Chapitre 17-Ariane

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Musique : Nothing else matters-Metalicca

Je me réveille apeurée. J'ai encore fait un cauchemar. Ou alors des bribes du passé on refait surface. Je ne saurai faire la différence.

Soudainement, je me remémore le message laconique laissé par ma patronne. Pitié, je ne peux pas perdre mon travail... Je n'ai pas encore de quoi payer mon appartement et j'ai dû puiser dans mes dernières économies pour financer mes études.

Je n'ai pas besoin qu'un nouveau problème s'ajoute à mon interminable liste...

Je m'habille avec le plus grand soin pour faire face à mon destin. J'opte pour un tailleur noir, une chemise blanche et de jolis escarpins noirs.

Au moins, Madame Gibson ne pourra me reprocher d'être mal habillée.

La boule au ventre, je me dirige vers les bureaux. Je suis tentée de faire demi-tour ou de dissiper ma peur d'un verre de vin mais je ne dois plus fuir ainsi. Les méthodes que j'ai employées ce mois-ci pour me désinhiber ont peut-être en quelque sorte porté préjudice à ma carrière.

J'ouvre à peine la porte que j'entends la grande femme m'aboyer de venir dans son bureau. Son ton est cinglant et je crispe encore plus mes doigts autour de la lanière de mon sac à main.

─ Ariane... Pas besoin de t'asseoir ça va être rapide. Tu ne peux plus travailler ici. Ta relation avec le chanteur, Zach, des Red riding hoods exacetera, va porter préjudice à notre entreprise. Tu es virée.

Mon monde s'écroule. Il doit y avoir un malentendu. Mes relations personnelles ne doivent pas impacter ma vie professionnelle. Non ? Je suis encore étudiante, je n'ai plus d'argent, et j'ai un loyer à payer.

J'aimerais hurler que tout ceci est injuste mais mes lèvres bougent dans le vide. Je sens mon menton trembler et j'enfonce fortement mes ongles dans ma paume pour, au moins, partir dignement.

J'inspire un grand coup et proteste enfin.

─ Ce n'est pas possible. Cette histoire est fausse et je ne peux pas être licenciée pour une relation qui n'en est même pas une.

─ Même si c'est faux, il y a des photos. Et nous avons de gros clients ici. Et ces gros clients n'aiment pas ce Zachary. J'ai reçu plusieurs appels de leur part disant qu'ils songeaient à changer de cabinet d'avocat... Je ne peux pas risquer de perdre autant d'argent.

─ Et moi ? Je fais quoi dans tout ça ? Je reste passive et je subis cette injustice ? Vous savez tout autant que moi que c'est faux. Vous ne pouvez rien y faire ?, m'agacé-je

─ Désolée mais ça ne dépend pas de moi, je ne fais que mon travail. Tu as tout de même côtoyé cet homme pour être prise en photo avec lui. Mes clients sont rois. Je les écoute. Et si mon cabinet doit être sauvé en me séparant de ta présence, je le ferai.

J'explose de rire. La situation me dépasse. J'ai l'impression qu'on va me crier que c'est une caméra cachée et que je vais avoir une promotion.

─ Vous n'avez pas honte ? Vous me virez sans préavis, en sachant que je faisais un excellent travail, avec des heures supplémentaires sans rechigner pour la seule et unique raison que vos clients font un petit caprice. Vous me dégoûtez.

─ Mais c'est la voie que tu as décidé de choisir. Ce monde est cruel et il faut te réveiller. A ton âge tu aurais dû le comprendre bien avant. Dis toi qu'en te virant ainsi je te fais une fleurs.

From Strangers to Lovers ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant