Chapitre 13:''Qui aime bien châtie bien''

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Ça fait quatre nuits que je dort seule, que je m'occupe l'esprit, qu'il me manque. Quatre nuits pour cinq jours de formation à plusieurs centaines de kilomètres.

En glissant ma clef une fois rentrée dans la serrure de l'appartement que nous partageons une fois rentrée, il entend le martèlement discret, de mes pieds nus se précipitant vers la porte d'entrée. Il n'est pas surpris de me trouver dans sa robe favorite, celle qui épouse parfaitement la rondeur de mes fesses, invite à y poser la paume.

J'ai faim de lui.

Il est d'humeur joueuse.

Un mordillage de lobe d'oreille par-ci, une main s'attardant sur ses hanches par là. Il me taquine, mais rien de plus, jusqu'à ce qu'il soit trop tard de toute façon, puisqu'il est temps de sortir dîner.

Une fois bien installés au restaurant je lit son message, discrètement envoyé entre deux gorgées de vin : « Cette nuit ». Tant de promesses en deux mots. Je peste, grande actrice, contre ce Sauternes qui me fait monter le rouge aux joues.

Mes ongles vernis dansent inlassablement sur la barre du métro, l'écho saccadé s'évanouissant dans le vacarme de la rame. J'ai chaud, je suis nerveuse, impatiente, excitée. Le trajet du retour n'en finit pas.

Il savoure l'état dans lequel il m'a mise. Il garde un œil attentif sur la chorégraphie de mes doigts, la façon dont je me mord la lèvre inférieure, joue avec la bandoulière du sac qui me ceint la poitrine.
Mes talons volent sur les escaliers du métro. Je le tient par la main, l'entraîne à sa suite.

Cette nuit, c'est maintenant.

Dans l'ascenseur de l'immeuble, il me refuse sa bouche mais effleure mes seins à travers la robe, attentif à mon souffle, de plus en plus court à chaque étage. Sept paliers pour me mettre à sa merci. La porte qui claque derrière nous, fait office de coup d'envoi.


Lui aussi a eu du mal à attendre. Les lèvres brûlantes, il me déshabille en quelques instants, m'empoigne, me plaque contre le mur, et s'invite sous ma langue. Je suis hors d'haleine lorsqu'il s'écarte pour me dévorer des yeux, suivre la progression de l'écarlate s'étirant sur mes pommettes.
Je ne veut pas être patiente, je ne veut plus jouer. J'essaie le regard mutin par en-dessous, aussi plein d'innocence feinte que de potentialités. Un chuchotement, presque un murmure, enivré de désir.

— Baise-moi.

Parfois ça suffit. Mais réclamer reste un pari risqué. Comme à chaque fois que je tente ma chance, un délicieux frisson d'appréhension me parcourt le ventre.
Il sourit, m'embrasse tendrement, parcourt mon cou jusqu'à la naissance de mes épaules. Je soupire de soulagement lorsqu'il déboucle sa ceinture, fronce les sourcils avec inquiétude quand il la retire entièrement.

— Tourne-toi. Cambre-toi. Tu mérites une punition, tu le sais.


Docile, je me plaque contre le mur de pierres, les deux mains cherchant où s'agripper sur la paroi. Me juche sur la pointe des pieds, comme il l'aime, le dos arqué vers lui.
Il fait durer l'attente juste assez longtemps pour que je frémisse, entre crainte et impatience.

L'exclamation de douleur que je pousse quand le cuir s'abat sur mes fesses est ma première erreur. Il me saisit les cheveux, et m'intime le silence. Le contrat est clair : douze coups lorsque je réclame. Davantage si je désobéit. Et sans un bruit.
Je me mord furieusement les lèvres pour les garder fermées, tente sans succès de me concentrer sur la fraîcheur du mur contre mes seins. Des cris encombrent ma gorge, l'empêchent de maîtriser son souffle. Deux fois, je perd le contrôle, et retombe sur mes talons. Je se rend compte à quel point je suis sensible lorsque je devine les nœuds du parquet tiède sous la plante de mes pieds nus.
Ce sera donc quatorze coups. Qui me laissent à vif, frémissante, brûlante. Surtout, obéissante.

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