Fae mortelle

Chapitre 6

Une chance qu'il ne faut pas perdre

Son cousin, Tristan, se tient devant nous, un sourire au coin des lèvres. Habillé de façon élégante, il n'en reste pas moins d'un homme cruel. Quand Daïnne voit que son cousin se rapproche imperceptiblement de nous, il me dépose au sol en m'ordonnant de ne rien dire ni faire quoi que se soit.

-Tiens, tiens qui revoilà parmi nous, ce cher cousin incapable et inexpérimenté. En plus, n'est pas en cours et il nous ramène sa chère petite amie.... Une mortelle en plus !

Daïnne le regarde droit dans les yeux avec des envies meurtrières mais aussi des envies de disparaître. Il se tient bien droit, essayant de contredire ses affirmations.

-Ne t'avise pas de toucher à un seul de ses cheveux, le menace-t-il.

-Tu es bien protecteur, mais cela ne suffira guère. Tu n'arriveras jamais dans la vie, Daïnne Nymphe. Tu n'est qu'on bon à rien, un esclave, voire pire.

-Répète un peu et on verra qui se retrouvera à lécher le sol en priant devant son nouveau roi dans quelques années, lançai-je sans même me retenir.

Je me tends et penche ma tête de côté pour qu'il me voit de derrière ma cachette puis je marche en titubant jusqu'à sa hauteur. Il remarque ma cheville mais n'y accorde pas d'attention. Il grimace :

-Tu crois vraiment que tu vas changer quelque chose ? D'ailleurs je ne t'ai jamais vu et tu sembles différente des autres.

-Si tu me penses différente, ça doit être parce que ton instinct te dit de faire attention à qui tu parles.

-Elle se croit maligne, la petite blessée, ricane-t-il. Arrête ton cinéma et vas t'en.
Il s'approche de moi en essayant de prendre mon poignet mais j'anticipe son coup en prenant le sien et je les sers de toute mes forces. Je l'insulte de manière que lui seul peut m'entendre :

-Remet encore une fois tes sales doigts sur Daïnne et je te fais manger tes serpents. Je lui mets un coup de genoux avec ma jambe blessée dans ses parties intimes. Il se plie en quatre avant de s'écrouler en gémissant.

-Et pour ma jambe blessée, elle est toujours utilisable je te signale. Je ne suis pas débutante en combat. Je lui fais en clin d'œil et fais signe à Daïnne de venir. Il me reprend sur son dos et avant de partir, il en profite pour lui dire :

-Avant que j'oublie, si tu le dis à mon cher père, tu pourras les déguster au plus vite.

  On sourit tout les deux et poursuivons notre chemin en marchant sur les mains de son cousin. Quand nous entrons dans son château nous ne croisons personne mis à part des servantes qui nettoient dans leur coin sans prendre la peine de se retourner à notre passage. Arrivés dans sa chambre, en sécurité, il ferme la porte puis il me dépose sur le lit. Il reste assis devant moi.

-Tu sais, tu n'es pas obligée de me protéger ainsi, je ne le mérite pas de toutes façons. Je m'approche de lui en glissant mes bras derrière ses épaules et lui conseille :

-Tu sais, quand tu vois le pire arriver, il y a toujours une chance de s'en sortir. D'une façon ou d'une autre, il y en aura toujours une. C'est ce que j'ai fait .J'ai sauté sur l'occasion. Il te laissera tranquille pendant un certain moment je pense.

Il met ses mains sur mes bras puis tourne la tête pour me regarder.

-Je peux te dire quelque chose, Kylie?

Je hoche la tête sans vraiment réfléchir.
-tu sais... Tu sais que je me sentais super mal avant de te rencontrer ?
J'avais tellement envie de faire partir cette impression de ne pas être parfait pour les autres... Je voulais venir vers toi qui m'attirait sans relâche. Je savais qu'être avec toi m'apaiserai.
Tu sais, Je n'avais pas ma liberté et....
C'est ta présence, c'est ton visage lumineux, tes mains, tes yeux brillants, ton existence qui m'a poussé à me relever. J'ai choisi de pouvoir être à tes côtés car j'en ai marre de vivre comme ça et je sais que tu es différente. Je veux réussir à me créer un avenir meilleur de paix et de liberté. Donc merci à toi de m'aider à faire tout ça, volontairement ou non....
  Je rougis violemment en entendant sa déclaration contenant autant de gentillesse. Je pense qu'il peut entendre mon cœur battre contre ma cage thoracique. Je suis à la fois choquée et émerveillée par son comportement. Il jette un coup d'œil rapide sur mes lèvres mais se ravise en me soulevant du lit. Je pousse un cri en sentant ses bras autour de ma taille et en atterrissant correctement allongée sur le lit. Nous rions puis il se positionne sur moi avec force, ce qui me fait pousser un juron contre cet imbécile.