Mercredi 17 août (3/4)

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Je commence par ressentir un stress intense, puis des palpitations, suivies de transpirations. J'entends le bruit du vent et la scène de cette nuit me revient en tête. Ma respiration s'accélère. Je commence à paniquer, non pas encore ! S'il vous plaît non ! Mes yeux regardent tout autour de moi sans aucune raison et tous les symptômes grandissent en moi, tous en même temps. Tous mes membres tremblent et surtout mes mains. Je tombe presque par terre, prise par l'angoisse, la panique, le stress. Assise, je pose ma tête sur mes genoux recroquevillés contre ma poitrine que j'enlace faiblement de mes bras. Je dois me ressaisir. Je commence donc à compter de 100 à 0 de trois en trois.

Au bout de quelques longues minutes qui me parurent durer une éternité, la crise de panique finit par s'estomper, puis partir presque totalement. Je me redresse et m'assois sur le bord de mon lit. Une fois le sentiment d'angoisse calmé, j'attrape mon téléphone afin de regarder l'heure. Il est actuellement 17h45. J'ai besoin d'un peu de temps de repos et préviens donc les filles que j'arriverai plutôt vers 18h15 afin que je puisse bénéficier d'un quart d'heure de tranquillité.

Je descends rapidement pour aller me chercher à boire et croise mon père, alors je colle sur mon visage le sourire le plus crédible que je puisse faire et lui demande d'une petite voix :

« Est-ce que tu penses que tu voudrais bien me déposer chez Titaina en scooter s'il te plaît ? »

Ce dernier ne me répond pas tout de suite, puis me demande pour quelle heure et finit par accepter.

Soulagée, je remonte dans ma chambre avec mon verre d'eau pour savourer mes derniers instants de tranquillité. Même si j'ai très hâte d'aller à cette soirée pyjama, de temps en temps j'ai besoin de me couper du monde et d'être seule avec de la musique, par exemple. Surtout après ces moments de panique.

Alors que je me laisse tomber sur mon lit. Cependant, même pas une minutes plus tard, j'entends mon téléphone sonner. Oh mais ce n'est pas vrai ! À chaque fois que j'essaye de me mettre dans ma bulle quelqu'un vient me la faire exploser !

Je prends finalement mon portable et constate qu'il s'agit d'un appel de Thalïs. Ça fait si longtemps que je ne lui ai pas parlé que je décroche immédiatement. J'ai tant de choses à lui raconter.

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J'ai malheureusement du écourter l'appel avec mon amie pour me rendre chez les filles. Cependant, même en version accélérée, j'ai réussi à tout lui raconter. Son cœur a fait les montagne russes et je crois qu'elle n'a pas encore tout digérer car la dernière phrase qu'elle a prononcé avant qu'on ne se dise au revoir c'est :

« Putain Lucie mais tu vis carrément une vie digne d'une série maintenant ! »

En y réfléchissant, elle n'a pas tout à fait raison tort. Depuis mon arrivée à Tahiti, je vis tout le contraire de ce que j'ai pu vivre à Paris. Tout est différent mais je vis en quelque sorte la vie dont j'ai toujours rêvé, malgré les hauts et les bas que je peux rencontrer.

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Je descends donc du scooter et dis au revoir à mon père. J'avance ensuite jusqu'à arriver devant la maison de Titaina. Cette dernière vit dans une grande maison couleur beige clair avec des palmiers plantés de part et d'autre du jardin.

Cependant, elle n'est pas aussi grande que la villa d'Eden. Mais d'ailleurs, pourquoi faut-il que mes pensées aillent sans arrêt vers lui ? Passons...

La pelouse est d'un vert foncé parfait, il y a de jolies fleurs qui forment deux parfaits rectangles de chaque côté de l'entrée et je crois apercevoir une terrasse de l'autre côté avec un hamac et un salon extérieur. Sa maison est très mignonne.

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