- Mais je viens de t'expliquer la raison !
Je balance mon sac sur le premier fauteuil en soufflant bruyamment.
- Ce n'est toujours pas une raison tu-
- J'ai failli crever dans un attentat mais pour toi ce qui est grave c'est que je sois rentrée tard ?!
Elle place ses paumes dans le creux de ses hanches pour paraître contrariée.
Je garde le contact visuel, toujours debout en attendant patiemment sa répartie.
- Bon déjà, tu baisses d'un ton parce que je suis ta mère-
- J'ai pas haussé le ton, c'est toi qui t'énerve pour rien. Je la coupe en croisant les bras autour de ma poitrine.
Son regard s'endurcit en une nanoseconde.
Je regrette déjà parce que je sais.
Je sais que je viens d'enclencher une dispute sans fin.- Je ne m'énerve pas, seulement tes actions m'insupportent de plus en plus en ce moment. Déclare-t-elle, les bras au ciel comme si elle était exaspérée par la situation.
Je lève les yeux.
Je déteste sa façon de toujours dramatiser chacun de mes actes.- Mais qu'est ce que tu comprends pas ? Tu ne me crois pas ? J'ai. Failli. Mourir.
- Lola j'en ai rien à faire-
Mon visage se fige et ma bouche reste ouverte comme si le son de ma voix était bloquée dans ma gorge.
J'essaie de lui indiquer avec ma réaction que c'est blessant mais elle n'a pas l'air de comprendre ce qui ne va pas.
- T'en a rien à faire ? T'en a rien à faire de ta fille ? T'en a rien à faire si je meurs ? Je prononce d'une voix vacillante.
En réalité je suis déçue mais pas surprise. J'aimerais juste qu'elle assume, qu'elle me dise en face que je ne compte pas pour elle, que je ne suis rien à ses yeux.
- Tu mélanges toujours tout ! Comment tu oses penser ça de moi ?
Mes mains se mettent à trembler de colère.
Mes lèvres se pincent, je suis dégoûtée de la façon dont elle se victimise.
Dégoûtée d'elle.
- Alors, tu es capable de m'affirmer que tu m'aimes ? Que tu n'as pas de préférence pour Amalia ? Insisté-je persévérante.
- Oui ! Tu te compares sans arrêt alors que je vous aimes toutes les deux !
Je pourrais rire.
Mais ce serait irrespectueux de se moquer de sa propre mère.Son chignon trop resserré fait ressortir les veines sur son crâne.
Ses yeux scintillants ont le don de m'insupporter.
J'hausse les épaules et m'avance en direction de la cuisine d'un pas décidé.
- Maman, est ce que j'ai le droit de manger ? Oh non, j'oubliais que tu as bloqué l'armoire pour que je n'y ai pas accès.
J'examine sa réaction mais elle reste statique comme si c'était normal.
J'étais persuadée que ça ne suffirait pas pour qu'elle se rende compte de ce qu'elle m'afflige au quotidien.
J'ai seulement pensé pendant une minute qu'elle comprendrait.
Je plisse les paupières et l'emmène alors dans la chambre de ma soeur.
J'ouvre brutalement sa porte.
VOUS LISEZ
ALONE || TOME 1 || [ en réécriture ]
Подростковая литератураChaque jour de son existence était une épreuve. Le quotidien de Lola consistait à se cacher en permanence. Entre un père violent, un petit ami toxique et des harceleurs, elle ne vivait plus, mais subissait la vie à l'attente de son dernier souffle. ...