Chapitre 27 - Louis

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Je m'étire et savoure le moelleux du matelas, la tête enfouie dans l'oreiller de Harry, encore chaud de la nuit que nous venons de passer.


Nous sommes arrivés hier, en fin d'après-midi, à Bordeaux et par chance, nous avons pu obtenir une chambre dans un charmant petit hôtel du quartier des Chartrons. Selon Harry, c'est l'un des meilleurs quartiers de la ville, proche de la Garonne, et de l'hyper centre.


Il m'a emmené dîner dans un restaurant italien où nous avons pu savourer de la bonne charcuterie, des pâtes et du bon vin. Nous rentrons de Normandie, mais cet intermède bordelais ressemble plus à des vacances.


Mon amoureux sort de la salle de bain, une serviette nouée autour de sa taille, ses cheveux laissant échapper des gouttes d'eau sur son torse musclé. Je me délecte de la vue et, comme m'a un jour dit Harry, je bénis le chauffeur de bus qui m'a mis sur sa route. Malgré moi, je ris de mes propres pensées, faisant s'interroger le jeune homme face à moi.


"Je remerciais intérieurement le chauffeur de bus de m'avoir mis sur ton chemin, avoué-je.

- Ah ! Tu vois, on doit absolument le retrouver pour le remercier."


Il s'approche du lit et se penche sur moi, les gouttelettes d'eau tombant sur mes joues, mon cou, mon torse, au fur et à mesure qu'Harry embrasse ma peau. Je frissonne et si je ne le savais pas pressé, je le retiendrais et l'obligerais à venir me rejoindre dans ce lit.


Mais Harry a rendez-vous avec son éditrice, ravie de le voir après de longues semaines d'absence. Dès qu'il l'a informée de son passage, elle s'est empressée d'organiser une réunion de travail pour soumettre de nouveaux manuscrits à traduire. Mon amant s'est un peu plus étendu sur son métier et m'en a expliqué son organisation. Il travaille principalement en binôme avec une correctrice, sous la direction d'une ou deux éditrices selon les besoins du catalogue. C'était vraiment agréable de l'entendre parler de son métier et de sa passion. Depuis que nous avons quitté la région parisienne, il est plus détendu. La conversation avec sa sœur, aussi difficile fut-elle, puis celle avec sa mère, plus surprenante, semblent l'avoir libéré un peu, apaisé.


Je glisse mes doigts sur sa nuque pour savourer un peu plus le baiser qu'il m'offre. Il caresse doucement ma joue, descend sa main sur mon cou, pressant légèrement ma nuque.


"Je dois finir de me préparer, dit-il à l'orée de mes lèvres.

- Je sais..."


Mon baiser pourtant le retient encore quelques secondes près de moi, jusqu'à ce qu'il se détache, à regret, les joues rosies. Je me laisse retomber sur le matelas, le regardant terminer de s'essuyer puis s'habiller. Il a choisi un chino bleu marine avec un t-shirt basic blanc. Il glisse ses doigts dans ses cheveux puis récupère sa paire de baskets qu'il enfile avant de mettre son téléphone et son portefeuille dans les poches de sa veste.


Il inspire fortement comme pour se donner du courage bien qu'il n'en ait sûrement pas besoin. Je suis sûr que ce rendez-vous se passera comme il le souhaite. Il se tourne finalement vers moi, toujours à l'abri sous la couette, et enfile sa veste.


"Je risque d'en avoir pour la matinée alors tu peux prendre ton temps, dit-il en haussant les épaules.

LA REEDUCATION DES COEURSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant