Chapitre 9// Rénold le grand-père luciole

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J'ai rangé toutes mes affaires, j'emporte avec moi peu de chose, j'ai pour seuls vêtements des vêtements de villageoise, la combinaison que m'a faite Eléanor l'an dernier, ainsi qu'une nouvelle qu'elle a tenu à faire quand elle a su que je partais, son mari a donné un coup de neuf à mes armes quand il a lui aussi su pour mon voyage, ils m'ont dit fièrement que « pour une telle aventure tu dois mettre toutes les chances de ton côté », ils sont persuadés que je vais revenir, je ne veux pas leur dire que c'est peut-être les derniers cadeau qu'il pourront jamais m'offrir. J'ai aussi pris, mon journal de voyage, pas question que qui que ce soit tombe dessus, il mettrait le palais en danger, j'ai mis la bague de grand-mère sur une chaîne autour de mon cou, un peu de matériel d'astronomie, le minimum syndical pour calculer la position des étoiles et les retracer de la manière la plus fidèle possible, j'ai aussi pris une petite bourse de pièces, suffisamment pour manger quelque part et prendre une chambre au besoin, mon vieux jeux de carte, et de la nourriture pour 3 jours, le temps qu'il me faudra pour traverser la forêt et arriver dans le premier village sur mon chemin.

Mon sac sur l'épaule, mes armes accrochées sur ma combinaison, mes boucles d'oreille faisant déjà leur travail. Je prends une grande inspiration et sort du palais principal sans me faire remarquer, en quelques minutes je suis dehors et je marche en direction de la forêt.

Je croise quelques villageois, aucun d'entre eux ne prête attention à une simple jeune fille, ils ont tous mieux à faire, comme décuver, se battre, forniquer et j'en passe. En simple, une jeune femme passant dans la rue piétonne à trois heures du matin n'a rien d'anormal.

J'arrive sans encombre à la lisière de la forêt, je me retourne pour contempler une dernière fois mon chez moi, j'entre sa silhouette dans mon esprit, et entame mon pèlerinage en direction du lac aux étoiles.

Durant la première journée je ne m'arrête pas une seule fois, je mange l'équivalent d'un tiers de baguette et deux morceaux de fromage avec une tranche de jambon. Je me suis arrêter à l'aube du deuxième jour, quarante minutes, le temps que mes jambes reprennent un peu de force ainsi que mon corps se battant toujours contre le poison, je suis repartie directement après je n'ai pas une minute à perdre, mon corps pourrait avoir attends ses limites le mois prochain, de plus les journées de juillets sont plutôt chaudes, mieux vaut ne pas trop s'attarder en forêt au risque de s'évanouir sous la chaleur et l'effort.

J'ai marché tout le deuxième jour durant toujours sans m'arrêter en croisant un peu plus d'animaux que le premier jour, sûrement parce qu'il faisait moins chaud qu'hier et que je me rapprochais de la rivière Saphir. Le soir du deuxième jour je fis une halte plus longue que la précédente. Je traçais les constellation au-dessus de ma tête pour être sûre que je ne me trompais pas de chemin. Puis un sentiment étrange s'immisça au creux de ma poitrine, la sensation d'être épiée à mon insu, je me mis à regarder autour de moi pour débusquer le moindre indice pouvant trahir la présence de quelque chose ou quelqu'un, mais rien, soit ce qui m'observait est très fort à cache-cache, soit je me faisais des idées quant à la présence d'un potentiel danger. Il ne me fallut pas plus pour ranger mon matériel et continuer ma route sans me retourner.

Durant le troisième jour cette sensation d'être épiée ne disparut pas, au contraire, elle s'intensifia, à la lisière de la forêt, celle qui borde le village que je vise depuis trois jours, Lagon Lapis en référence au lagon qui se trouve à son extrême sud, je m'arrêtai, je ne pouvais décemment pas entrer dans ce village vêtu telle un assassin, je commençai alors à me déshabiller, j'espère que le personne qui m'épie se rince l'œil car il ne sera pas près de revoir mon corps, je suis déshabillée, lavée et apprêtée depuis mon plus jeune âge je n'ai aucune sorte de pudeur, je n'irais pas non plus jusqu'à me balader nue sur la place, mais bon, j'enfile donc la tenue de villageoise que j'avais emportée avec moi, range l'autre dans ma besace et sort du bois pour me rendre dans une auberge pour me laver.

La Dernière Ruse du RenardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant