Chapitre XVI : Illusions

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PDV d'Aaron :

Un cri me sortit de mes rêves.

Les bruits que j'avais entendus me semblaient lointains. On aurait dit qu'une lutte s'était déroulée dans l'une des pièces voisines de celle où je me trouvais.

Quelques voix étouffées s'étaient fait entendre mais elles avaient cessé aussi vite qu'elles étaient apparues.

J'aurais sûrement dû me lever et aller voir ce qui se passait, mais mon corps engourdi avait eu raison de ma motivation.

Après plusieurs minutes, je réussis enfin à descendre du lit.

Avant de sortir, je guettais le moindre bruit, rien...

Sur mes gardes, j'avançai doucement, je longeai les murs car l'obscurité m'empêchait de voir clairement où je me dirigeais.

Une poignée.

Je collais mon oreille contre la paroi de la porte mais aucun son ne me parvint. Je la pressai donc légèrement et j'entrai avec précaution. Je fouillai ma poche à la recherche de n'importe quoi susceptible de me protéger, mais je ne sentis que du vide.

C'était une énorme erreur, mais je n'avais jamais réellement appris à me battre et je n'en avais aucune envie, mais avais-je vraiment le choix dans ce monde ?

J'inspirai une grande goulée d'air, j'allais me perdre dans mes pensées si je n'arrêtais pas de les écouter.

La porte émit un grincement atroce en s'ouvrant, je m'attendais à voir de terribles mercenaires prêts à tout, même au pire, mais je ne trouvais qu'Aïden fixant le vide.

Je me précipitai pour le rejoindre, je faillis même m'étaler de tout mon long, mais je réussis à m'asseoir à côté de lui sans dommages.

Son regard semblait perdu dans le lointain, il n'avait pas remarqué ma présence. Son expression semblait figée dans un mouvement de terreur, rien qu'à le voir, je pouvais presque imaginer les horreurs qu'il avait dû vivre.

Il paraissait encore plus chétif qu'à son arrivée, à tel point que j'osai à peine respirer de peur qu'il s'envole.

Je n'avais aucune idée de comment l'aider, on ne m'avait jamais montré, ou du moins pas comme il aurait fallu. Alors je savais déjà que mes mots sonneraient peut-être faux, que mes gestes seraient maladroits, mais le laisser seul dans le monde cauchemardesque où il était retenu n'était pas une option.

- Hum, Aïden ?

Aucune réponse, ce qui était prévisible, mais abandonner ne l'aiderait en rien. Je pris sa main dans la mienne, il eut un léger tressaillement. Je serrai un peu plus fort sa main et repris :

- Je... je ne sais pas ce que tu as vu, mais c'est fini, d'accord ? Je suis avec toi maintenant, et je ne partirai pas, promis. Je voudrais juste que tu me fasses un signe si tu m'entends.

Rien.

Je m'en voulais terriblement, il avait besoin de moi, mais je n'étais pas à la hauteur, encore une fois.

Elia et Siley n'étaient nulle part en vue, Aïden, qui lui, était bien présent, n'avait besoin que d'une chose : être sorti de sa léthargie, mais je n'étais même pas capable de ça.

J'avais beau tout faire pour la chasser, elle revenait constamment, et je finis par m'abandonner à ces paroles.

Qu'est-ce que tu croyais ? Tu pensais vraiment pouvoir l'aider ?

Cette voix féminine qui hantait chacun de mes pas, qui me tirait sans cesse vers le bas.

Ce petit être ne demande qu'à être sauvé, mais tu n'y arrives pas, tu es incapable !

Il a plu...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant