ADRIANA
« Tu lui as mis une grosse dose ?
— Celle qui est normale.
— Ça fait presque vingt-quatre heures qu'elle ne s'est pas réveillée. »Plusieurs voix se font entendre autour de moi mais je n'arrive pas à les distinguer. Mon corps est lourd et mes yeux le sont encore plus.
J'utilise le peu de force qu'il me reste et ouvre les yeux doucement, mais tout reste flou. Ma tête me fait mal.
« Enfin. »
La légère lumière qui m'entoure m'aveugle. Je prends du temps à m'adapter à ce qu'il y a autour de moi. Je ferme encore une fois les yeux avant de les rouvrir et de croiser des pupilles noisettes.
Je me redresse rapidement et recule contre le mur, mais une brûlure m'en empêche. Les souvenirs de la balle que j'ai reçu me reviennent en plein fouet et ma main se pose sur ma blessure. Mon regard se baisse et je remarque un bandage enroulé autour de ma cuisse.
« J'ai retiré la balle. Elle qui était quand même bien enfoncée. Heureusement que tu as bien supporté le chloroforme. »
Je fronce les sourcils tout en touchant délicatement l'endroit où j'ai été blessé.
« J'ai aussi recousu la plaie. Maintenant tu dois seulement te reposer et éjecter le chloroforme dans ton corps. »
Je ne comprends rien. Orgh, ma tête. Je remarque quelques secondes après en levant les yeux, que je suis entourée de trois personnes, sur un petit lit miteux, dans un petit endroit qui ressemble à une.. cellule ? Qu'est-ce que je fais dans une cellule ?
Mes yeux détaillent la salle minuscule, sans faire attention aux personnes présentes. Il n'y a qu'un lit et un petit lavabo pour me contenir. Les murs sont sales et il y a une odeur de vomi. Beurk.
« Calme toi. »
Le garçon devant moi s'approche lentement avec un verre d'eau. Je recule un maximum contre le mur, comme si je pouvais aller plus loin. Je croise les bras tentant de me protéger d'une certaine façon.
Je ne peux aller nulle part.
Sans blague.
« Tiens, bois de l'eau. Ça fera du bien à ta gorge. »
Je lui retire le verre des mains et bois l'eau, cul sec. Le liquide m'hydrate le gosier et je m'étouffe presque tellement je bois rapidement.
Un rire me parvient dans mes oreilles et je le reconnais immédiatement. Mes yeux se déplacent à côté du garçon, qui se moque ouvertement de moi. Je le fusille du regard et il recommence à rire.
« Kay va t'adorer, toi. »
Je m'en fou de savoir qui est KAY, je veux juste rentrer chez moi. Mon enlèvement me revient en mémoire, mais je suis trop fatiguée et ma migraine m'empêche de réfléchir.
J'aperçois une femme aux côtés du garçon qui me fixe, avec ses yeux verts. Je la dévisage de la tête aux pieds, avec un regard mauvais. Son visage fin et ses cheveux blonds font qu'elle ressemble à un ange. Je ne sais pas qui elle est, mais même si elle est magnifique et qu'elle dégage une aura de force, elle est consciente qu'on me retient par obligation. Et elle n'a pas l'air d'être contre.
Je ne peux pas lâcher mon regard d'elle, même quand la personne à côté me parle.
« C'est quoi ton prénom déjà ?
— Adriana. »Quand mon prénom sort de la bouche de Victor, j'ai une grosse envie de le frapper à mort, ou de encore lui cracher dessus. Je le hais, mais surtout je me hais d'être dans une situation comme celle-là. Je ne maîtrise pas les circonstances et je déteste ça.

VOUS LISEZ
DARK IN DEATH
RomantikNous disons souvent que la meilleure façon de réaliser ses rêves est de se réveiller, et pourtant Adriana n'a jamais réussi à ouvrir les yeux. Elle est toujours coincée dans ses cauchemars qui la hantent depuis tant d'années. Tous ses espoirs sont p...