Chapitre 01: Les rencontres sont parfois liées au destin

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-T'es vraiment une bonne à rien ! s'écrie mon père.

-Regarde ta soeur, elle est en étude de médecine et elle travaille dur. continue-t-il.
Il s'approche de moi et attrape mon visage en coupe avant de me gifler.

Je pose ma main à l'endroit où je viens de recevoir cette claque et baisse les yeux vers mes pieds.

-C'est bon Adrien, je pense qu'elle a compris là. murmure ma mère. Elle essaie de le calmer mais mon père continue de me fixer avec un regard assassin.

- L'évaluation était super compliquée et les autres ont eu bien pire que 14/20. Je soupire sans le regarder.

-J'en ai rien à foutre des autres ! La prochaine fois que t'as une note comme ça, j'te fous dehors ! Il me crache d'un ton tellement colérique que je sursaute.

Je ravale mes larmes et me redresse doucement tandis qu'il attrape une clope et me tourne le dos.

Je remonte dans ma chambre quand ma mère m'intercepte par le bras.

-Ça va aller. chuchote-elle.
Il t'aime, il est juste un peu déçu de ta note.

Juste un peu déçu ? Dans son regard je pouvais apercevoir des envies meurtrières envers moi, sa propre fille.

Elle me prend dans ses bras en répétant que tout ira bien. Mais elle ne comprend rien et ne sait absolument pas ce que je ressens dans ces moments là.
Elle ne fait que regarder son mari me frapper sans pitié et se contenter de me dire que tout ira bien.

-Bonne nuit ma chérie. Elle déclare avant de disparaître dans sa chambre.

Une fois dans la mienne, je m'écrase sur mon lit en laissant dévaler les larmes que je contenais.

Ma gorge se dénoue peu à peu, mais ses paroles restent gravées dans ma tête.

« La prochaine fois que t'as une note comme ça, j'te fous dehors ! »

Est ce qu'il serait vraiment capable de me jeter dehors comme un vulgaire objet pour une simple note ?

Bien sûr qu'il en serait capable...

J'attache mes cheveux frisés en un chignon rapide et me contemple devant le miroir de ma chambre.

Je suis horrible.

Mon mascara a bavé, on peut voir les traces de mes larmes séchées sur mes joues poisseuses.

Les yeux clos, j'inspire doucement, mes mains sur mon ventre.

Chacune des parties de mon corps me fait affreusement mal.

Une fois les lumières éteintes, je m'allonge et regarde le plafond pendant une éternité.

Je repense à ma journée et au moment où la prof a distribué les évaluations.

Tout le monde était content d'avoir 12 ou 13 mais moi je savais qu'avec mon 14 j'allais me faire défoncer.

Le lendemain...

En entrant dans le bus je sens tous les regards posés sur moi.
J'inspire et expire doucement.
Ces gens ne te regardent pas, c'est toi qui imagine tout.

Je me tiens à la rambarde et observe le paysage qui défile derrière la fenêtre.

Je me remémore ma leçon de mathématiques, j'ai encore une interro.

Ma vie se résume probablement à ça, réviser pour éviter de me faire frapper.

En arrivant dans la classe, les filles s'approchent de moi.

ALONE || TOME 1 || [ en réécriture ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant