34 - Une seconde chance

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Le lendemain matin, Joo-Eun attendait à la gare.

— TaeTae !!!

Elle leva la main et fit de grands gestes dans ma direction. Je trottinai jusqu'à elle et l'enlaçai en soupirant de soulagement. Elle m'avait tant manqué.

— Ohhhh je suis si contente de te revoir ! Alors tu rentres, pour te vrai ?

— Oui, je rentre.

Une fois en voiture, elle voulut tout savoir jusqu'au moindre de mes secrets.

— Pourquoi tu n'es pas resté ?

Je regardai la pluie tomber à travers la vitre de son SUV.

— Tu sais, j'ai toujours préféré Busan à Séoul.

— Et Jungkook, comment il l'a pris ?

Je haussai les épaules en tentant de ne pas trahir mes émotions.

— Il a sa copine, ses études... ça ira.

— Heather, c'est ça ? La petite blonde que vous avez connue quand vous étiez gosses ?

— Cette même harpie, oui.

Elle gloussa et posa sa main sur ma cuisse.

— Je crois que tu la hais, vrai ?

— Tu te trompes.

— Ah oui ?

— La haine est encore trop faible.

Elle poussa un petit cri d'excitation, et demanda :

— Tu vas tout me raconter, hein ?

Je souris tristement.

— Y'a pas grand-chose à raconter.

— Tae, t'es sérieux ? T'as dû aller à des tas de fêtes, rencontrer plein de monde ! Avec combien de personnes t'es sorti ?

— Une seule.

— Oh... comment elle s'appelait ?

— Curtis.

— Hm... Européen ?

— Américain... joueur de Hockey.

— Oh mon dieu !!! Mon frère est un tombeur !

Elle rit, puis se ravisa, les mains serrées sur le volant.

— Enfin... ma sœur ? Que... comment je dois dire ? Dis-moi.

Ma vue se flouta et je soupirai, ignorant le pincement dans ma poitrine.

— Curtis m'appelait Princesse...

— Oh...

— Mais c'était... intime. Je préfère qu'on ne me genre pas comme une femme en famille ou entre amis. C'était réservé à la sphère intime. Mais ça n'est plus.

— Pourquoi vous vous êtes séparés ?

Elle se gara devant notre immeuble et je sortis le premier, le vent s'engouffrant dans mes cheveux.

— Je ne suis jamais parvenu à tomber amoureux de lui.

Elle récupéra ma valise dans le coffre et ouvrit la porte du hall.

— C'est triste, ça. Comment ça se fait ?

— Mon cœur était déjà pris.

Elle se retourna, et me sourit, avant de passer sa main dans ma nuque et de m'attirer dans l'ascenseur.

Du fard sur les yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant