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Nous étions en train de nous diriger vers la voiture à la sortie de l'hôpital lorsque je fis un nouveau malaise. C'était le deuxième de la journée et Charles me rattrapa in extremis avant que je vacille. Cela faisait maintenant une semaine que j'étais à l'hôpital et je venais d'avoir l'autorisation de sortie. En fait, j'en avais eu trois mais à chaque fois il se passait un événement qui faisait que je devais rester. Le lendemain de mon réveil, j'avais eu l'autorisation de sortir l'après-midi mais j'avais fait une crise cardiaque dans la matinée. Heureusement rien de grave mais cela avait rallongé mon séjour d'une nuit. Le lendemain j'ai à nouveau pu sortir mais la blessure s'est rouverte m'envoyant au bloc d'urgence. Et pour finir aujourd'hui je pouvais enfin sortir après une semaine mais je venais de faire mon deuxième malaise de la matinée.

Charles appela les médecins qui me ramenèrent dans la chambre et me firent passé plusieurs examens. Il mirent près de une heure avant de le donner le résultat des irm et la radio. Il se trouvait être, en réalité positif. Je n'étais pas malade, au contraire. J'attendais un enfant, ce qui causait les nausées et mes malaises. Lorsque les médecins annoncèrent la grande nouvelle, Charles parut très heureux malgré la surprise, tandis que j'étais complètement paniqué. Yanis m'avait violée il y a une semaine, il se pouvait qu'il soit le père de cet enfant.

- Je suis enceinte de combien de temps ? demandai-je la boule au ventre.

Je pensais sincèrement être incapable d'aimé et de mettre au monde un enfant ressemblant à mon ex. Celui qui m'a battu, kidnappé et violée. Si les dates concordent avec mon viol, je pense avorté de ce bébé. Les femmes qui gardent leur enfant après un viol ont tout mon respect, je n'imagine même pas la force et le courage qu'il faut pour voir le visage de son violeur quand tu regardes ton fils.

- Nous ne sommes pas sûr à cent pour-cent, nous allons vous faire une échographie mais je pense que nous sommes aux environs de deux semaines.

La peur disparut d'un coup, si les médecins disaient vrais, Charles et moi allons avoir un enfant. Les infirmiers quittèrent la pièce, nous laissant seuls.

- Tu n'es pas heureuse ? s'étonna mon petit ami.
- Si, bien sûr que si mais... heu j'ai eu peur qu'il ne soit pas de toi, lui expliquai-je.

Je n'avais pas raconté à Charles ce qui s'était passé au poste de police durant les deux jours. Il avait vu de ses propres yeux Yanis en train d'essayer de me violer mais il ne savait qu'il avait réussi la veille. Je n'avais pas eu le courage de lui dire et de lui en parler.

- Comment ça ? Je... je comprends pas.
- Eh bien, j'avais peur qu'il soit de Yanis.
- Ton ex ?
- Oui. Ce Yanis là.
- Il t'as fait du mal ? Il t'as touché ? Mon coeur parle moi. Est-ce qu'il t'as fait des attouchements ou même plus ? s'inquiéta Charles.
- Il... il... oui. Il m'a violée.

Ma voix se brisa. Il était le premier à qui j'en parlais depuis une semaine. A vrai dire je n'avais toujours pas réfléchi à ça. J'avais peur de faire une bêtise en pensant et me remémorant la scène. Charles ne dit rien. Il me prit juste dans ses bras et essuya mes larmes.

- Mon coeur, écoute moi. Tu n'es pas obligé de m'en parler d'accord ? Je veux juste que tu saches que je serai toujours là pour toi quoi qu'il arrive et qu'on surmontera ça ensemble, c'est promis. Si tu as peur, que tu as besoin de plus d'espace, de moins de contacts physiques ou autres tu me le dis, ok ?
- Merci Charles, dis-je en me blottissant dans ses bras.

***

Et voilà que je sortis enfin de l'hôpital. Ils m'avaient gardaient une nuit de plus pour vérifier que ma blessure au ventre n'impacterai pas le bébé. D'après eux, ses chances de survie étaient faibles, elles relevaient même du miracle. En tout cas, je me battrais pour cet enfant quoi qu'il arrive. Et Charles avait déjà tout prévu pour qu'il devienne pilote de f1. Je suis heureuse de le voir aussi épanouie par l'arrivée de ce bébé. Nous en avions parlé longuement et avions décidé de le garder malgré les risques de fausse couche et autres.

Je lui avait également raconté ce qu'ils m'avaient fait au poste de police et Charles ne s'était pas énervé comme je m'y attendais, il avait été très bienveillant et compréhensif à mon égard. Il savait que même si pour le moment ce n'était pas encore un traumatisme il le deviendrait sûrement lors d'une relation. Je n'avais pas vu d'homme nu et je n'avais pas eu de relations avec Charles pour le moment alors je ne savais pas encore si cela m'avait affecté ou non. En revanche, j'avais été étonné de voir que le fait d'en parler avec Charles m'avait fait fait autant pleurer et prendre aussi peur par rapport à l'avenir alors je pense que le traumatisme viendra plus vite que prévu.

***

- Charles dépêche toi on va être en retard ! je hurlai depuis le salon.

Nous avions rendez-vous pour un gala organisé par l'un des sponsors de Ferrari et bien évidemment, Charles et Carlos était invités. J'avais commencé à me préparer il y a 3 heures tandis que Charles avait pris sa douche 5 minutes avant de partir. Alors bien évidemment, j'étais prête pendant que lui se douchait encore.

Je montais à l'étage pour voir où il en était et pénétrai dans la salle de bain. J'ouvris la porte quand je le vis nu dos à moi, en train de se brosser les cheveux.

- Charles on est censé partir maintenant, grouille t'es fesses ! je le rappellerai à l'ordre en profitant de la vu de son fessier.

Il se retourna et me regarda dans ma robe. Je baissai les yeux et mes yeux se posèrent sur son penis. C'est alors que j'eu comme un flashback. La vision de Yanis s'imposa à moi. Charles et la salle bain disparurent et je me retrouvai à nouveau dans ce fameux bureau. Il se tenait là, devant moi en essayant de rentrer son penis dressé dans mon vagin. Je commençais à vaciller, la peur m'envahit et je fis une crise d'angoisse. Je me mis par terre accroupi, la tête dans mes bras pendant que les larmes coulaient sur mes joues.

Charles s'approcha de moi et me prit le menton pour relever ma tête vers lui. Mes yeux rencontrèrent les siens, non pas ceux de Charles mais ceux de Yanis.
Je pris peur et le repoussai en le suppliant de me laisser.

- Mon coeur c'est moi, Charles, dit-il d'une voix douce pour me rassurer.
- Ch... Charles ?
- Oui, c'est moi, Charles, m'affirma le monégasque.

Je relevai la tête et cette fois-ci je rencontrai ses yeux, ces yeux vert-bleu. Je vis qu'il s'était enroulé d'une serviette pour que je ne reprenne leur à la vie de son intimité.

- Je suis désolé, je ne pensais pas que le fait de me voir nu te ferait cet effet, s'excusa-t-il.
- Non c'est pas de ta faute. Je ne le savais pas non plus à vrai dire, déclarai-je honteuse.
- Hey, mon cœur écoute moi. On ira à ton rythme d'accord ? Je ferai tout pour que tu passes outre le traumatisme. Tu sais que je ne n'abuserai jamais de toi, tu le sais non ?
- Oui bien sûr je te fait confiance à 100%.
- Alors on ira à ton rythme pour que tu reprennes confiance. Dés que tu as peur ou que tu n'es pas à l'aise tu me le dis et j'arrêterai.

Il était l'homme parfait, je lui faisais totalement confiance et je sais que je peux compter sur lui pour m'aider à ne plus avoir peur des hommes. Grâce à lui j'avais déjà réussi à avoir une relation amoureuse, ce que je pensais impossible suite à ma rupture. Alors je sais que j'arriverai à avoir des relations sexuelles avec lui en étant à l'aise. Et je le sais parce qu'il est tout ce dont j'ai besoin. Il est mon idéal, l'homme de ma vie et je réussirai à tourner la page. Pour lui. Pour ce bébé.

Juste un autre coup de foudre || Charles LeclercOù les histoires vivent. Découvrez maintenant