EPILOGUE

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PART. 1 - Louis


Je tente de trouver une position confortable sur la chaise de la salle d'attente mais je m'aperçois que je me sens mieux debout. Je fais les cent pas dans le petit hall d'entrée en attendant ma consultation. Elin a accepté de me recevoir sur sa pause déjeuner. L'avantage d'être ami avec la kinésithérapeute qui m'a remis sur pied après mon accident.


La porte du cabinet s'ouvre, laissant s'échapper les effluves des huiles essentielles qu'elle utilise pendant les massages. Je me penche et récupère le sachet en papier que j'ai pris avec moi tandis que son patient quitte la pièce, serrant et desserrant une petite balle dans sa main.


"Louis ?" m'interpelle-t-elle.


Je dépasse Elin dans son cabinet alors qu'elle ferme la porte derrière moi. Je glisse ma main libre dans son dos pour lui donner une accolade et la saluer.


"J'ai apporté le déjeuner ! dis-je en lui présentant le sachet. Bagel !

- Tu as pris du dessert ? m'interroge-t-elle, les sourcils froncés.

- Evidemment ! Éclair au chocolat.

- Bon, ça va. Je ne regrette pas de t'accorder du temps alors !

- Je vous en remercie Madame, je réponds dans une petite révérence.

- Fais pas l'imbécile, tu risquerais de te blesser. Plus..."


Son visage se ferme légèrement. Si je suis là, ce n'est pas juste pour partager un repas avec une amie. J'ai un peu surestimé mes capacités et me lancer seul dans la peinture des murs du séjour de la maison n'était pas la meilleure idée que j'ai eue.


Harry est parti deux jours aider Augustin à s'installer près de chez sa fille.


Finalement, lorsque nous sommes venus nous installer en Normandie et que nous avons commencé à chercher un endroit où vivre, Augustin nous a proposé la maison. Son état de santé est bon mais notre ami vieillit et se rapprocher de sa fille et ses petits-enfants devenait une évidence. Il ne voulait pas abandonner sa maison mais nous la confier était une option plus qu'envisageable. Harry et moi nous sommes toujours sentis bien entre ces murs : l'agencement des pièces, la terrasse, les hortensias près de la façade et le petit portail blanc. Et puis surtout, la plage. Juste là en sortant du jardin. Les couchers de soleil. Les lumières changeantes au fil des marées.


Notre havre de paix.


Nous sommes donc officiellement locataires de la maison d'Augustin, qui nous a donné carte blanche sur la décoration et l'ameublement. Au fur et à mesure, Augustin et sa famille ont vidé la maison, alors qu'Harry et moi la remplissions.


J'ai envoyé un courrier de préavis à l'agence auprès de laquelle je louais mon appartement. Nous avons profité d'un de mes déplacements sur Paris pour le travail pour faire nos cartons. Ce fut le déménagement le plus rapide qui soit, aidés de nos amis. Nous avons chargé un camion et pris la route. Charlotte a accepté de me représenter lors de l'état des lieux de sortie et la remise des clefs.

LA REEDUCATION DES COEURSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant