II | 𝘥𝘪𝘥 𝘺𝘰𝘶 𝘴𝘦𝘦 𝘮𝘦 ?

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Tiana






ʚ 🦢ɞ






— Oui maman... Oui. Oui, ne t'inquiète pas.

La voix de ma mère résonne dans le téléphone. Ce n'est pas la première fois que nous sommes séparés. Toutefois, nous avons cette habitude de nous appeler fréquemment. Mes mains jouent avec le pendentif que j'ai depuis ma naissance, tout en jetant un œil à la personne à mes côtés, impatiente que mon appel prenne fin.

— Non, mais bientôt. Oui, il est là. D'accord, hmm, au revoir.

Je raccroche après avoir rassuré ma mère. J'en profite pour lui demander si elle sait où se trouve ma chambre. Cet internat est immense et je me suis perdu plusieurs fois. Lorsque ses yeux se posèrent sur moi, ces sourcils se courbèrent et elle aborda une expression surprise, voire outré.

— Euh bonjour, commencé-je d'une voix timide. Pouvez-vous m'indiquer où se trouve la chambre 304 s'il vous plaît ?

Elle prit quelques secondes à répondre avant de s'éclaircir la gorge.

— Un étage plus haut. Mais tu es sûre que c'est ta chambre ? s'inquiète-t-elle. 

— Oui je pense... Merci.

Je remarque qu'elle n'a pas ses affaires avec elle. Tout le monde a dû donc s'installer. Il ne reste que moi.

Arrivé au troisième étage, je traverse le long couloir, animé par les rires enjoués et éclairé par quelques torches vacillantes nichées dans les bras de fer forgé. Je prends un instant pour contempler l'architecture gothique de cet endroit, fidèle au temps ancien.

Les murs sont imprégnés de l'histoire de ce lieu, mais aussi de mystère et de savoir. Ces derniers sont recouverts de tapisseries délavées, évoquant chacun d'elle un moment historique et des scènes énigmatiques de batailles. Mais aussi des portraits représentants des figures érudites du passé, semblant suivre notre avancée dans le couloir par leurs yeux perçants et écarquillés.

Mes doigts frôlèrent les contours des artefacts antiques, dissimulés dans les alcôves, sans pouvoir m'empêcher d'admirer leurs authenticités. C'est fascinant.

Mon voyage dans le temps s'achève lorsque j'atteins la porte numéro '304'.

Je m'arrête devant cette dernière.

Dois-je toquer ?

J'appréhende l'instant où je devrais franchir le seuil de la porte et affronter mes colocataires. Que vont-elles me dire ? Ne t'en fais pas Tiana, tu vas réussir, il le faut. Je prends une grande bouffée d'air. Ma main hésita un instant puis finit par cogner la porte une fois.

Anxieuse, je joue avec mon pendentif.

Je toque une seconde fois, pourtant rien ne se passe.

Je parcours d'un regard craintif le couloir, agissant telle une criminelle s'apprêtant à commettre une effraction. Je sors maladroitement les clés de mon bagage et les enfonce dans la serrure. J'ouvre délicatement la porte, dans un grincement strident et passe le seuil de celle-ci.

Feathers of RivalryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant