ALONE || TOME 1 || [ en réécriture ]

Chapitre 17: Nuit agitée

- Pourquoi t'es venu chez moi ?

Il se contente de baisser les yeux en direction de ses pieds.

J'attends patiemment sa réponse, l'air froid qui s'échappe de la fenêtre caresse mes jambes nues.

- J'avais nulle part d'autre où aller. Il finit par avouer sans me regarder.

Je ne l'ai jamais vu aussi vulnérable.

- Donc tu t'es dit que le mieux ce serait d'escalader ma fenêtre en plein milieu de la nuit ?

- Tu veux pas la fermer et m'aider ? Il exige avec un ton bien plus ferme. Tu m'es redevable je te rappelle.

Je soupire avant de disparaître de la chambre.

Je reviens quelques minutes plus tard, ma fameuse trousse de secours dans les mains.

Rien que faire cet allé retour entre les deux salles me demande un effort surdimensionné.

Je prends sur moi pour ne pas montrer la douleur sur mon visage.

Je referme la porte à clé derrière moi, personne ne doit entrer ou je suis morte.

- Assieds toi là. Je lui indique une chaise d'un mouvement de menton.

- C'est toi qui donne les ordres maintenant ? Il plaisante en s'installant avec une grimace de douleur.

- Mais ça a toujours été moi. J'annonce sur un ton malicieux en sortant une compresse que j'imbibe de désinfectant.

Je m'approche de lui et me penche en avant pour tamponner sa blessure au sourcil.

Mes gestes sont subtils et précis.

- Tu m'as l'air bien concentré, je pensais que tu me détestais.

J'appuie alors la compresse sur sa plaie pour le faire taire.

Il lâche un gémissement de souffrance qui me vaut un petit sourire.

Ses yeux se dirigent vers les miens tandis que je m'attaque à sa bouche fendue.

Je tapote dessus en forçant mes yeux à ne pas glisser sur ses lèvres.

Contrairement à moi, il ne se gêne pas pour détailler les miennes de ses pupilles métalliques.

- Tu vas encore me dire que tes yeux ont glissé ? Je le surprends, toujours sans lui adresser un regard.

- Non, cette fois c'était intentionnel. Il murmure ce qui finit par me déstabiliser.

Il joue avec moi.

Il veut me faire succomber pour son propre plaisir.

- Je vais pas tomber dans ton piège Johnson.

- Tu y es tombée à l'instant où tu as accepté ce jeu avec moi. Il réplique en cherchant mon regard.

Je me recule finalement de son visage pour jeter la compresse à la poubelle.

Ma chambre illuminée par une simple lampe de nuit ne m'aide pas.

- Bon dis moi, je cède finalement à la curiosité, pourquoi tu t'es encore battu ?

- T'as pas envie de savoir.

Je plisse les yeux en lui adressant un regard accusateur.

Je me laisse alors tomber sur le lit.

- Si tu ne me dis rien, je ne recouds pas ta blessure à l'abdomen.

- Je ne dirais rien.