Le lendemain matin, je me suis réveillé avec un mal de tête lancinant. Les souvenirs d'une nuit sans sommeil hantaient encore ma mémoire troublée. J'étais rongé par les problèmes de mon travail et les tensions avec ma femme. Malgré mes efforts pour faire bonne figure, je sentais l'incertitude me peser.Après une douche revigorante, j'ai enfilé mon costume, me préparant mentalement pour la journée qui s'annonçait difficile. Je devais défendre mon client, un homme accusé de meurtre, dans un procès très médiatisé. C'était le plus gros dossier de ma carrière d'avocat, et je savais que tout le monde attendait le verdict avec impatience.
Je jetai un coup d'œil à ma femme endormie, qui ne se doutait de rien. Son sommeil paisible contrastait cruellement avec le chaos de mes émotions. Descendant les escaliers, je me suis dirigé vers la porte, prêt à affronter les défis qui m'attendaient. J'ai attrapé mon manteau et mon sac, sur le point de partir, lorsque le son strident de mon téléphone m'a interrompu. L'écran affichait le nom de ma mère.
- Allô, maman ? ai-je dit d'une voix lasse.
- Bonjour, mon chéri, sa voix chaleureuse résonnait à travers le combiné. Tu as bien dormi ?
- Oui, maman, j'ai menti machinalement, dissimulant mes tourments sous un voile d'indifférence.
- Tu es prêt pour ton procès ? Sa question était empreinte de fierté et d'encouragement.
- Oui, maman, j'ai répondu, tentant de dissimuler mes doutes sous une façade de confiance.
- C'est bien, mon chéri. Je suis fière de toi, a-t-elle continué. Tu sais, tu es le meilleur avocat de Montréal. Tu vas gagner, j'en suis sûre.
- Merci, maman, ai-je répondu, conscient de la vacuité de mes paroles.
- Et ta femme, comment va-t-elle ? Sa voix était pleine de curiosité.
- Elle va bien, maman, ai-je dit, évitant soigneusement son regard scrutateur.
- C'est bien, mon chéri. Tu sais, tu as de la chance d'avoir une femme comme elle. Elle est belle, elle est gentille, elle est intelligente. Elle t'aimera tôt ou tard, j'en suis sûre.
- Oui, maman, ai-je répondu machinalement, un sourire forcé se dessinant sur mes lèvres.
- Bon, je te laisse, mon chéri. Bonne chance pour ton procès. Et n'oublie pas de rentrer tôt. Ta femme t'attend.
- Oui, maman, ai-je acquiescé, raccrochant avec un soupir.
Je quittai la maison en soupirant, écrasé par mes préoccupations. Je montai dans ma voiture et pris la direction du tribunal, sans réfléchir. Ma femme occupait toutes mes pensées. Je me demandais ce qu'elle faisait, ce qu'elle pensait, ce qu'elle ressentait à mon égard. Cette incertitude me rongeait : Allait-elle tomber amoureuse de moi ? Serait-elle heureuse un jour ? Accepterait-elle de rester à mes côtés même après un an et demi qui passerait ? Et moi, l'aimerais-je un jour ? Allais-je un jour être réellement heureux ? Voudrais-je poursuivre cette relation ?
Arrivé au tribunal, je me garai et pénétrai dans le bâtiment, saluant mes collègues d'un geste mécanique. Dans la salle d'audience, je retrouvai mon client, qui me serra la main chaleureusement.
- Bonjour, monsieur St-Claire, me salua-t-il. Je suis content de vous voir.
- Bonjour, monsieur Ulric, répondis-je, tentant de masquer mes tourments sous une façade professionnelle. Moi aussi, je suis content de vous voir. Comment allez-vous ?
- Je vais bien, monsieur St-Claire, répondit-il avec confiance. Je vous fais confiance. Vous allez me sortir de ce pétrin.
Mon client s'appelait Marc Ulric, il avait 45 ans, et il était le PDG d'une grande entreprise de télécommunications. Il était accusé d'avoir tué sa femme, Sophie Ulric, qui avait été retrouvée morte dans leur villa de luxe, le crâne fracassé par un objet contondant. Les preuves étaient accablantes contre lui : son ADN avait été retrouvé sur l'arme du crime, un trophée qu'il avait reçu pour ses performances professionnelles ; il avait été vu en train de se disputer avec sa femme le soir du meurtre ; il avait un alibi peu crédible, affirmant qu'il était sorti faire un jogging ; et il avait une maîtresse, une jeune secrétaire qui travaillait pour lui.
Il m'avait engagé pour le défendre, me promettant une forte rémunération si je réussissais à le faire acquitter. Il clamait son innocence, affirmant qu'il aimait sa femme et qu'il n'avait aucune raison de la tuer. Il soutenait qu'il avait été piégé par un ennemi jaloux de sa réussite, qui avait voulu le faire tomber. Il n'avait aucune preuve pour étayer sa thèse, mais il comptait sur moi pour trouver des failles dans l'accusation et semer le doute dans l'esprit des jurés.
Je savais que c'était une mission impossible, mais je n'avais pas le choix. J'avais accepté ce dossier par orgueil et par défi. J'étais persuadé que j'étais le meilleur avocat du pays. Je voulais une fois de plus le prouver à la face du monde, en réussissant avec brio à faire acquitter un homme que tout accusait.
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Relation sous contrat
RomansEntre Maximillian et Kennedy, c'est le choc des mondes. Ils n'ont rien en commun, sauf un mariage forcé par une clause secrète. Piégés dans une union de façade, ils doivent faire semblant d'être heureux. Mais derrière les apparences, se joue une par...