Chapitre 21

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Les larmes chaudes sèchent après une dizaines de minutes de course sur mes joues. Les épaules basses, le menton dans la main, je scrute l'horizon. Les vagues me bercent doucement. Comment ai-je pu être si stupide? Je refoule les dernières larmes qui veulent déborder de mes yeux bleus. Et si c'était vrai? Et si j'était vraiment dangereuse? Mais pourquoi le serais-je?

Avec toutes ces questions qui tournent dans ma tête, je ne sais même plus ou discerner la vérité. Guillaume m'aime-t-il vraiment? Je repense à l'époque ou Guillaume était pour moi un héros, puis à ce sentiment nouveau qui s'était développé en moi pendant que j'apprenais à le connaître. Ses grands yeux...
Je baisse la tête et fixe mon regard sur l'eau. Le soleil commence à descendre sur l'horizon. Je suis restée des heures assise là? Probablement. Je devrais peut-être revenir sur la plage. Je me retourne.

La plage n'est plus là.

Où devrais-je dire: Je ne vois plus la terre. Je suis au beau milieu de l'océan sur un petit morceau de glace.

-C'est pas vrai!

Les larmes recommencent à couler sur mes joues alors que je regarde, désespérée, l'océan autour de moi.

Je me met à ramer du mieux que je peux, mais l'eau est glacée et mes mains deviennent rapidement bleues. Il fait maintenant nuit, et je ne voit plus rien. Je me roule en boule sur la glace et essaie tant bien que mal de dormir. Je suis si épuisée que j'y arrive rapidement.

Quand je me réveille, je suis dans un lit. Des moteurs vrombissent derrière moi. Je relève la tête. J'aperçois un homme. Je lui donne environ l'âge de Guillaume.

-Bonjour, jeune fille, me dit-il.

-Euh... Bonjour. Qui êtes-vous?

-Je m'appelle Izak.

-Ah. Où sommes-nous?

-Dans un avion. Nous nous dirigeons vers les établissements du gouvernement.

Mon coeur manque un battement. Le gouvernement?!

-Non, non! Je ne peux pas y aller! Non, non, non!

-Calmes-toi!

-Il vont nous TUER, là-bas! Ou encore me faire un lavage de cerveau! Je ne veux pas y aller! Je t'en prie, laisse-moi partir!

Ses yeux bleus se posent sur moi. Il n'est apparemment pas certain de se qui se passe là-bas. Bien sur, il est également un vampire.

-Ça suffit. Ne dis pas de bêtises, dis un homme en entrant dans la pièce.

Sur son habit, je vois le signe du gouvernement de brodé. L'homme s'approche de moi, alors je lui montre mes crocs.

-Reculez! Hurlais-je. Ne vous approchez surtout pas de moi!

Surpris, il recule de quelques pas. Il se tourne vers Izak.

-Sors, ordonne-t-il.

Izak obéit et sort en me jetant un coup d'oeuil incertain.

-Qu'allez-vous faire de moi?! Crachais-je en avançant mes mains vers l'homme, prête à lui envoyer un sort en cas de besoin.

-Écoutes-moi bien, petite. Tu vas nous suivre, et s'il le faut, nous te mettrons dans une cage!

Il s'est approché de moi d'un air menaçant. Rapidement, un jet d'eau l'atteint droit au ventre. Il recule de quelque pas.

-J'ai dit de ne pas vous approcher!

Il me jette un regard menaçant.

-Gardes! Cri-t-il.

Je remarque qu'il n'a pas de crocs. J'ai un hoquet de surprise.

-Vous n'êtes même pas vampire.

Il se tourne lentement vers moi, mais la porte s'ouvre en claquant contre le mur. Deux grands hommes habillés en noir apparaissent.

-Amenez-là aux cages.

Les deux baraques me prennent par les épaules. Je me laisse faire. De toute façon, comment se battre contre deux gigantesques murs de briques?

Nous traversons des couloirs déserts, puis des couloirs bondés de gens. L'avion est en fait un immense labyrinthe de couloirs. Finalement, nous arrivons à un couloir sombre. Toujours muet, les deux murs de briques me jettent dans une salle sombre. Ils referment le grillage. Il fait froid. J'entends des bribes de conversation, puis je remarque une chandelle dans un coin. Du feu, ai-je penser. Il me faut du feu. Je regarde autour de moi, puis remarque de petites allumettes noires. À leurs côtés, il y a une petite boîte. Je la saisis et l'ouvre. Il y a environ six allumettes. Je m'empare d'une et allume la bougie. Les conversations se taisent, et j'entend un bruit de pas. Dans la lumières de la bougies, le visage d'Izak apparait.

-Izak!

Je cours au grillage.

-Je suis en charge de te surveiller, dit-il.

Je hoche la tête. Retournant dans le fond de ma cellule, je m'assois sur le sol humide et froid. Je me met à fredonner un air populaire. Une voix s'élève dans la cellule d'à côté. Puis une autre dans une autre cellule. Puis une autre. Izak se tourne vers moi, mais je fixe le sol. Ma voix s'élève parmis elles. Maintenant, une dizaines de voix entonnent le refrain de Flashlight. Je sens un frisson me parcourir. La plupart des voix sont désespérées, mais bientôt, le couloir se remplit de chants. Quand la chanson se termine, il n'y a plus un son.

Izak se tourne vers moi et me sourit.

Académie de Vampires tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant