From Strangers to Lovers ?

Chapitre 5-Ariane

Musique : Boulevard of broken dreams-Greenday

C'était lui. Le garçon de l'autre fois. Noah. Toujours là dans mes moments les plus pitoyables. Je le regarde avec un air de chien battu et acquiesce.

Je dois encore avoir l'air d'une folle avec mes cheveux remplis de sable, collés par la brise et mon mascara sillonant mon visage.

─ T'es sympa pour un panda, ironise-t-il

─ Haha très drôle. T'as pas un mouchoir plutôt ?

Il farfouille dans sa poche et m'en tend un. C'est agréable, il sent son odeur. Un mélange de cannelle de pomme et de lavande. Je ne saurai expliquer pourquoi mais je m'apaise instantanément. J'aspire une grande goulée d'air frais et le regarde tristement.

─ C'est encore à cause de ton ex que tu es comme ça ?

─ Non pas vraiment... C'est l'accumulation je dirais.

En sa présence, toutes mes souffrances du passé semblent s'envoler. Je sais que ce sentiment est éphémère mais je compte en profiter le plus possible, en espérant me ressourcer.

─ Tu veux en parler ? Tu n'as pas l'air du genre à te confier facilement mais je pense qu'avec un "inconnu" comme moi ça serait plus facile

Je dois avouer qu'il n'a pas tort. Je déteste parler aux gens de mes problèmes. Sauf à Zach, avec lui c'était différent. Mais maintenant qu'il n'est plus là, je me sens terriblement seule.

Me livrer à ce garçon me ferait probablement énormément de bien. Cependant, cela s'éloignerait de tous mes principes. Je dois encaisser en silence.

Mais bon, nouvelle vie, nouvelles exceptions.

Je commence à lui raconter toutes mes frasques de la veille penaude. Je me garde de parler de mon passé avec Zach, je ne me sens pas prête à être si intime et surtout à laisser entrevoir ma plus grande faiblesse.

Après avoir fini mon récit, je tourne enfin la tête vers lui. J'avais passé les dernières minutes les yeux rivés sur les lacets de mes converses, je pouvais même dire combien de grains de sable se trouvaient sous ma semelle.

Je réalise enfin le poids de mes paroles. J'ai raconté mon coup d'un soir totalement torchée à un étranger. Bravo Ariane, il va fuir maintenant. J'ai encore le temps de partir en courant. Je ne reviendrai plus jamais sur cette plage. Putain je savais qu'on avait merdé mon éducation mais à ce point ? Je suis incapable de sociabiliser.

Je balbutie mes plus plates excuses et commence à m'en aller. Il pose sa main sur mon épaule et me retient.

─ Pourquoi tu t'en vas ? Tu sais des bêtises comme ça ce sont des choses qui arrivent... Tout le monde faute un jour.

Super je n'ai pas attiré son dégoût mais sa pitié. Et il m'a retenue en plus. Ce gars a l'air tout aussi taré que moi pour ne pas avoir m'avoir faussé compagnie après ce que je viens de dire.

─ Oui mais là je suis allée beaucoup trop loin, tenté-je de me rattraper, je sais même pas pourquoi je t'ai dit tout ça, même ma meilleure amie l'ignore et- s'il te plaît cesse de me fixer avec ces yeux de cocker... Je ne veux pas de ta compassion... Pourquoi tu es encore là au fait ?

─ Je ne sais pas... Tu m'as l'air différente. Enfin pas différente dans le sens bizarre hein. Quoique bizarre ce n'est pas forcément négatif. Tout le monde est bizarre, s'empètre t-il, enfin-euh, tu es difficile à cerner et ça m'intrigue...

J'éclate de rire. Il est tout mon contraire. Je dis tout le fond de ma pensée sans bégayer puis je prends la fuite alors que lui tente constamment de se rattraper. Il est a-do-rable. Pourquoi je pense ça ? On croirait entendre Flora.