«Faites-moi confiance», m'a murmuré le garçon. "Ça va aller bien."
Ses bras s'enroulèrent autour de moi, alors que je somnolais, perdant conscience. La foudre frappait toutes les deux minutes, illuminant la zone juste assez pour que je puisse voir le carnage autour de nous. Des cadavres, à gauche et à droite, du sang éclaboussé sur les arbres et des shinobi pleurant sur les corps de leurs coéquipiers et de leurs proches.
Cette guerre ne montrerait aucune pitié, elle avait pris quelqu'un de chaque clan, de chaque foyer. Mères, pères, filles, fils, amants, amis. Personne n'était à l'abri de la tempête qui régnait sur les nations.
La pluie m'avait laissé trempé et je n'arrêtais pas de tousser avec l'eau qui coulait dans mon nez et dans ma bouche. J'avais l'impression de me noyer dans mon propre corps, les poumons remplis d'eau, le cœur rempli de douleur.
Je pouvais sentir le fardeau sur les épaules de ce garçon alors qu'il paniquait à cause de ma forme molle et ensanglantée. Je ne savais pas pourquoi il me sauvait, ni comment il avait remarqué mon corps parmi les dizaines d'autres encore parmi ceux qui luttaient pour leur vie.
Je n'avais pas la force de lui demander, les mots absents de mon esprit et de ma langue.
« Je dois continuer à me battre. Où sont les médecins, putain, » grommela mon sauveteur dans sa barbe. Des flammes jaillissaient au-dessus de nos têtes et une fille hurlait de douleur derrière nous. J'avais l'impression que j'allais m'évanouir non seulement à cause de la douleur mais aussi de la simple peur. Nous étions assis là, demandant à être tués.
Rapidement, il m'a soulevé dans ses bras et a couru plus profondément dans la forêt, plus loin de l'homme aux flammes.
J'ai essayé de parler, mais le sang est resté dans ma gorge et je l'ai craché dans mon cou et sur ma chemise. J'étais à l'entière disposition de cet inconnu.
"Kakashi!"
Mon coéquipier. Sa voix était indubitable. « Est-ce O/N ? Quoi... Jésus, ça a l'air mauvais », s'est exclamé mon ami en s'approchant de mon corps. Soudain, mon corps a été remis et j'ai eu le souffle coupé, d'autres gouttes de sang remontant au goût sur ma langue.
« Gai, elle doit consulter un médecin ; c'est ta coéquipière, n'est-ce pas ?
« Tout de suite, Kakashi ! » Il tourna les talons et se préparait à sauter à travers les arbres lorsqu'il s'arrêta. "Tu ne sais même pas O/N, qu'est-ce qui t'a poussé à la sauver ?"
"Je ne sais pas. Je savais juste que je ne pouvais pas la laisser mourir, » le garçon aux cheveux argentés, que je connaissais sous le nom de célèbre Kakashi, entraîné par le quatrième Hokage lui-même, s'arrêta, ses yeux rivés sur mon visage pendant une longue minute. "Elle mérite de vivre, c'est tout ce que je sais." Ces derniers mots étant sortis de sa bouche, le garçon se précipita dans les arbres, prêt à livrer une autre bataille pour notre village. Je savais qui était Kakashi grâce à son nom, mais je ne l'avais jamais rencontré officiellement. Il vient de me sauver, et je ne savais pas si je devais me sentir honoré qu'il me trouve digne d'être sauvé ou avoir honte d'être si faible que je ne pouvais pas me défendre.
Gai m'a porté jusqu'à la lisière de la forêt où une tente médicale était installée. Il me berça doucement dans ses bras tandis que je m'étouffais avec le simple air que je respirais, et haletait lorsque ma poitrine semblait trop lourde pour se soutenir. C'était un ami, le meilleur ami que j'ai jamais eu, même s'il était parfois douloureusement insupportable.
Les gens m'ont même demandé à maintes reprises : Might Gai était-il votre âme sœur ? Personne ne peut supporter cette enfant, elle doit être son âme sœur, la pauvre fille. C'est ce qu'ils diraient. Mais non. Nous étions amis. Et Kakashi était une sorte d'ami de Gai, mais il agissait surtout comme un admirateur.
