32 - La couleur de la vérité

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— Bonjour, mademoiselle Kim. Asseyez-vous, je vous en prie.

Je pris place face à madame Kang, sans me souvenir qu'elle était aussi élégante. Elle avait un maintien digne d'une reine. Ses épaules étaient bien droites, et son menton haut. Elle n'avait pas l'air hautaine, loin de là, elle dégageait simplement une incroyable allure. Elle portait un col roulé noir sur lequel reposait une chaîne en or agrémentée d'un pendentif représentant un petit cœur. Banal, mais simple et chic. Elle avait un pantalon à pince évasé vers le bas, et des talons aiguille.

— Je suis enchantée de vous revoir.

— J'espère ne pas vous décevoir.

Elle haussa son sourcil parfaitement épilé, et me jaugea de ses yeux noisette. Sa bouche était rouge pétant, faite à la perfection, et son teint rayonnait. J'étais à la fois très impressionné, et fasciné. Je la considérai d'ores et déjà comme un modèle que je voulais suivre.

— Pourquoi ce serait le cas ?

— Je ne suis pas aussi apprêté que la dernière fois, peut-être regrettez-vous de m'avoir fait venir.

Elle me sourit, affichant une dentition parfaite.

— Ce n'est pas le cas, ne vous en faites pas. J'avais remarqué votre physique au-delà des vêtements. Est-ce que vous êtes allé jeter un œil à notre agence ?

— Oui, un peu.

— Alors vous ne serez pas étonné du type de mannequins que nous recherchons ?

— Je ne savais pas que ce genre d'agences existaient... ni même que ce genre de p-... que nous pouvions avoir un droit d'expression dans cette société.

— Détrompez-vous, Taehyung. Vous permettez que je vous appelle Taehyung ? Ou peut-être avez-vous un nom d'emprunt ?

— Je... un nom d'emprunt ?

— Oui, beaucoup de mannequins ont un nom qu'ils utilisent pour le milieu professionnel, afin de conserver leur vie privée.

— Je n'y ai jamais réfléchi, admis-je.

— Vous avez le temps. J'aimerais vous proposer d'entrer dans notre agence, et de signer un contrat. On s'occuperait de vous faire un book, et de vous trouver des contrats chez de grandes marques.

J'étais soufflé.

— De grandes marques voudraient de moi ?

— Je crois que vous n'avez pas conscience de votre prestance et de votre beauté.

Je ricanai bêtement.

— Moi ?

Elle me sourit avec toute la gentillesse du monde, comme si elle était habituée à ce genre de réaction. Peut-être avait-elle connu plus de personnes comme moi que je n'en rencontrerai dans ma vie.

— Oui, vous.

Brusquement, je sentis les larmes me serrer la gorge. Je tripotai nerveusement mon collier de perles.

— Je me suis toujours vu comme un monstre... je ne suis pas habitué à ce qu'on me fasse ce genre de compliments.

— Mon Dieu non ! se gaussa-t-elle. Vous êtes magnifique, croyez-moi... vous êtes grande, élégante, et fine. Vos mains sont superbes... et votre taille est si fine. Vos épaules sont carrées, et vos clavicules saillantes. Vous avez un très beau cou, de longues jambes et des bras fins. Vraiment, croyez-moi si je vous dis que les plus grands vont se battre pour vous obtenir en tant qu'égérie. Vous pourriez avoir une carrière mondiale.

Du fard sur les yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant