mais d'un autre, j'avais peur de ce qui pouvait arriver si j'acceptais de rentrer avec lui. C'était la deuxième fois que j'avais un coup de foudre pour quelqu'un, et le premier pour qui j'avais ressenti cela m'avait battue pendant presque un an avant que je fasse un coma suite à ses coups et que je décide enfin de porter plainte.

- Allez, dis oui, je ne me suis pas privé de boire de l'alcool durant toute la soirée pour rien quand même, rajouta-il en rigolant.
- Haha, si tu veux, lui répondis-je en riant.

Nous nous dirigeâmes alors vers sa voiture qui, entre nous, était bien plus belle que la mienne. Il m'ouvrit la porte pour que je rentre, puis la referma une fois que je fus installée, tel un gentleman. Il démarra la voiture et nous commençâmes le trajet en silence.

- Elle est sympa ta voiture, dit Charles pour aborder la discussion.
- Moins que la tienne, lui répondis-je. Elle est magnifique, j'imagine qu'elle en a sous le capot.
- Tu veux voir ? me demanda-il alors.
- Tu m'étonnes que je veux voir, lui répondis-je, toute excitée.

Il fit monter sa Ferrari à plus de 300 km/h. Je sentais l'excitation me parcourir tout le corps. La sensation était absolument incroyable, comme une impression de liberté, je voulais que ça dure éternellement, que ça ne s'arrête jamais. Quand Charles ralentit la voiture après quelques minutes, l'adrénaline de la vitesse resta encore un moment avant de disparaître.

- Alors qu'est-ce que tu en penses ? me demanda-il, les cheveux ébouriffés et le sourire aux lèvres.

Cela se voyait qu'il aimait l'automobile plus que tout au monde et le simple fait de le voir aussi heureux au volant d'une voiture me donna le sourire.

- Sincèrement tu veux que je te dise quoi ? lui répondis-je encore essoufflée. C'était incroyable , absolument incroyable !

Charles ne répondit rien mais sourit de plus belle. Il roula vite tout le trajet en sachant que j'appréciais la vitesse et nous arrivâmes chez moi en à peine trente minutes.

En descendant de sa voiture je lui proposai de prendre un verre chez moi pour le remercier. Il accepta volontier et nous nous retrouvâmes tout les deux dans mon ascenseur.

- J'ai oublié de te prévenir mais il y a mon chien chez moi, ça ne te dérange pas ? lui demandai-je alors.
- Tu as un chien ? dit-il sans répondre à ma question.
- Oui, un doberman.
- Non pas de problème, j'adore les chiens.
- Tant mieux. Il est dressé au mordant donc je préfère vérifier que les gens sont à l'aise avant de le rencontrer.
- Au mordant ? Ça veut dire qu'il attaque sur commande, non ? demanda Charles légèrement inquiet.
- C'est à peu près ça oui, en fait le chien est dressé pour me protéger quand je lui demande. J'ai en quelque sorte le contrôle sur ses réactions vis à vis des gens, lui expliquai-je pour le rassurer. Si je souhaite qu'il me protège, je lui demande, et il réagit alors à chaque fois qu'il juge quelque chose comme suspect. Si je souhaite, en revanche, qu'il ne soit pas dans le travail et qu'il reste lui-même c'est la même chose, il est gentil et il saute partout pour dire bonjour. Après il reste un chien, des fois il y a certaines personnes en qui il n'a pas confiance et il peu être agressif mais, il n'attaque jamais sans ma permission.
- Ça se voit que tu adores les animaux, tu expliques cela avec une telle passion, remarqua-il.
- Un peu comme toi quand tu parles de voiture.
- Oui mais moi c'est mon métier, c'est différent.
- Moi aussi c'est mon métier, répliquai-je en riant.
- Ah bon ? Tu fais quoi comme travail ? demanda Charles étonné.
- J'ai ma propre entreprise qui embauche des éducateurs canins.
- Sympa, dit-il avec une certaine admiration.

En entrant dans mon appartement, Rex renifla Charles de long en large puis le valida ce qui, entre nous, me rassura un peu. Je n'étais pas très en confiance avec les hommes et j'avais rencontré celui-ci il y a seulement quelques heures.

Je lui proposai à boire et il me demanda un digestif. Il le but d'un coup puis, commença à jouer avec mon chien. Je fus d'ailleurs assez surprise de voir Rex aussi confiant avec Charles, lui non plus n'aimait pas beaucoup les hommes. Ce qui se comprenait étant donné le nombre de fois où mon ex lui avait fait du mal à lui aussi car il essayait de me défendre. Rex avait validé Charles, j'étais donc libre de tomber amoureuse encore plus que je ne l'étais déjà. Et croyez-moi, je n'allais pas m'en priver.

Juste un autre coup de foudre || Charles LeclercOù les histoires vivent. Découvrez maintenant