𝟢𝟪 | 𝖵𝖺𝗅𝗂𝖺.

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VALIA


⋆.˚ ☾ .⭒˚


Tokyo, arrondissement de Toshima, supérette.


Les derniers articles passent devant le scanner. Je range la monnaie et tend le ticket de caisse à la cliente. Ma matinée se termine dans cinq petites minutes et je n'ai qu'une hâte, rentrer à l'appartement et partir avec Sky à Hikone. Le 17 septembre est enfin arrivé et ce soir, le pays célèbre la fête du Tsukimi.

Et dans quatre jours, je fêterai l'anniversaire de la mort de Mike.

Ace m'a proposé de l'y accompagner, ce que j'ai accepté, même si en soit, je ne lui ai pas donné de réponse. Il a plutôt intérêt à se souvenir de moi.

- Mademoiselle Whealin, arrêtez donc de rêvasser !

Ma patronne, Madame Aono, s'agite dans tous les sens derrière moi, sûrement encore à la recherche d'un papier.

- Vous devriez trier ça dans différentes pochettes, conseillé-je en désignant la pile de paperasse qui s'accumule derrière la caisse.

Madame Aono me jette un regard menaçant qui me cloue sur place. Elle n'est pas plus grande que moi, pourtant elle me domine complètement. Je n'avais pas l'intention de l'énerver, je déteste quand elle sort de ses gongs. Ce n'est que mon deuxième jour en tant qu'employée dans cette minuscule supérette, mais elle a déjà réussi à exploser à cinq reprises.

- Vous n'avez rien à me dire, Mademoiselle Whealin, tonne-t-elle, les poings posés sur le comptoir. Dois-je vous rappeler que vous venez d'arriver et que vous n'y connaissez rien ? Il me semble que j'ai plus d'expérience que vous, je vous conseille donc de vous taire. Faites votre travail correctement. Je ne veux pas d'une fainéante dans mon magasin qui en plus manque de respect aux adultes !

Je me retiens de lui répondre que je suis une adulte aussi, sinon j'empirerais la situation.

Ma patronne se retire dans la réserve et je l'entends grommeler :

- Les jeunes d'aujourd'hui, ce n'est plus que c'était. Je me demande ce que font les parents pour se retrouver avec des mômes pareils. Et ce sont eux qui représentent l'avenir ? Ha, la bonne blague. J'espère mourir avant d'en voir les dégâts.

La raison pour laquelle je travaille avec elle est simple : je ne suis pas obligée de parler japonais. De plus, il me fallait absolument du travail pour payer mon loyer. Mes parents ne comptent pas m'aider, ils m'en veulent toujours d'avoir quitté New Haven.

- Il est midi, déguerpis, m'ordonne Madame Aono.

Je ne me fais pas prier. Mes affaires en main, je me dépêche de quitter les lieux. J'enfonce mon casque sur les oreilles et lance Do Me A Favour de Arctic Monkeys. Toshima est animé ce midi, preuve que les beaux jours reviennent après une semaine de pluie. Par contre, le froid n'a pas quitté l'arrondissement.

Je défais ma longue natte qui tombe au milieu de mon dos et secoue mes cheveux à l'air libre. Enfin. Les heures en compagnie de Madame Aono sont interminables, comme si le temps faisait exprès de ralentir lorsque je me trouve en sa présence.

NIGHTBREAKEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant