Paris

246 11 0
                                    

J'assistai au départ de la course depuis le box de Charles. Il fit un très beau départ et prit la deuxième position. Environ au 20e tour, je simulai une envie pressante et quitta le circuit. Je pris un Uber pour me rendre à l'aéroport et quittai le pays sans prévenir personne.

J'atterris à Paris après avoir décollé de la Hongrie quelques heures plutôt. En arrivant, la première chose que je fis fut de récupérer mon chien chez sa pet-sitter. Il fut extrêmement content de me voir, comme s'il pensait que je l'avais abandonné. Je le ramenai à l'appartement et je profitai de lui car nous ne nous étions pas vu depuis des mois. Après trois heures de balade et de jeux, je partis au commissariat pour me renseigner sur les événements de la veille.

J'emportai mon chien, un taser et un poignard en cas de problèmes. Rares sont ceux qui le savent mais j'ai en effet quelques armes en ma possession et croyez-le ou non, mais je les manient à la perfection. Je crois que j'ai vu bien trop de film d'action, à tel point que je m'imagine que le jumeau de Yanis a prit le contrôle du commissariat et qu'il est actuellement en train de résider là-bas avec tous ses gardes du corps. Ok, je suis peut-être un peu folle. Mais en même temps il est complètement taré mon ex alors son jumeau j'imagine même pas. Quant à moi je suis un peu obsédé par les films d'action, juste un peu.

Je grimpe dans ma voiture et démarre pied au plancher. Je défonce un peu les pneus au passage mais bon, il faut que je change de voiture de toute façon. D'ailleurs, depuis qu'ils ont arrêté la fabrication des Audi R8, je pense garder la mienne un peu plus longtemps pour la vendre beaucoup plus chère. J'aimerais bien m'acheter une Porsche 911 carrera 4s qui rentre complètement dans mon budget ou alors une McLaren qui risque de me ruiner mais que je trouve absolument magnifique comme la 720s qui est juste incroyable. Étant donné que mon entreprise est en train de faire un chiffre d'affaires de plus en plus élevé, je pense que je vais attendre quelques années avant de prendre une voiture aussi chère et garder ma R8 pour l'instant.

Enfin bref, après cette réflexion à propos de ma prochaine voiture, j'arrive au commissariat et me gare assez près pour pouvoir fuir facilement mais assez loin pour ne pas être vu. Je remarque rapidement que deux hommes baraqués montent la garde devant les portes d'entrée et que ce ne sont clairement pas des policiers. Grâce à toute cette enquête, j'ai passé beaucoup de temps au poste de police et je sais qu'il y a une entrée secondaire de l'autre côté. Je laisse Rex dans la voiture avec la fenêtre ouverte pour qu'il puisse intervenir en cas de problème. J'entre par l'entrée de derrière et m'étonne de voir qu'elle n'est pas verrouillé mais ne m'en inquiète pas. Après tout, ils ne la connaissent sûrement pas.

À cet instant précis je me sens comme Tom Cruise dans Mission impossible, je marche sans bruit et longe les murs pour ne pas me faire remarquer. J'arrive rapidement au niveau du hall principal et j'aperçois alors Yanis, un homme qui lui ressemble comme deux gouttes d'eaux et Youssef. En voyant mon ex, je sens la panique m'envahir. Mes jambes tremblent et finissent par flancher.

Comment a-t-il pu s'échapper de prison ?
Pourquoi il est là avec son jumeau ?
Et si il me voit, que ce passera-t-il ?

Je reprends rapidement mes esprits lorsque je me rends compte que l'on peut me voir à tout instant. Je me relève difficilement et monte l'escalier le plus proche pour accéder à l'étage. L'étage fait le tour du hall et par conséquent je peux entendre et voir leur petite réunion sans être vu. En arrivant en haut je vérifie qu'il n'y ai personne et me couche par terre pour écouter ce qu'ils disent.

- Donc, qui veut bien s'occuper des flics restant en bas ? Il ne lâchent aucunes infos et ça va vite me casser les couilles, dit la voix de Yanis.
- Je peux le faire, répond une voix qui m'est inconnue.

Il y a donc des policiers en bas d'après mon fou d'ex. Il continue à donner des instructions sur qui s'occupe de qui est de comment les torturer pour avoir des infos mais je n'écoute plus. Non pas que ça me dégoûte mais je viens de penser que si je réussis à descendre, je pourrais demander aux policiers ce qu'il s'est passé. Réfléchissons, le hall est immense et je n'ai aucune cachette. L'étage en fait le tour donc ceux qui sont en bas ont vu sur ceux qui sont en haut. Bien évidemment plusieurs couloirs débouchent sur l'étage et j'imagine qu'ils mènent à un moment donné sur un escalier qui descend. Du moins je l'espère. Je m'éloigne de la rambarde sans faire de bruit et sors du champs de vision des trois fous en bas pour rejoindre un couloir vide.

Je cours tout le long et arrive au niveau d'un escalier. Je ne sais pas où il mène mais sûrement au rez-de-chaussée et peut-être même la où il y a les prisonniers. Je descends les marches deux à deux et arrive dans le premier couloir que j'ai pris pour entrer dans le bâtiment. Je le prends en sens inverse de l'aller et tombe à nouveau sur un escalier qui mène vers le bas. Sans vraiment réfléchir, je l'emprunte et arrive dans les cellules de garde à vu qui sont remplies de policiers. Je ne m'en occupe pas et cherche le hacker. Après avoir parcouru les cellules de long en large, je le trouve en sal état couché par terre. Je m'approche et tente de le libérer en vain, la porte est bien évidemment fermée.

- Eh vous ! je chuchote.

Il lève la tête et son regard s'obscurcit quand il me voit.

- Qu'est-ce que vous faites là ?! s'exclama le geek.
- Je suis venu voir ce qu'il se passait après votre appel.
- Vous n'avez pas reçu mon message ? s'étonna-t-il.
- Non elle ne l'a pas reçu, dit une voix derrière moi.

Je me retournai et vit mon ex et son jumeau. Yanis s'approcha de moi pendant que son frère fermait la porte pour que je ne puisse pas sortir. C'était la seule et unique sortie, j'étais bloquée.

- Quel message ? je demandai en essayant de gagner du temps.
- Un message qu'il a essayé de vous envoyer en ayant hacké un ordinateur du poste pour vous prévenir de ne surtout pas venir, répondit le jumeau.
- Et je suis très heureux que nous ayons intercepté le message avant qu'il s'envoie car ce putain de flic avait entendu une conversation dans laquelle nous mettions au point un plan, continua Yanis.
- Un plan pour quoi ? demandai-je.
- Un plan pour t'enlever et te tuer, répondit le geek. Ils voulaient t'inciter à venir en France, ce que tu as fait et ils ont fait exprès de laisser la porte de derrière ouverte pour que tu entres. Une fois qu'ils t'ont vu entrer sur les caméras ils ont fait exprès de mentionner devant toi le fait qu'il y avait des prisonniers à l'étage du dessous pour que tu y ailles.
- Exactement, approuva mon ex. Et maintenant que tu es coincé ici je peux enfin finir ce que j'ai commencé.
- Jamais ! hurlai-je en lançant le couteau sur Yanis.

Il se le prit dans le ventre et au lieu de perdre du sang ou de souffrir, il se mit à rire aux éclats. Il retira le couteau et je vis qu'il portait en fait un gilet pare balle en dessous de son pull.

- As-tu oublié que je suis l'un des seuls au courant pour ta passion des armes, me rappela ce fou.
- Eh merde ! dis-je en m'avouant vaincu.
- Aller enferme-la, ordonna-t-il à son frère. Ah ! Au fait Lilas je te présente mon frère jumeau, Liam.

Liam. C'était donc le prénom de celui qui était en train de m'enfermer dans cette cellule avec les autres policiers. Et sûrement le prénom de celui qui me ferait vivre un enfer.

Juste un autre coup de foudre || Charles LeclercOù les histoires vivent. Découvrez maintenant