« Attention, j'arrive ! » Cria Ezra.
Oui, nous jouions bien à cache-cache.
Je me fis petite dans ma cachette en espérant qu'il ne me trouve pas. J'étais cachée derrière une chaise de la cuisine, recroquevillée. J'attendais en silence.
La petite fille en moi était ravie.
Soudain, j'entendis un bruit de pas.
Il arrivait. Je retins ma respiration. Il entra dans la cuisine. J'espérais qu'on ne me voyait pas.
« Nyx, on voit tes pieds. S'esclaffa Ezra.
-Pardon pardon, dis-je en sortant de ma cachette, je ne suis pas douée non plus à cache-cache. »
Nous nous esclaffâmes ensemble.
Un brin de folie me traversa l'esprit.
« Par contre, je suis sûre que je cours plus vite que toi !
-Alors ça, j'attends de voir. » Dit-il en faisant mine de m'attraper.
J'esquivai sa main et nous nous lançâmes dans une course poursuite à travers le manoir. Je faillis trébucher dans les escaliers en fuyant vers l'étage. Je continuai de courir dans les couloirs, soudain, je n'entendis plus Ezra derrière moi.
Je me retournai, personne.
« Euh...Ezra ? »
Où était il passé ?
« Ahhhhh ! »
Soudain, il surgit de l'autre côté du couloir. Il avait fait le tour le bougre !
Il se précipita vers moi, j'entrai dans la première pièce ouverte, c'était sa chambre.
Soudain, il se jeta sur moi et nous tombâmes sur son lit dans des éclats de rire.
« Espèce de traître ! Tu as triché, tu as fais le tour !
-En attendant, j'ai réussi à te rattraper !
-Pffffff. »
Nous nous assîmes et je baillai.
« Restes avec moi ce soir, Nyx.
-Oui, comme tout les soirs.
-Non, dors avec moi. »
Je clignai des yeux. J'hésitai une fraction de seconde.
« D'accord. » Répondis je.
Nous nous installâmes, j'appuyai mon dos contre les oreillers et je posai ma tête sur son épaule. Il passa un bras autour de moi.
Il avait accroché le portrait que j'avais fais de lui en face de son lit sur le mur, au-dessus du petit bureau. Je souris. J'étais si heureuse d'apporter une touche de gaieté.
Comme tout les soirs, j'ouvris le Petit Prince pour lui lire un passage. Mais il me le prit des mains.
« A moi cette fois de t'en lire un. »
Je souris et le laissai chercher un passage. Il commença à lire :
« ''Vous n'êtes pas du tout semblables à ma rose, vous n'êtes rien encore, leur dit-il. Personne ne vous a apprivoisées et vous n'avez apprivoisé personne. Vous êtes comme était mon renard. Ce n'était qu'un renard semblable à cent mille autres. Mais j'en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde.
Et les roses étaient bien gênées.
Vous êtes belles, mais vous êtes vides, leur dit-il encore. On ne peut pas mourir pour vous. Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu'elle vous ressemble. Mais à elle seule, elle est plus importante que vous toutes, puisque c'est elle que j'ai arrosé. Puisque c'est elle que j'ai mise sous globe. Puisque c'est elle que j'ai abritée par le paravent. Puisque c'est elle dont j'ai tué les chenilles (sauf les deux ou trois pour les papillons). Puisque c'est elle que j'ai écoutée se plaindre, ou se vanter, ou même quelques fois se taire. Puisque c'est ma rose.'' »
« Puisque tu es ma rose, Nyx. »
Il m'embrassa sur le front.
« Puisque je t'aime... »Murmura t-il.
Ce moment que j'espérais et que je redoutais tant à la fois. J'avais les larmes aux yeux, j'étais heureuse et triste. Heureuse car il m'aimait et que je l'aimais en retour, j'avais trouvé quelqu'un de spécial, qui me comprenait, un être bon, un être parfait. Triste car je savais que notre histoire n'aurait pas de suite, qu'elle se finirait prématurément et que nous faisions tout cela en vain.
« Je t'aime Ezra. »
Je ne pouvais plus faire marche arrière, désormais les dés étaient jetés. Je ne pouvais que profiter de mes derniers jours...
Je fermai les yeux et mes larmes coulèrent. Je fus envahie de frissons, Ezra me sera un peu plus contre lui. Je me laissai bercée par sa douche chaleur.
Il posa le livre du Petit Prince sur sa table de chevet. Nous nous allongeâmes et il rabattit les couvertures sur nous.
Nous nous enlaçâmes en attendant que le sommeil vienne nous emporter.
J'entendais son cœur battre.
C'était si réconfortant. Il n'y avait rien de mieux que de s'endormir près d'un cœur qui bat. Je me sentais bien, en sécurité. Je m'endormis, bercée par ses battements de cœur.
Je fis un doux rêve, je rêvai d'Ezra. Je rêvai que nous étions dans une prairie remplie de fleurs, je faisais de la balançoire, et lui, il était adossé à l'arbre. Nous étions heureux, et nos vêtements remplis de couleurs. Le soleil était haut dans le ciel bleu. Un pur bonheur...
Je me réveillai paisiblement. J'étais si reposée ! Je souriais avant même d'ouvrir les yeux. Je me tournai et cherchai Ezra avec mon bras. Rien. J'ouvris les yeux,
Ezra n'était plus là.
Je me relevai. Peut-être était il partit déjeuner ? J'étais quand même un peu vexée qu'il ne m'ai pas attendue. Peut-être qu'il n'avait pas bien dormi et qu'il était parti au milieu de la nuit ?
J'espère que je n'avais pas trop bougée ou pris toute la place...
Soudain, la porte de la chambre s'ouvrit. Ezra apparut, déjà habillé.
« Nyx ? Tu es déjà réveillée ?
-Oui...
-Excuse moi, j'avais des choses à faire...
-Encore. Le coupai je.
-Pardonne moi.
-Que fais-tu de si important Ezra ?
-Je ne peux pas te le dire... »
J'en avais assez, j'avais l'impression de lui avoir ouvert mon âme, et lui refusait de me dire où il était passé.
« Mais dis-moi ! Que caches tu à la fin ? Dis-moi si tu aimes quelqu'un d'autre !
-Arrête Nyx, il n'y a que toi... C'est juste que... Je travaille.
-Où travailles tu ? »
Ezra inspira profondément et passa une main dans ses cheveux confus.
« Explique moi !
-D'accord ! Tu veux savoir, tu vas savoir. »
Il s'assit au bord du lit.
« Je ne voulais pas te le dire mais je ne peux pas me cacher éternellement... »
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Toutes les plus belles nuances du noir
Romance! ATTENTION ! : Cet histoire aborde des sujets sensibles tel que le suicide, l'auto mutilation, le viol, le deuil. Merci de ne pas lire si vous êtes sensible à cela. ~Elle voulais s'autoriser à vivre une dernière histoire d'amour avant de mourir~ Un...
