L'enfer

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Je venais de m'endormir sur le lit, absolument pas confortable, de cette cellule quand je reçus de l'eau glacée en pleine figure. Je me levai en sursaut et vit Liam, le sourire aux lèvres et un saut à la main. C'était vraisemblablement lui qui venait de me réveiller en me jetant de l'eau glacée.

- Alors la belle au bois dormant, on est réveillé ? demanda ce con en se moquant de moi.
- Vas te faire foutre, connard.
- C'est pas très gentil dis donc, pour te faire pardonner tu vas faire quelque chose pour mon frère, déclara-t-il assez sûr de lui.
- Quoi donc ? demandai-je peu convaincu de le faire.
- Tu te souviens ce que Youssef t'avais demandé avant que ton chien lui arrache les couilles et la teub, et bah tu l'as toujours pas fait figure toi.
- Donc si je comprends bien, il est en cavale donc tu veux que j'aille voir le juge ou je ne sais pas qui pour lui dire que tout est faux afin qu'il libère Yanis, demandai-je.
- Tu sais que t'es pas si conne que t'en a l'air, me dit-il.
- Je suis même très intelligente en fait, et toi beaucoup trop naïf je ne ferai jamais ça pour Yanis, lui crachai-je au visage.

Il ne dit rien mais son visage se ferma et je vis ses traits se durcirent. Pauvre bichette, il est énervé que je n'aide pas son frère. En même temps il venait de me kidnapper et il m'avait battu pendant près d'un an jusqu'au coma alors qu'il ne s'étonne.

- Comme tu voudras, dit-il bien trop calme à mon goût.

Il ouvrit la porte de ma cellule et m'attrapa le bras en me tirant dehors. Connaissant cet brute, cela risque de ne pas être une partie de plaisir. Je me débattis tant bien que mal mais fut obligé de me laisser faire quand il m'envoya un coup de poing qui me plaqua à terre. Il me força à me lever pendant que je crachais du sang et je me laissai faire en ayant honte de ma faiblesse. En même temps je pense qu'il vaut mieux mourir dans la salle qu'il a prévu à cette effet que dans cette petite cage sous ses coups. Quoi que, les deux ne sont pas géniaux à mon avis.

Il m'emmena dans un des bureaux à l'étage et en entrant je vis qu'il n'y avait plus rien dedans, excepté une chaise sur laquelle était attaché des menottes. Sympa, les prochaines heures vont être une vrai partie de plaisir. Il me jette violemment sur la chaise et me met les menottes aux poignets, j'avais espoir qu'il ne le fasse pas mais c'est mal le connaître.

Liam quitte la pièce ma laissant seule ce qui me permet d'observer plus en détail autour de moi. Le sol est tapissé de moquette et les murs sont peints en beige, rien de plus basique. Le bureau et les meubles ont été retirés mais on peut deviner leur emplacement grâce aux traces laissées sur la moquette. Dans un coin de la pièce il y un petit
tabouret, sûrement pour quelqu'un qui voudra regarder plutôt qu'effectuer. D'ailleurs, je ne sais absolument pas ce qu'il compte faire de moi mais je n'ai pas une bonne intuition. Pourquoi ? Parce que je suis menotté à une putain de chaise en plein milieu d'une pièce vide.

A ce moment précis, Liam entre dans la pièce suivi de Yanis. Ce dernier pousse un chariot sur lequel se trouvent plein d'outils de bricolage ou de médecine. En gros pour faire plus simple, ils vont me torturer avec des pinces, des marteaux ou des scalpels. Pour être honnête, j'ai pas vraiment hâte. Et je viens de me faire pipi dessus à cause de la peur aussi, mais ça reste entre nous j'ai un minimum de dignité.

Je le regarde passer en revu chacun des outils présents sur le plateau. La panique m'envahit de plus en plus à chaque seconde attachée sur cette putain de chaise. Je dois réfléchir, trouver un moyen de m'échapper et ne surtout pas laisser la peur m'envahir. C'est tout bonnement impossible, j'en suis incapable. Mon cerveau ne pense qu'à une chose, ce qu'il va me faire.

Ils vont te torturer.

Tu vas souffrir.

Et après il te tueront.

Si je suis ici c'est parce qu'il veut me tuer. C'est parce que Yanis a besoin de finir ce qu'il a commencé. Et par-dessus tout, il veut se venger du fait qu'il ai fait de la prison par ma faute. Enfin c'est de sa faute  techniquement mais tout dépend du point de vu. C'est comme dans les films d'après le héros, c'est lui le gentil et d'après le Villain, c'est lui le gentil aussi. Et bien là c'est pareil, selon moi j'ai eu raison et tout est de sa faute et selon lui c'est l'inverse. Même si on sait que mon point de vu est le bon tout comme celui du héros est le bon, Yanis veut tout de même se venger de ce que je lui ai fait. Et je peux comprendre cela, pas le fait de battre sa petite amie ni ses actions mais son désir de vengeance. Parce que moi aussi je le ressens du plus profond de mon être.

- Au fait j'avais une question, comment tu as pu savoir où je me trouvais à chaque fois ? Tu me localisais, tu m'espionnais ? je demandai par simple curiosité.
- J'avais un complice, l'un des flics me renseignait en échange d'un peu d'héroïne, répondit mon ex, qui était assis sur le tabouret.

Après plusieurs minutes à choisir un outil pour me faire du mal, Liam choisit un petit poignard fin et très pointu. Il s'approche de moi l'arme à la main pendant que Yanis éclate de rire sur sa chaise. Quel lâche, il n'a même pas le courage de me torturer lui même. Liam arrive à mon niveau et se baisse jusqu'à se retrouver accroupie. Il rapproche son visage du mien et me susurre des choses horribles à l'oreille. Dans ce moment qui peut sembler romantique d'un pont de vu extérieur, il plante son poignard dans mon ventre m'arrachant un hurlement de douleur.

Yanis éclate de rire et se lève pour choisir un outil à son tour. Je me disais bien que ce n'était pas son genre de rester là à rien faire. Il choisit lui aussi un poignard mais un bien plus gros cette fois-ci. Tout comme son jumeau il s'accroupit devant moi mais contrairement à lui, il ne plante pas l'arme dans mon ventre mais la rentre délicatement dans ma blessure et remue le poignard à l'intérieur en l'agrandissant. Je hurle à la mort pendant que mon ex rit aux éclats.

- C'est ce qu'on appelle "remuer le couteau dans la plaie", dit-il en essuyant une larme de rire.

Lorsqu'il décide enfin que c'est le moment de s'arrêter, il retire le couteau très lentement afin que je souffre et le repose que le plateau.

- Bien, nous pouvons enfin commencer les choses sérieuses, annonce Yanis assez fière de lui.

Il regarde Liam qui le regarde à son tour et sourient en même temps. Ces deux là préparent quelque chose qui sera vraisemblablement pire que ce qu'ils viennent de me faire. Liam me détache de la chaise et je tombe au sol, n'ayant pas la force de me lever. Je me tord de douleur par terre tandis que Yanis retire son pantalon. Oh non ! Tout mais pas ça. À travers son caleçon je peut apercevoir son intimité dressé. Il s'approche de moi et se met à terre à mes côtés. J'essaye en vain de lui échapper mais j'en suis incapable. Je n'ai pas la force de me battre alors je ne résiste pas, je me laisse faire en priant pour que ça se finisse le plus vite possible.

Il me déchire mon pantalon et m'arrache ma culotte, me dévoilant à lui. J'essaye de me cacher mais il m'écarte les jambes si violemment que je ne peux que le laisser faire. Je ferme les yeux, je refuse de voir ça. Un cri de douleur m'échappe quand il rentre en moi brutalement. Il fait des mouvements brusques me faisant souffrir mais je ne peux rien dire, il fera pire si je lui montre que j'ai mal. Je laisse échapper un sanglot pendant qu'il se procure du plaisir avec mon propre corps sur lequel je n'ai plus le moindre contrôle. Ce calvaire dura un temps qui me parut éternel, j'avais l'impression que ça ne s'arrêterait jamais. Je soupire de soulagement quand il se retire enfin.

Il se rhabilla et les deux m'abandonnèrent sur la moquette du bureau, seule, blessée mais surtout brisée. Je saignais mais je n'y faisais pas attention. La seule chose à laquelle je pensais c'était ce qu'il avait fait avec mon corps. Je sentais la panique m'envahir au simple souvenir de son intimité dans la mienne. Ce souvenir qui m'accompagna toute la nuit pendant que je me vidais de mon sang sur la moquette du bureau d'un policier. Ce même souvenir qui me hantera toute ma vie. Cet homme était devenu mon démon et le sera toujours.

Juste un autre coup de foudre || Charles LeclercOù les histoires vivent. Découvrez maintenant