26
Chez lui, dans le salon, confortablement installé dans le canapé, Félix lisait son Manuel du parfait délinquant. L'ampoule au plafond se mit à clignoter puis s'éteignit. Certes, il y avait toujours la lumière du jour qui entrait par les fenêtres, mais en raison des gros nuages gris qu'il y avait dehors, il faisait désormais trop sombre pour lire. Le père d'Adèle et Félix arriva.
— Père, lui dit son fils, j'ai une question qui va te paraître un peu bizarre.
— Te connaissant, je crains le pire.
— Pour une fois je suis, sérieux. Depuis qu'on habite ici, est-ce qu'il ne t'a pas semblé parfois voir un œil ou plusieurs sur des objets, même un bref instant ? voulut savoir Félix.
— Non, mais parfois, j'ai l'impression d'être épié alors que je suis seul dans la maison.
Quelqu'un frappa à la porte d'entrée.
— J'y vais. J'espère que ce n'est pas encore la gendarmerie qui vient à cause de toi, dit le père en quittant le salon.
Félix se leva. Il se mit à pleuvoir dans le salon. Félix leva la tête et examina attentivement le plafond, espérant ainsi découvrir la cause de cette anomalie. Il ne trouva toutefois rien qui expliquait pourquoi il pleuvait à l'intérieur de la maison. En baissant la tête, il vit quelque chose briller par terre. Il ramassa l'objet en question. C'était un couteau dont la lame était tachée de sang.
— C'est avec ce couteau que ta sœur m'a tué.
Félix sursauta et lâcha l'objet. Tiffany venait d'apparaître devant lui. Elle lévitait au-dessus du sol et du sang s'écoulait en abondance d'une blessure qu'elle avait à la poitrine. Ses joues et son front avaient commencé à se décomposer.
— Adèle, viens ! appela Tiffany. Le moment est venu !
— Adèle n'est pas là, expliqua Félix alors que son père venait de revenir.
— Je m'en vais dans ce cas, mais je vais quand même vous laisser un souvenir.
Le couteau s'envola tout seul et fonça vers Félix, lequel esquiva de justesse. L'arme se planta dans le mur. Tiffany s'en alla en passant à travers le plafond. Il cessa de pleuvoir. Félix regarda tout autour de lui, voulant s'assurer que tout était revenu à la normale.
— C'était quoi ça ? demanda son père.
— Je ne sais pas. On aurait dit un fantôme.
— Tu crois que la maison est hantée ?
— Dans ce cas, pourquoi le fantôme aurait-il attendu si longtemps pour se manifester ?
— Tu es sûr que tu n'as pas accompli un rituel satanique ou quelque chose du même genre dernièrement ?
— Sûr, répondit Félix. Cette chose semblait en avoir après Adèle. Tu crois qu'il faut aller la secourir ?
Son père réfléchit quelques instants.
— Non, dit-il finalement. Elle n'a qu'à se débrouiller.
27
Adèle se réveilla. Elle constata qu'elle était assise sur une souche d'arbre dans le bois, en train d'allaiter deux louveteaux. Ces deux jeunes animaux avaient encore chacun leur cordon ombilical. Avec horreur, Adèle constata que ceux-ci étaient reliés à son propre corps, ce qui prouvait qu'elle était bien la mère des deux bêtes. Les deux louveteaux sautèrent à terre. Ils se mirent à grandir à toute vitesse, atteignant rapidement la taille adulte. Ils continuèrent à grandir tout en se transformant, passant très vite du stade de loups adultes à celui de loups garous. Ils poussèrent chacun en même temps un terrifiant hurlement. Adèle se leva et voulut fuir. L'un des loups garous tira violemment sur son cordon ombilical, la faisant ainsi tomber. Adèle remarqua alors qu'il y avait dans l'herbe les têtes décapitées de ses parents et de son frère.
— Adèle, pourquoi nous avoir donné en pâture à ta monstrueuse progéniture ? demanda la tête de Félix. Ne pouvais-tu pas trouver d'autres victimes que ta propre famille pour les nourrir ?
Un loup-garou attrapa la jeune fille par les cheveux. Celle-ci hurla de terreur. L'affreuse bête planta ses crocs dans l'épaule gauche d'Adèle.
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La bête de Contiacum
HorrorUne jeune fille emménage dans un petit village où elle se fait presque aussitôt attaquer par une grosse bête. Elle est ensuite confrontée à de nombreux phénomènes étranges.