« O/N, tu as sérieusement besoin de t'inscrire auprès de l'agence de ce héros énergétique bizarre... merde, quel est son nom ? C'est sur le bout de ma langue, » remarqua Yamada, tapotant son menton comme si cela pouvait l'aider à se souvenir. Il s'assit à la table du déjeuner avec le reste de ses amis, Shota et Oboro. Y/N était juste à côté de lui, mais il semblait que ses mots, bien qu'ils soient forts comme d'habitude, passaient par une oreille et ressortaient par l'autre.
« Ne vous embêtez pas. C'est une cause perdue. Aizawa répondit avec lassitude.
Ils suivirent tous son regard, seulement pour que leurs yeux se posent sur Toshinori Yagi. Le blond passait, portant sa nourriture à sa table de déjeuner avec ses amis, des gens que Y/N ne connaissait pas, et qu'elle ne pourrait même jamais espérer connaître. Pour être honnête, Y/N était en quelque sorte un perdant. Elle avait de la chance d'avoir même des amis, étant donné qu'elle était maladroite au-delà de toute croyance.
« Il est trop imbu de lui-même pour te remarquer, O/N. J'abandonnerais juste celui-là, » ajouta le garçon aux cheveux noirs, cognant son épaule avec celle de la fille. Elle fronça les sourcils, secouant la tête pour revenir à la réalité. Aizawa avait raison. Pas une seule fois le blond ne lui avait jeté un coup d'œil ou ne lui avait dit bonjour. Il était trop cool pour elle. Il allait être l'un des meilleurs héros qui ait jamais existé et elle était au mieux moyenne. Aucun de ses professeurs n'a jamais vu de potentiel en elle, disant simplement que sa force était grande, juste que les effets secondaires de son caprice étaient bien trop destructeurs.
Elle prit une grosse boule de riz et la fourra dans sa bouche, en mâchant d'un air maussade.
« Allez, O/N ! C'est d'accord. Tu pourrais juste sortir avec moi ou Yamada ! Oboro rit, plaçant une main sur son épaule depuis l'endroit où il était assis en face de la jeune fille.
« Tu n'es pas obligé de ruiner mes fantasmes, Aizawa-kun. Je sais que je n'ai aucune chance, mais c'est bien d'y penser, » lança-t-elle en jetant un regard de côté à son amie qui haussa les épaules. Il essaya de se dire que cela n'avait pas d'importance si Y/N était obsédé par cette tête musclée, mais cela le dérangeait. Elle était leur amie : elle devait faire attention à eux, sans lorgner sur un narcissique. « Il va être le plus grand héros que ce monde ait jamais vu, je le sais. Il y a quelque chose de spécial chez lui, sa bizarrerie... »
"Nous avons compris. Toshinori ceci, Toshinori cela. Tu sais, si tu l'aimes tellement, pourquoi n'irais-tu pas lui parler ? Suggéra Yamada. Il n'était pas contrarié qu'elle parle encore et encore de son béguin, mais il savait juste qu'Aizawa était sur le point d'éclater avec quelques remarques supplémentaires. Comme elle ne faisait pas l'effort de bouger, il sourit d'un air entendu. « Tu es un chat tellement effrayant, O/N. Que va-t-il faire, te mordre ? Si c'est un gars sympa, ce ne serait pas un problème... »
« Si c'est si simple, Yamada, pourquoi n'irais-tu pas trouver Nemuri et lui dire ce que tu ressens ?
Cela l'a fait taire très vite, comme prévu. Leur ami excentrique a rapidement dissipé la tension : « Eh bien, au lieu de parler de béguins stupides, pourquoi ne parlons-nous pas de nos projets pour ce week-end ? Karaoké et barbecue, les gars ! Ça va être génial."
"Oh mon Dieu, j'ai complètement oublié ça!" S'exclama Y/N, en mettant plus de riz dans sa bouche pour qu'il soit bombé dans sa joue comme un écureuil. Elle devrait probablement prendre de plus petites bouchées, mais c'était plus amusant de voir combien de grains elle pouvait mettre dans sa bouche à la fois. « Hizashi, je jure que si tu manges encore tout le porc épicé... »
"Cela n'est arrivé qu'une fois..."
"Deux fois, en fait!" corrigea-t-elle en lui frappant le front avec le bout de sa baguette. Ils ont ri et tout allait bien à nouveau, si ce n'était pour sa baisse d'estime de soi. Si seulement Aizawa croyait en elle. Il était son meilleur ami, le seul à être là depuis le début. S'il la poussait à parler à Toshinori, peut-être qu'elle aurait le courage de le faire.
