La Dernière Ruse du Renard

Chapitre 11// Etoiles, Gobelin et lierre traître

J'entre dans la forêt un peux sur les nerfs à cause de l'homme de l'auberge, pas de réponses, pas de nom, pas de visage, et un comportement des plus agaçant, j'espère juste ne pas retomber sur lui dans la forêt d'émeraude, mes nerfs risques de me lâcher sans une flasque d'alcool avec moi.

C'est surement mon seul regret après être partie de Lapis, ne pas avoir pris de quoi boire sur la route, depuis l'attaque du palais il y a maintenant trois ans, j'ai pris l'habitude de boire pour oublier, j'ai donc développé une certaine résistance à l'alcool, d'ailleurs, si je n'avais pas été empoisonnée mon foie m'aurait lâché en premier sans aides extérieurs.

Après une heure de marche j'estime être enfin suffisamment loin de la civilisation pour revêtir de nouveau ma combinaison noire dans laquelle je peux ranger mes assortiments de couteaux ainsi que mon épée qui pèse trop lourd dans mon sac, j'accroche donc le fourreau et la lame qu'il protège sur mon côté.

Je croise quelques créatures sur le chemin après deux autres heures de marche, tel que de petites fées unseelie ressemblant à des pissenlits, leurs grands yeux noir vide et vitreux m'observait depuis le sol, entre les brins d'herbes, j'en voyais certaines me lancer des sourire carnassier en passant leurs langues sur leurs petites dents pointues, j'ai accéléré le pas par précaution.

Plus tard le même jour j'ai dû m'écarter rapidement pour éviter de me faire réduire en poussière d'étoile en me faisant marcher dessus par des membres du peuple sylvestre, des hommes arbres tellement grands qu'ils ne voient pas ce qu'il se passe au sol. Ils possèdent plus de sagesse que la plupart des anciens du royaume d'Astaroth.

La nuit est maintenant tombée, les créatures plus dangereuses sont nyctalopes, les trolls par exemple ne se réveillent qu'une fois le crépuscule passé et la chaleur du soleil disparue. Je reste donc plus sur mes gardes que sur la première partie de mon périple, parce que maintenant, même les plantes peuvent essayer me tuer.

Je m'arrête dans une clairière pour la nuit, voyager après que la lune et les étoiles ont pris la place du soleil est un choix que seul les inconscients font.

Le calme de la nuit me berce, mais malgré la douceur de celle-ci, Morphée refuse toujours de venir m'embrasser. Je me mets donc à contempler le ciel et les petits points lumineux qui le composent. Je me plais à m'imaginer devenir l'une d'elles une fois que les Doodgensels auront récupéré mon âme. Depuis que je suis en capacité d'écouter les histoires de ma grand-mère paternelle elle me raconte que notre lignée est née des étoiles et qu'une fois notre corps rendue à la terre notre âme redeviens étoile et retourne aux côtés des cieux. Regarder le ciel est un moyen pour moi de me rassurer, quant à l'état de santé de mon petit frère, temps qu'il restera le même nombre de ces petits points lumineux au-dessus de ma tête, alors tout ira bien.

Je sais, c'est futile, c'est maigre comme espoir, ce n'est même rien du tout comme espoir, mais c'est le mien, et je compterais toutes les nuits combien de ces beautés daignent m'honorer de leur présence, et ce, jusqu'à ce que je doive à mon tour les rejoindre.

En y repensant, mon enfance a été bercée par ce genre de contes, tous plus drôles et loufoques les uns que les autres. Ma grand-mère étant devenue une étoile avant que Hélios ai atteint l'âge de se souvenir de ses histoires, comme je ne les lui ai jamais racontées et qu'elles n'ont jamais été retranscrites sur papiers, je peux donc ajouter une nouvelle chose à la liste des choses qui mourront avec moi si j'échoue, cette constatation me rends mélancolique. Je m'énerve contre moi-même, voilà le genre de pensées qui m'assaillent à chaque fois que je ne bois pas

Le lendemain je marche de l'aurore au milieu d'après-midi sans aucuns problèmes. Mais alors que mon attention s'était relâcher je sens une vive douleur dans le bras gauche. Je retiens le cri qui menace de s'échapper de ma gorge et me tiens le bras en me remettant en garde. Je me retourne pour voir mon agresseur et dégaine mon épée dans mon mouvement.