𝐅𝐔𝐂𝐊𝐈𝐍𝐆 𝐋𝐀𝐖

XVI

En sortant hors de sa maison, elle aperçut Blake, encore devant son portail. Il était sur son téléphone, et il sembla entendre le bruit de la voiture, car il tourna la tête presque immédiatement, et elle put croiser ses yeux bleus. Elle ne put que baisser la tête, se sentant coupable d'être partie alors qu'il l'attendait dehors par ce froid. Sa mère le vit, et se tourna vers sa fille, un doux sourire aux lèvres.

– Tu sais, je peux encore m'arrêter pour que tu rentres avec lui ?

Ava réfléchit un instant à sa proposition mais refusa finalement. Le garçon avait cas y réfléchir à deux fois avant de parler à son ennemi et ne pas la défendre alors que Noah la faisait chier.

D'ailleurs, en parlant de Noah, celui-ci avait disparu.

Vraiment, cette matinée commençait bizarrement.

Quand sa mère passa devant le garçon brun, elle la vit lui sourire tristement, avant de sortir de l'allée et de se diriger vers le chemin du lycée. Le garçon les regarda tout du long, ses yeux verts montrant un sentiment qu'elle n'aurait su exprimer. De la déception ? De la tristesse ? De la colère ? Impossible, le brun avait pris un grand soin de ne pas pouvoir montrer ce qui se cachait derrière son visage dit indéchiffrable.

– Il a l'air triste, trancha la mère d'Ava.

Vraiment, peut-être était-ce car elle était sa génitrice, mais elle avait toujours un don pour dire à voix haute ce dont Ava réfléchissait tout bas.

– Sûrement. Mais s'il m'en veut vraiment, il m'en parlera au lycée. Et puis, j'ai autant le droit que lui d'être blessé, étant donné qu'il vient d'avoir une conversation normale avec mon pire ennemi devant chez moi.

– Peut-être qu'il avait prévu quelque chose avec lui, ou qu'il passait un marché qui te sera bénéfique pour plus tard.

– Il aurait dû m'en parler dans tous les cas.

Sa mère haussa les épaules et ne répondit rien, sûrement car elle était bien au courant que sa fille était une vraie tête de mule quand elle s'y mettait.

Ok, il pouvait lui cacher des choses. Elle lui faisait confiance. Mais ce n'est pas à lui de venir faire son garçon triste et tourmenté -parce que oui, adossé contre le mur de sa maison, à atteindre sa meilleure amie, il avait vraiment l'air de quelqu'un de "tourmenté"- après !

Tu m'en veux ?

Ok, elle avait beau, là tout de suite lui en vouloir, un petit sourire se dessina discrètement sur son visage, comme à chaque fois qu'elle recevait une notification de Blake sur son téléphone. Son visage prenait place à chaque fois dans son esprit, son odeur envahissait ses sens, et sa voix imitait à la perfection ce qu'elle recevait de lui.

Oui. Je veux bien que tu me caches certaines choses, moi même je ne te dis pas tout, mais que tu me regarde avec un regard de chien battu après, ça m'énerve.

Mais même les papillons dans son ventre ne stoppèrent pas la froideur qu'elle prit soin à mettre dans son message.

Je suis désolé. Je te promets que je t'en parlerais lorsque toute cette histoire sera terminée, et que je pourrais enfin tout t'avouer.

Quelle histoire ?

Celle des couples forcés.

Ok, là ça l'intéressait.

Comment ça, il ne lui en parlerait que lorsqu'elle ne sera plus forcée de sortir avec Noah ? Comment ça il avait plusieurs choses à lui dire ?

J'ai encore plus envie de savoir.

Je sais, je te connais. Mais promis, tu sauras tout dans deux ans.

Deux ans. Elle avait oublié qu'elle était maintenant vers la fin de l'année scolaire. Enfin, par "fin" elle voulait plutôt dire milieu, même quelque chose lui disait que les vacances scolaires approchaient à grands pas.

Je te fais confiance. On se retrouve au lycée.

Tu ne veux toujours pas rentrer avec moi ?

Nan. J'aime bien te contrarier.

Connasse

<3

– Pourquoi tu souris comme ça ?

Ava tourna très vite la tête vers sa mère, cachant son téléphone dans sa veste. Pourquoi faisait-elle ça ? Elle ne savait pas. Sa conversation avec Blake n'avait rien de privé, et pourtant elle ne voulait la partager avec personne d'autre.

Toutes ses émotions qui se bousculaient dans son esprit dès qu'il s'agissait de Blake la mettait mal-à-l'aise, et commençait à l'énerver de tous points.

– Je parlais avec Blake.

Le sourire de sa mère la mit encore plus de mauvaise humeur.

– Vous vous êtes pardonnés ?

– Ouais.

Le reste du trajet se passa en silence, et seules le vrombissement du moteur changea cela. 

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