Guet-apens

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Je regardai Charles qui n'avait rien entendu de l'appel car je n'étais pas en haut parleur. J'étais livide et j'avais les yeux complètement écarquillés. Autrement dit : panique à bord. Il comprit très vite que quelque chose n'allait pas.

- C'était qui ? demanda-t-il inquiet de me voir dans cet état.
- Heu... le geek... enfin l'enquêteur, bégayai-je.
- Et ?
- Et... heu... je sais pas trop. Apparemment ils ont eu des renseignements de la part de Youssef, à propos de Yanis. C'était un piège bien sûr. Une équipe est aller sur place et après je ne sais pas vraiment, lui expliquai-je en ne me sentant vraiment pas bien.

Je lui expliquai ce qui s'était passé à la fin de l'appel, l'explosion, les cris, l'appel à l'aide. Mais par dessus tout, le fait qu'il aurait tué les policiers. Je ne savais pas qui était ce "il" mais il s'agissait sûrement de Yanis ou Youssef. Ou alors le fameux jumeau. Ceci dit, mon ex avait beau être absolument horrible, je ne le pense pas capable de tuer. Je devais à tout prix retourner à Paris, j'avais prévu de partir lundi mais je pense que je partirai dès ce soir. Il fallait que j'en parle avec Charles.

- Charles je pense que je vais aller à Paris, il faut que j'y retourne, lui dis-je en connaissant sa réponse.
- Quoi ?! Il viennent de se faire tuer et tu veux y retourner ? Non mais t'es complètement cinglé ! hurla-t-il.

Et voilà, je le savais. Comme prévu il n'était pas d'accord avec le fait que je devais y aller. Il ne comprenait pas que j'en avais besoin, que je devais y retourner. C'est de ma faute tout ça, c'est à de moi de tout régler. Je baissai la tête et une larme perla sur ma joue. Charles l'essuya avec son pouce et me releva le menton.

- Hey, tu peux me parler tu sais ? Explique moi tout.
- Je sais que je peux te parler mais je ne veux pas te mêler à cette histoire, tu serais en danger.
- À partir du moment où toi tu es en danger, j'en ai strictement rien à faire de ma sécurité à moi, déclara-t-il fermement.
- Tu ne comprends pas, c'est à cause de moi qu'ils sont tous morts Charles, c'est par ma faute qu'il les a tous tuer et qu'il y a une enquête depuis des mois. Je suis la seule raison pour laquelle il fait tout ça, il veut se venger. De moi, pas toi, pas les policiers ni les enquêteurs. Moi. Donc c'est à moi de régler tout ça, lui expliquai-je.
- Très bien.

C'est tout ? Même pas besoin de négocier et de se hurler dessus ou même de devoir fuguer en cachette ?

- Mais je viens avec toi, ajouta le pilote.

Je me disais bien que c'était trop beau pour être vrai. Je refusai catégoriquement de le mettre en danger mais d'un autre côté c'était le seul moyen pour pouvoir rentrer à Paris. Très bien, il viendra avec moi, à ses risques et périls.

- Si ça peut te faire plaisir. Mais c'est à tes risques et périls Charles, il n'hésitera pas à te faire du mal ou te tuer, dis-je en essayant de le dissuader.
- Et je n'hésiterai pas à lui rendre la pareille, s'énerva  le monégasque.
- T'es chou quand tu t'énerves, lui dis-je en l'embrassant.
- Ah merde. J'espère que ton ex m'embrassera pas non plus quand je m'énerverai.

Et nous partîmes en fou rire incontrôlable. Cela faisait du bien, un bien fou même. Les gens ont souvent du mal à comprendre pourquoi je rigole dans les moments compliqués mais c'est un moyen pour moi de décompresser et d'éviter de stresser de trop.

- J'ai beaucoup d'admiration pour toi tu sais, me dit Charles une fois que nous eûmes arrêté de rire.
- Ah bon ? Pourquoi ça ? demandai-je.

C'est la première fois que quelqu'un me dit cela. En fait, c'est même la première fois que je reçois un compliment réel. J'ai eu beaucoup d'amies hypocrites alors des compliments j'en ai eu, mais des faux. Avec Charles je sais que s'il le dit, il le pense vraiment.

- C'est logique non ? Tu as un courage exceptionnel, tu vas au devant du danger sans hésiter, tu protèges les autres avant de te protéger toi. Tu es juste incroyable en fait tu veux que je dises quoi d'autres ?
- C'est juste que je n'ai jamais rien eu à perdre. J'ai toujours eu cette habitudes de faire face au danger au lieu de me cacher. Non pas par courage mais par lâcheté. Je me suis toujours dis que dans le pire des cas j'en mourrais et dans le meilleur j'aurais aider des gens qui eux ont tout à y gagner.
- C'est pas lâche, c'est généreux. Et peut-être que toi tu n'as rien à perdre mais moi si. Toi. Je ne veux pas te perdre Lilas. Je t'aime et je ferais tout pour qu'il ne t'arrive rien.
- Moi aussi je t'aime Perceval, de tout mon coeur.

Je me blottis dans ses bras et je me mis à pleurer. Il ne dis rien, il savait que j'en avais besoin. Je le soupçonne même d'avoir verser quelques larmes également mais, je ne lui poserai pas la question, ça ne me regarde pas. Je m'endormis dans cette position et je sentis que des bras puissants me déplacèrent pour me coucher à ma place sans gêner Charles. J'imagine qu'il partit manger avant de se coucher car je me réveillai vers 22h et il n'y avait personne. J'en profitais pour me doucher vite fait et me rendormir très vite.

Au petit matin, le réveil de Charles sonna pour indiquer un nouveau jour de course. Il se leva et j'en fis de même. J'avais beaucoup réfléchi cette nuit et c'était décidé : je partirai à Paris pendant la course. Hors de question que Charles vienne avec moi. J'avais, pour la première fois de ma vie, quelque chose à perdre et même si je devais y laisser la vie, lui il survivrai. Il a encore trop de chose à accomplir pour se faire tuer par mon ex maintenant. Je ne voulais pas qu'il soit présent si Yanis venait à me tuer. Il avait déjà perdu son parrain et son père, hors de question qu'il me perde aussi. Je ferai tout pour revenir en un seul morceau. Je te le promet Charles.

Juste un autre coup de foudre || Charles LeclercOù les histoires vivent. Découvrez maintenant