26- True Story

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ADRIANA


J'ai froid.
J'ai tellement froid.
Mon cœur est en pause et je ne sais pas quoi faire.
Il bat si lentement que je sens à peine les battements.
J'ai peur.
J'ai peur de la mort.

« Ad' ? »

Ma tête se tourne doucement vers ma sœur qui me supplie de l'aider, mais je n'y arrive pas. Tout se passe au ralenti et je prie pour sortir des portes de l'enfer. J'essaye de respirer un maximum d'air pour remplir mes poumons, mais c'est si dur. Mon corps s'endort, je ne contrôle plus mes tremblements et ma fatigue. J'entends la voix de mon père nous rassurer mais, malheureusement, tout est flou. Je me répète dans ma tête que tout ira mieux. Je hurle même, mais personne ne viendra nous sauver, ils ne m'entendent pas.

Ma mère se tourne vers nous en pleurant à chaudes larmes et nous apaise comme elle peut, malgré notre descente en enfer pure et dure. Elle prend nos mains et nous parle une dernière fois.

L'eau arrive à mes épaules et je lève la tête pour prendre les dernières bouffées d'air. Je suis si fatiguée que je n'essaie même plus d'ouvrir cette foutue porte pour sortir d'ici. Si vous saviez à quel point je suis essoufflée. Nous sommes condamnés. L'eau monte encore et je pense à tous mes bons souvenirs que j'ai pu avoir avec mes parents, ma sœur et le peu d'amis que j'ai.
Tout va me manquer.

Je tousse fortement et tremble quand l'eau arrive sous mon menton.

Je ne veux pas mourir, je vous en supplie. Mes larmes coulent silencieusement sur mes joues et je joins ma main à celle de ma sœur avant de lui murmurer :

« Je t'aime. »

J'inspire une grande bouffée d'air avant de plonger. Mon corps s'inertie et je respire l'eau qui remplace mon oxygène, il transperce mes veines et mes yeux se fatiguent. Je sens la fin arriver, je n'essaye même pas de la confronter et lâche mon corps sans tenter de m'en tirer.

La mort me prend à pleine main quand je sens un dernier tremblement avant de vomir l'eau et de m'endormir. 




KAY



Un hurlement me sort de mon sommeil et je regrette instantanément de m'être endormi si facilement.

Foutu orpheline.

Je récupère mon arme sous ma veste et pointe dans l'obscurité la place qu'occupe Adriana, mais je ne vois personne autour d'elle. Aucune ombre au-dessus de son corps. Je garde mon sang froid et contourne le lit en faisant le moins de bruit possible. Les pleurs de la brune augmentent en silence et je touche la couette d'une main ou se trouve des pieds pour l'inciter à se calmer.

Puis la tranquillité est coupée quand les jumeaux débarquent dans la chambre torse nu, armés, prêts à défendre Adriana.

Elle se déchire la peau en se griffant les avant bras, tout en suppliant les cieux de l'épargner. Qu'on lui retire sa vie, mais qu'on laisse celle de sa famille en paix.
Ils le sont, beauté.

« Adriana, Adriana ? Demande Eliot inquiet tout en regardant les alentours. »

Je jette un coup d'œil à la brune qui se recroqueville sur elle- même en ne faisant pas attention à notre présence. Sa main sur la bouche, elle se retient de vomir la substance de son repas. Elle murmure des choses incompréhensibles et continue de pleurer à chaudes larmes tout en se balançant d'avant en arrière. Je ne saurai expliquer pourquoi mon corps réagit. Mon cœur qui bat à une allure inhumaine. Une haine inexplicable qui rentre en moi et qui me consume. Mais par-dessus tout, une colère à en tuer celui qui ose la démanger de tout son être.
Mais ce que je remarque, c'est qu'il n'y a bien personne dans cette pièce.

DARK IN DEATHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant