Chapitre XII : Souvenirs

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PDV d'Aaron :

J'entendis la porte d'entrée de l'immeuble claquer.

Je n'étais pas encore arrivé dans l'appartement où nous avions trouvé refuge, mais je me stoppai.

Elle était partie, pour de vrai.

Elle me détestait, quand elle m'avait crié dessus, j'avais reçu trop de haine, des bribes de mon passé tentaient de se frayer un chemin dans mon esprit.

Sa voix faisait écho avec une autre que j'avais dû fuir, j'essayais de repousser son image.

La boule dans ma gorge m'empêchait de respirer, je ne voulais pas voir les images de mon passé.

Je serrai la rambarde de l'escalier de plus en plus fort.

J'inspirai une grande goulée d'air, ils n'allaient pas gagner, pas cette fois.

Une larme avait coulé le long de ma joue sans que je m'en rende compte.

Je repensais à la journée que nous venions de vivre, tout avait si bien commencé pourtant.

Les remords formaient une boule dans mon ventre.

J'avais essayé de parler à Elia, mais je redoutais tellement sa réaction, les mots restaient bloqués dans ma gorge.

Et voilà le résultat.

Je me sentais tellement coupable, mais dire la vérité à Elia revenait à trahir Siley. En tentant d'aider tout le monde, j'avais gâché notre amitié.

Mes jambes ne me portaient plus, je m'assis sur une des marches.

Le visage d'Elia revenait sans cesse dans mon esprit, j'avais l'impression qu'elle n'était plus la même quand elle m'avait parlé.

Son visage était déformé par la colère.

Mais j'avais cru voir des remords lui serrer la gorge à elle aussi.

Est-ce que j'avais rêvé ?

Je n'en avais aucune idée, mais une pointe de colère commençait à se faire une place dans mon cœur. J'en avais marre de toujours subir les états d'âme des autres, j'en avais marre d'être leur souffre-douleur.

La colère d'Elia était-elle dirigée vers moi ou Siley ?

J'essayai de m'affirmer, mais ma timidité me forçait à rester en retrait.

J'aurais dû tenir tête à Elia, lui expliquer pourquoi je n'arrivais pas à lui parler.

Mais ça, même Siley n'était pas au courant.

Parler de mon passé, c'était comme planter un couteau dans une plaie béante.

À chaque fois que j'essayais, je fondais en larmes avant même d'avoir prononcé un mot.

Je luttai pour empêcher mes souvenirs de refaire surface, mais je n'y arrivais pas.

Comme à chaque fois, mon passé m'empêchait d'avancer.

Trois ans plus tôt :

- Comme toujours, tu ne sers à rien, prends exemple sur ton frère ! Lui au moins savait faire une chose aussi banale que ça !

Je n'ose pas regarder ma mère dans les yeux, je l'ai déçue, encore une fois.

Je respire une grande goulée d'air, elle va encore m'expliquer pourquoi mon frère était si parfait et que moi je ne suis qu'une tache à côté.

Un verre est brisé en mille morceaux sur le sol, je l'ai fait tomber par mégarde.

- Aaron !

Il a plu...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant