Chapitre 13-Ariane

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Musique : Pacify Her-Melanie Martinez

Des lumières rouges et bleues me brouillent la vue. Ma grand-mère court vers moi et m'enlace. Elle fond en larmes à mon contact.

Je ne comprends pas.

Je réalise que je saigne du coude. Ma blessure est au bord de l'infection.

On me sort de force de l'appartement. J'ai faim, je suis si faible. Mes sens sont totalement brouillés et je peine à comprendre les questions que me posent les policiers.

On m'emmène dans une ambulance et on me pose une couverture de survie sur les épaules. On veut voir ma plaie pour la désinfecter.

Je refuse.

Je suis un monstre. J'hurle. Maman. Maman est encore là bas. Maman est morte.

Personne ne semble s'en alarmer. Mon cri reste bloqué dans ma gorge.

*****

Je reprends conscience allongée sur le sol, un gant d'eau froide sur le front. Mes membres tressaillent. J'ai terriblement froid et pourtant je sue à grosses gouttes.

J'ai envie que tout s'arrête.

Le passé m'est revenu dans la figure.

J'ai encore une fois été abandonnée.

Par ma mère.

Par mon "père".

Par ma grand-mère.

Par Noah.

Par Zachary.

Je comprends que je dépendais de lui. Mes angoisses en sa présence s'évaporaient. Désormais, je vais devoir affronter de nouveau mon Némésis.

Mais je n'en ai pas encore la force.

Je devrais voir quelqu'un, appeler à l'aide et surtout me souvenir...

Toute l'année qui a suivi la mort de ma mère est tombée dans l'oubli. Je ne me souviens que d'être passée d'un appartement simple à une gigantesque maison en bord de plage. Celle de ma grand-mère où je me suis reconstruite jusqu'à sa mort.

Puis je me suis de nouveau retrouvée seule. Enfin, pas vraiment car Zach était là. Flora aussi.

Et maintenant seuls mes cauchemars sont là pour me rappeler mes erreurs passées. Et je ne sais même pas si je peux m'y fier.

Flora me tend un verre d'eau, inquiète.

─ Ari ? Tu as besoin de quelque chose

─ De réponses... et d'un doliprane, peiné-je à articuler

Je suis éreintée et j'ai sommeil. Mais impossible de m'endormir sans comprendre la révélation de la presse.

Le pire c'est que ce n'est pas une fake news.

Je ne suis pas unique.

Je ne suis qu'une simple amie. Et encore, va savoir s'il n'a pas dit ça pour ne pas affecter trop douloureusement ma fierté.

Je n'aurai jamais dû me lancer avec lui. Ni espérer que les posts à mon égard lui auraient ouvert les yeux à mon sujet.

Il ne m'a jamais aimée.

Il ne m'aimera jamais.

Je n'étais qu'un jeu.

De tout façon il est incapable de voir au délà de ses oeillères. Je le déteste.

From Strangers to Lovers ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant