Chapitre 10

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Un nouveau départ

-Nous sommes encore loin Zola ? demande Willa.

   Ça fait maintenant 30 minutes que nous marchons et je commence à me dire qu'on ne va jamais trouver ce bateau.

-Pas du tout, il nous reste peut-être encore 5 minutes de marche et on y sera, venez c'est par là.

Elle nous fait tourner à gauche où nous marchons désormais dans un champ.

-Tu nous a dit mot pour mot la même chose il y a 10 minutes, commente Calix .

Willa souffle mais continue à marcher.

-Tu n'es pas fatigué de me porter comme ça Daïnne ?

-Non princesse. Dis-le moi si je te fais mal.

Je lui lance un regard d'avertissement mais il n'y fait guère attention.

-Non ça va là...

Il me fait taire en changeant de position. Il me tire de ma position "koala" dans son dos et me bascule comme une princesse, un bras sous ma taille et l'autre sous mes genoux. Je me colle contre son torse et pose ma tête afin d'entendre son cœur.

Il continue de marcher en me faisant des caresses silencieusement le long de mon dos. je me laisse bercer les yeux fermés.

-Nous sommes arrivés.

  Je lève la tête en sentant des doigts remettre une mèche de cheveux derrière mon oreille. Je me suis sûrement assoupie car je vois un chemin de terre en plein milieu d'un champ inconnu; dont les herbes sont hautes jusqu'à la taille de prince. On reste silencieux. Zola est folle ou quoi?

-Tu ne vas pas me dire que le bateau est en plein milieu du champ Zola ?!

-Non. Au bout du terrain se trouve une plage où il s'installe d'habitude. Si on se dépêche un peu on pourra lui demander de nous aider, il adore les aventures.

  L'aube est bientôt levée et Zola nous explique qu'il part à la première éclaircie du soleil dès que les premières lueurs apparaissent dans le ciel. Nous décidons de courir un peu pour gagner du temps jusqu'au bout du champ. On ralentit en marche rapide jusqu'à arriver à une plage. On voit enfin le fameux bateau. Il est assez grand pour transporter des marchandises mais assez petit pour un navire de commerçant. D'habitude, les marchands utilisent des voiliers plus longs qui peuvent accueillir les marchandises dans ses cales. Ce bateau là à l'air d'avoir privilégié le confort à la pratique. Sa coque polie reflète avec les derniers éclaircis de la lune. Les bords du pont sont composés de barrières en chênes sculptés. Son nom, Déva, la déesse Nymphe de la lune, est gravé en doré sur le bois à l'avant du bateau. Je le trouve splendide.

-Par ici ! nous crie Zola en courant vers le navire marchand. Elle hurle au diable en montant sur les rochers.

-Emerson c'est moi Zola ! hurle-t-elle à travers le bruit des vagues . Elle baisse seulement les bras quand on entend une fenêtre ronde bouger avant de s'ouvrir. En sort un Fae assez vieux, d'un siècle je dirais, sinon plus. Ses cheveux poivre et sel, dans un mélange de noir et de gris, sont raides comme la paille et tombent sur ses épaules ainsi que sa barbe. Il est vêtu d'une chemise délavée à moitié ouverte. Surpris, il se retire et nous attendons un moment avant qu'il ne réapparaisse sur le pont. Cette fois-ci, il a rajouté une veste en cuir brun afin de se réchauffer de la fraicheur du matin et a boutonné correctement sa chemise. Il se baisse et prend une énorme planche en bois qu'il fait glisser jusqu'à nous avant de descendre en équilibre sur celle-ci. Il ralentit pour nous détailler des pieds à la tête et adresse un grand sourire à Zola qui le lui rend avec joie. Il s'attarde ensuite sur moi avant de chuchoter pour lui même :

Fae mortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant