Samedi 20 août (5/5)

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Cela fait déjà trente minutes que l'on est tous à la recherche de la boîte, se demandant ce qu'il y a dedans. Mais ce qui m'importe le plus, c'est de la trouver avant Eden et Mareva, qui ont l'air bien déterminés aussi.

Je commence à m'impatienter, plus le temps passe et plus j'ai envie d'exploser. Je dis alors à Liam qu'il vaut mieux nous séparer afin de multiplier nos chances. Ce dernier accepte sans broncher et part à l'opposé.

Je m'agite, cherche parmi les plantes, regarde derrière les arbres, en vain. Soudain, j'aperçois comme un reste de cabane un peu plus loin. Je m'empresse alors de m'y rendre, dans l'espoir d'y trouver ce que je recherche tant.

Alors que je mets un pied à l'intérieur, j'entends une voix qui me fait sursauter. Je n'aurais préféré de plus jamais l'entendre. Enfin j'essaye de m'en persuader, mais c'est comme si une force invisible agissait contre moi et me poussait à ressentir le contraire, à ressentir une vague de bien être à chaque fois que cette voix chaude parvient jusqu'à moi.

- Tu n'es pas au bon endroit l'étrangère, lâche froidement la voix.

Une seule personne m'appelle de cette façon, je n'ai même pas besoin de regarder pour confirmer ma théorie.

- Je crois bien que si, au contraire je suis parfaitement au bon endroit. En revanche, toi, non, puisque tu ne veux plus me voir et que je compte bien rester là, je réponds fermement sûre de moi.

- Ce n'est pas à moi de partir, j'étais là avant que tu ramènes tes foutus pieds ici, rétorque-t-il en se rapprochant dangereusement de moi.

- Mais ce n'est pas moi qui joue à l'enfoiré qui a soudainement décidé de rejeter tout le monde sans raison, je rétorque sans bouger d'un millimètre.

Nous ne sommes maintenant qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Son visage est juste en face du mien, légèrement plus haut. Mais je garde la tête bien haute et ne romps pas le contact visuel.

- Tu ne comprends rien Lucie, tu ferais mieux de t'en aller, déclare Eden.

Je remarque comme de la faiblesse dans sa voix.

- Non Eden. Tu n'as pas à me dire ce que je dois faire, si tu ne veux pas me voir tu n'as qu'à partir. Moi j'en ai rien à faire, je dis toujours immobile en serrant mes poings.

Il me fixe encore un instant, plissant les yeux comme pour tenter de lire en moi. En vain, je ne laisse aucune émotion se lire sur mon visage cette fois.

- Comme tu voudras, j'ai une boîte à trouver de toute façon, finit-il par dire en se retournant.

Je relâche mes poings et souffle. Puis, je me ressaisis, il me faut cette boîte. Je me mets alors à chercher dans les sombres recoins à mon tour.

À peine quelques instants plus tard, j'entends une nouvelle voix, mais au loin cette fois :

« J'ai trouvé !! »

Il s'agit d'une voix masculine, non-identifiable à cette distance. Cependant, nous pouvons entendre bien distinctement que le fameux objet a été trouvé.

Je fais grincer mes dents et une vague de colère monte en moi. Je me tourne et vois Eden qui ne bouge pas. Toujours dos à moi, il redresse sa tête, puis donne un coup de pied dans le mur de bois en face de lui. Je sursaute. Des craquements se font entendre, le choc fait ensuite tomber une planche au sol, ce qui ferme la porte en claquant.

Je m'élance vers l'entrée et tente de pousser la porte. Cette dernière ne s'ouvre pas et reste bloquée. Je me tourne vers le responsable, maintenant très énervée.

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