Tianaʚ 🦢ɞ
Les premiers rayons de soleil transpercent la fenêtre, caressant ma peau et révélant dans leur passage les quelques poussières voltigeantes dans l'air.
Une bonne journée s'annonce.
Tout en me redressant sur mon lit, mon attention diverge sur le paysage qui dépeint à l'extérieur. Un fin brouillard se dresse engouffrant l'académie de Nevograd dans un éclat grisâtre, chassant rapidement les quelques rayons courageux qui s'étaient aventurés trop près de la surface. Instantanément, je passe une main sur mon bras couvert de frison dû au froid. Alors que j'entame de me lever, mon regard se perd sur sa fenêtre.
Je sentis le rouge monter à mes joues en me remémorant les événements de la veille. Mais aussi, derrière cette légère gêne qui me tourmente toujours, un sentiment de culpabilité alourdit ma conscience.
Pourquoi a-t-il fallu que sa chambre soit en face de la mienne ?
La soudaine idée de changer de chambre me titille l'oreille. Toutefois, c'est impossible, le directeur va sûrement refuser ma demande. Un léger couinement me sort de mes pensées et mes yeux tombent sur ma lapine, paisiblement allongé sur son panier.
Elle a l'air d'être réveillée et sans plus tarder, je délaisse le lit douillet pour la prendre dans mes bras. Son doux pelage me chatouille le nez alors que je la baigne de baisers.
— Allons-nous passer une bonne journée aujourd'hui ?, chuchoté-je à ma lapine.
Ces grands yeux noirs me scrutent innocemment.
Je l'espère.
Avant que j'oublie, je prends mes médicaments et me couvre d'un pull en coton ainsi qu'une légère couverture pour me protéger du froid. L'URSS est connue pour son climat hivernal, malgré les mois d'été. L'Allemagne me manque légèrement pour son climat. Le monde extérieur y était beau. Toutefois j'en garde de minces souvenirs.
J'aurais aimé m'évader davantage dans la prairie entourant le couvent.
Je me place sur mon bureau, allume la lampe de chevet afin de ne pas réveiller mes colocataires et plonge mon nez dans les révisions.
Je passe en revue les différentes leçons sur lesquelles l'examen de début d'année aura lieu. D'après ce que j'ai entendu, ce sera sur le programme de l'année dernière. En ayant passé les dernières années au couvent, j'ai dû rattraper tout mon retard. De plus, plus jeune j'ai sauté une classe. Ma plus grande peur cette année est d'être rabaissé à mon 'niveau normal' et de ne pas pouvoir étudier en 11ᵉ année.
La dernière année.
Avant la fin.
D'après ma mère, je suis prête.
Je me reconcentre sur les 'suites' qui se dressent devant moi et établit la méthode habituelle pour reconnaître le type. Celle-ci est assez compliquée. Je la recommence en vain, toutefois le résultat ne concorde pas avec l'énoncé.
Le chapitre des suites, le pire dans l'univers des mathématiques.
En écrivant mes calculs, Bambi bouscule mon crayon à papier. Résultat, ma feuille est recouverte d'un long trait.
Je râle tout en laissant tomber ma tête sur mon bureau. Du coin de l'œil, j'aperçois ma lapine, jouant avec le crayon abordant une fois de plus cet air si innocent.
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Feathers of Rivalry
عاطفية𝚄𝚁𝚂𝚂, 𝟷𝟿𝟼𝟿, 𝚒𝚗𝚝𝚎𝚛𝚗𝚊𝚝 𝚍𝚎 𝚗𝚎𝚟𝚘𝚐𝚛𝚊𝚍 𝖀𝖓 𝖗𝖊𝖋𝖚𝖌𝖊 𝖆𝖚𝖝 𝖆𝖒𝖊𝖘 𝖒𝖊𝖚𝖗𝖙𝖗𝖎𝖊𝖘, 𝑨𝒂𝒓𝒐𝒏 𝑪𝒉𝒆𝒓𝒏𝒐𝒗, héritier de la famille du Corbeau, se considère comme le candidat naturel à la première place. Une réussite...