15 706 km plus loin

Vendredi 19 août (5/5)

« Je dois embrasser... son cou », déclare-t-elle satisfaite.

Sur ce, elle se lève et se dirige vers Eden. Une fois à sa hauteur, elle se penche et pose sa bouche sur la zone indiquée. La scène qui se déroule devant moi ne me fait pas plaisir. Contrairement à la fille qui elle, prend visiblement son pied.

Elle tente ensuite de l'embrasser sur la bouche. Cependant, Eden tourne la tête immédiatement puis l'ignore. Des voix s'élèvent et la filles retourne à sa place, assez vexée.

J'avoue ne pas avoir compris pourquoi ce dernier a refusé de l'embrasser. D'ordinaire, il ne manque pas une occasion comme celle-là.

Mais c'est maintenant à son tour. Mon coeur fait un bond dans ma poitrine. Il fait tourner la bouteille, qui se stoppe et pointe vers Mareva. Des voix s'élèvent encore.

Un mélange de haine, de jalousie et de panique m'envahit. Je regarde d'abord la désignée, elle sourit. Je regarde ensuite Eden. Ce dernier la contemple un court instant, puis enlève son t-shirt. 

Intéressant... Je dois avouer que je parle autant de la vue que de son geste. Je ne peux m'empêcher de sourire. Contrairement à Mareva qui fait la tête. Une de plus !

C'est assez étonnant qu'Eden ait encore passer son tour, de plus il s'agit d'une blonde. Je ne peux m'empêcher de me demander si cela est lié à sa discussion lors de la randonnée avec Lola. Il doit y avoir un lien, j'en suis quasiment certaine.

Mais je suis vite sortie de mes pensées par Eden qui refait tourner la bouteille comme-ci ne rien n'était. Et cette fois-ci, elle atterrit, à mon plus grand étonnement, sur moi.

Comme à mon habitude, je deviens immédiatement rouge comme une pivoine. À cet instant-là, je suis extrêmement nerveuse. J'ai tout aussi peur qu'il décide de retirer à nouveau un vêtement qu'il décide de tirer le papier. Pour me rassurer je me dis qu'on s'est déjà embrassés une fois, même si c'était accidentel et très rapide.

Ce soir me rappelle ainsi notre rencontre. Et dire que tout avait si mal commencé.

Eden me regarde un instant, l'air sûr de lui, observant ma réaction. Je ne sais pas où poser mon regard qui dévie partout, vers les gens qui nous entourent.

Je sens Teana qui s'agite à côté de moi. Elle ne m'aide pas à me calmer décidément...

Puis, je vois qu'il pioche finalement un papier. Le stress monte un peu plus chaque seconde qui passe.

Il lit à voix haute :

« La bouche. »

Quelques secondes après, il redresse la tête et me lance un regard interrogateur, comme s'il voulait lire en moi. Mais je reste figée, ne sachant pas quoi faire.

Il prend donc l'initiative de se lever. Une fois debout, il fait le tour du cercle jusqu'à arriver juste derrière moi. Je tourne la tête délicatement vers lui.

Il m'observe quelques secondes puis déclare enjoué :

- Ne t'en fais pas, je suis plutôt doué pour ça normalement.

Je ne peux m'empêcher de pouffer de rire. Il a réussit à me détendre un peu.

- Tu es bête ! je lui réponds.

Sa bouche s'approche ensuite de la mienne et s'y pose doucement.

Je ressens soudain comme une sorte de volcan dans ma poitrine qui se réveille enfin après avoir dormi si longtemps. Des petites étincelles décollent comme si elles n'avaient attendu que ça depuis toujours, attendant le bon moment.